Très gracieusement, At-Liztz agita sa main. Une lourde brume s'éleva du sol pour former un nuage devant elles. Des images commencèrent à apparaître. Elles montraient Callum, assise sur son lit. Elle avait quatre ou cinq ans tout au plus. Son visage un peu boudeur lui rappela que son père la punissait beaucoup. Ce moment représentait sûrement le temps d'enfermement. La porte s'ouvrit alors. Nessa entra, un verre de jus à la main.
- Tiens, dit-elle en le lui tendant.
Assise sur le lit avec sa mère, Callum sirotait son jus en fermant les yeux. Quand sa mère était là, l'atmosphère devenait toujours plus calme. Ses muscles se détendaient, son visage se décrispait à chaque caresse dans son dos.
- Papa n'est plus là, commença calmement sa mère.
- Pourquoi y me fait ça ? Pourquoi il me fait ça maman, pleurnicha Callum. Je ne veux pas qu'il me donnes des tâches bleues sur le corps.
- Viens là, se contenta de lui répondre Nessa en la mettant sur ses genoux, tu veux ma lumière ?
- Elle fait des chatouilles, ricana l'enfant. Je veux que tu le fasses, après j'ai plus mal.
Alors Nessa inspira légèrement puis souffla. Ses mains s'illuminèrent d'une douce lumière pâle. Elle ne piquait pas les yeux, elle était simplement apaisante. Callum souriait pendant qu'elle passait sa main sur ses bleues, la sensation étant à la fois agréable et étrange.
Dans les vapeurs, avec At-Liztz, la défunte Callum écarquillait les yeux.
- Je ne souviens pas de ça, ne cessait-elle de répétée assise sur le fauteil. Je ne souviens pas de ça...
- Regarde encore, lui répondait la déesse.
En regardant le nuage s'animé, la jeune femme replongea dans le souvenir.
- Papa ne m'aime pas, hein ? Papa ne m'aime pas, maman...
- Si, papa t'aime beaucoup. Mais il a des problèmes, et malheuresement, certaines fois, papa s'emporte. Moi aussi j'en ai, fit Nessa en remontant sa manche droite, moi aussi il me fait des bleus.
- Est-ce qu'on est des problèmes ? demanda alors innoncemment Callum.
Pour toute réponse, Nessa enlaça sa fille avec beaucoup d'affection. Comme elle avait l'habitude de le faire quand Callum était triste, elle commença à léviter, se soulevant doucement sur lit.
- Maman ! feigna Callum
Pendant plusieurs minutes, les deux filles s'enlacèrent en se balançant de droite à gauche.
- Maman ? Tu peux me faire le manège ?
Sans dire un mot, Nessa se décolla de sa fille en la soulevant un peu plus. Puis, comme une montagne russe, Callum commença à tournoyer dans son immense chambre. Elles riaient toute deux aux éclats. Fort. Trop fort. Callum aimait rire avec sa mère. Rire la détendait. Nessa, qui était amusée de faire plaisir à sa fille, accentuait de plus en plus les figures.
Soudain, de violents coups de poing se firent entendre de l'autre côté de la porte. Nessa, qui sursauta, perdit sa concentration en entendant ses bruits. Callum, elle, tomba de haut, en pleine accélération. Son crâne heurta la vitre de sa fenêtre et elle fût projetée du deuxième étage de la maison. Nessa qui savait que c'était de sa faute, poussa un cri stridant.
Dans l'antichambre de la déesse, la fumée tomba sur le sol, laissant le visage crispé de Nessa devant les yeux de sa défunte fille. Le cri de sa mère résonna plusieurs fois dans la grande salle sombre. Pris d'une furie incontrôlable, Callum se leva, fixa une dernière fois le visage de sa mère puis asséna une violent de coup dans sa tête. Comme ça n'était qu'une image, la jeune femme la traversa, tomba sur le sol duveteux et se mit à pleurer des larmes invisibles.
- Elle a effacée mes souvenirs, geint Callum.
- Elle a jugée bon de te le retirer, en effet.
- Elle m'a empêchée de savoir ce qu'était vraiment cette soi-disant tâche de naissance.
- Elle t'aimait trop pour te faire subir ce moment toute ta jeunesse.
- C'est de sa faute, je n'ai même pas pu apprendre la magie.
- Tu l'apprendras dans ton autre vie.
- Ma vie est finie !
Callum s'était relevée, les yeux gonflés d'amertume et incompréhension. Tout son corps tremblait. Sa mâchoire se contractait frénétiquement. Callum ferma les yeux pour le calmer, mais quand elle les ouvrit de nouveau, ses pupilles et ses iris avaient disparues.
- Callum tes yeux, s'étonna At-Liztz en créant un miroir devant son visage.
- Je ne vois plus rien !
La situation échappait totalement à la jeune femme. Comme possédée, elle se mit à s'agiter dans tout les sens, laissant des gerbes d'étincelles voler dans toute la pièce.
- Aveuglée. Incontrôlable. Yeux translucides... Non !
At-Liztz avait déjà vu ça auparavant, et ça ne s'était pas bien terminé.
- Callum !
- Je... je ne contrôle plus ! Aidez-moi !
- Callum, je sais que tu peux m'entendre, prononça la déesse en amplifiant sa voix. Écoute, je vais devoir te renvoyer dans le monde vivant, ta non maîtrise du mystique te porte préjudice ici. Je reviendrai te chercher le moment voulu. Callum ! hurla-t-elle pleine d'effroi, retiens ses paroles, je reviendrai te chercher le moment voulu.
La jeune femme cessa immédiatement de bouger, puis fixa méchamment At-Liztz. La déesse s'immobilisa un instant.
- Je t'ai trouvée un corps, mais il faudrai t'y habituer pour l'instant. Fait attention à toi.
Et l'esprit de Callum comme on l'imaginait disparût à jamais.
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Callum - A La Croisée Des Chemins
Fantasy[En cours d'écriture] Trinité : principe qui vise à diviser en trois part égal un être trop puissant. Katary, Roi arrogant, narcissique et sûr de lui a enfin réussi. Il a mis au point une arme destructrice mais elle lui échape. De son côté, Callum...
