Callum - A La Croisée Des Chemins

- II - Récompense

Le trajet se passa dans un silence stressant pour Callum. Jamais sa mère n'avait demandé à Nathéo d'éviter de lui parler. D'habitude, elle pouvait se mettre à l'avant et discuter avec lui. Pas cette fois, pensa-t-elle, inquiète.

Perdue dans ses pensées, Callum n'entendit pas son chauffeur sortir et venir lui ouvrir.

- Madame est arrivé, l'informa Nathéo en lui tendant une paire de lunettes.

La jeune femme attrapa maladroitement l'objet dans la main de Nathéo et sa pochette à côté d'elle, puis sortit.

- Callum ! Callum s'il vous plaît !

Relevant difficilement la tête tout en plissant les yeux pour s'adapter à la luminosité, elle resta figée en regardant autour d'elle.

À part le lycée, rien n'était normal. Et pour cause ! Tout autour de la voiture s'étaient amassés des journalistes, des élèves et des enseignants. Les flashs des appareils instantanés et les cris des personnes qui l'appelaient lui montaient à la tête. Elle en resta figée de stupéfaction.

Soudain, quelqu'un l'attrapa par le bras, la forçant à suivre un rythme de pas plutôt rapide. Avec ses talons, elle faillit tomber dans les escaliers. L'instant d'après, Callum se retrouva devant le proviseur.

- Bonjour Callum, le salua amicalement l'homme. J'ai pensé qu'il serai mieux de vous faire rentrer plutôt que d'affronter ses vautours.

Elle bafouilla un "merci" du bout des lèvres, pas très à l'aise. D'un signe de la main, il renvoya la personne avec eux puis invita gentillement Callum dans son bureau en la poussant dans le dos.

- Vous devez sûrement être habituée à toutes ses extravagances, dit poliment le proviseur en s'asseyant lui même de l'autre côté du bureau en bois. Mais avec cet article ravageur, il fallait presque s'y attendre.

- Je crois que je ne m'y habituerai jamais, souffla Callum, les épaules tombantes. Mes parents ont sûrement voulu que mon dernier jour ici ne soit pas passés inaperçu.

- Dans ce cas restez ici, offrit l'homme, les journalistes ont interdictions de venir de ce côté du bâtiment. Ou, si vous le souhaitée, vous pourriez vous amuser un peu et sortir rencontrer du monde.

Elle sourit. Le proviseur se leva alors et sortit de la pièce. Il prévint tout de même Callum que sa secrétaire se trouvait juste à côté "au cas où" et qu'il reviendrai la chercher pour le discours. Elle préféra rester dans son siège et se reposer encore un peu.

- Autant profiter de cette journée, c'est la dernière., ce dit-elle au bout de quelques minutes.

Après avoir informée la vieille dame qu'elle sortait, Callum se dirigea directement vers le théâtre extérieur où avait lieu la cérémonie. En se baladant à travers les couloirs qui se remplissaient de plus en plus par les élèves, la jeune femme se surprit à marcher comme si elle s'était transformée en princesse moderne. Elle releva sa tête pour se donner du courage.

- T'as vu sa robe ? chuchota l'une des filles d'un groupe.

- Regarde, c'est pas la riche là bas ? renchérit un jeune homme de première année plus loin.

Callum se mit à sourire. Jamais elle n'avait entendu ce surnom.

- C'est Callum Looveerdja espèce de minot ! s'exclama un autre, récemment diplômé.