Callum - A La Croisée Des Chemins

- VI - Gracié

C'était reparti pour un tour. Callum revins dans cet endroit immaculé. Le sol et le ciel se confondaient, et la jeune femme sentie rapidement sa tête tournée.

- Vous pouvez avancer, souffla une voix à l'intérieur de sa tête.

Étonnée, Callum tourna plusieurs fois sur elle-même, sans voir la moindre personne. Quelques minutes après, la même phrase fût répètée, puis encore une fois. Callum compris qu'on ne s'adressait pas à elle.

- Tu es égarée ? lui parvint une voix qui était beaucoup plus proche cette fois.

La jeune femme se retourna. Il n'y avait personne devant elle. C'était plutôt comme une silhouette faite de fumée translucide au teint ambrée. Elle s'approcha, presque au point de se toucher et Callum ressenti un léger picotement sur la poitrine.

- Que fait-tu ici ?

- Je suis morte, se surpris à répondre Callum sans ouvrir la bouche.

- Comme toutes les personnes ici.

- Je ne vois personne.

Une légère brise arriva sur le visage de Callum. Comme un mirage, des humains apparurent. D'abord des formes floues, puis des visages, des corps.

- Toutes ces personnes attendent leur réincarnation. Viens, suis moi.

- Je suis désolé, mais suivre de la fumée...

Cette même fumée se solidifia, comme si elle devenait palpable, puis un long drap se mit par dessus. Un vieil homme au visage allongé lui apparût.

- Est-ce que cela te convient mieux ? sourit-il

- Euh, oui... bafouilla-t-elle.

Mais Callum s'étonna quand il s'éleva un peu du sol. Il lui répondit que marcher ne lui plaisait pas beaucoup.
Ainsi, Callum et le vieil homme avancèrent en passant de chaque côté des autres morts. Tous assis sur des banquettes à peine visible. Chacun d'eux la scrutait. Ils n'y avaient qu'eux qui bougeaient, qu'eux qui semblaient encore habités d'une âme.

- Pourquoi sont-ils dans cet état ? demanda Callum.

- Le temps avant de se réincarner peut être long, alors nous les endormons, en quelque sorte, pour que leur temps ici soit moindre.

Callum se demanda quel monde elle avait atterrie.

Arrivé au bout de la file, elle entendit encore cette phrase.

- Vous pouvez avancer.

La voix venait d'un être qu'à moitié humain. Il flottait comme le vieillard, en se balançant de droite à gauche. Son buste et sa tête recouverte de poils courts lui rappelèrent vaguement celui d'un chat. Ses yeux blancs perçaient les âmes des défunts.

- Ha, Minuit, s'exclama le vieillard.

Son visage fermé et impassible se détendit d'un coup et un large sourire apparût sur ses lèvres. La personne qui avançait vers lui s'arrêta dès que le chat bougea.

- Maître, enfin ! Je m'ennuie ici, j'ai besoin de compagnie.

- Minuit, ça ne fait même pas deux cents ans que tu es là, ricana le vieillard. Je peux comprendre que ta vie n'est plus aussi amusante que sur le monde terrestre, mais ta place est ici maintenant. Comment t'en sors-tu ?

La suite amusa Callum. Le chat se lamenta de n'avoir eu aucune demande de poisson ces derniers temps. Il n'avait que des lions, humains ou toute sorte d'oiseaux.