Chapitre II

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PDV YunHo

Me réfugier chez JaeJoong n'est peut-être pas la meilleure idée en cas de crise mais c'est ma seule échappatoire et je n'ai pas pu me retenir.

Je me sens enfin chez moi quand je passe la porte de son appartement chaleureux aux couleurs chatoyantes. C'est comme si on entrait dans un petit cocon de bien-être, où je peux enfin être moi-même.

Je sais qu'il n'est pas encore couché à cette heure. Il vit comme un papillon de nuit et c'est ce qui m'a plu en premier chez lui. Sa vie pleine de liberté où il fait ce qu'il veut quand il veut, sans contrainte, sans pression.

Je parcours son petit appartement jusqu'à son bureau-atelier et le trouve assis à son chevalet en train de peindre. Je m'approche de lui et il tourne la tête vers moi dès qu'il entend mes pas. Son sourire m'accueille et me réchauffe le cœur qui pompe plus fort et plus rapidement. Posté devant lui, j'attends qu'il pose ses pinceaux sur le côté pour m'accueillir dans ses bras et de se pencher en avant pour que mes lèvres atteignent les siennes. Et là, c'est l'explosion de bonheur dans tout mon être.

Huit ans. Huit ans que nous sommes ensemble, huit ans que nous sommes amoureux, huit ans que je mène une vie parallèle et idyllique avec lui. Son appartement, nous l'avons acheté ensemble. Son cocon, j'ai participé à sa décoration. La pièce où nous nous trouvons, c'est son atelier et mon bureau. Même si aux yeux des autres, tout est à lui.

Artiste revenant de Londres, j'ai su dès le premier regard que c'était lui. Lui et personne d'autre. Nous nous sommes rencontrés dans le métro. Ce fut d'abord un échange de regards, puis de sourires et ensuite de conversations qui se terminaient toutes trop tôt avant des rendez-vous qui pouvaient durer jusqu'au petit matin. Jamais je ne me suis senti aussi bien, aussi vivant qu'à ses côtés. Et pour rien au monde je ne mettrai fin à cette relation.

_ Je suis content de te voir.

_ Moi aussi.

Je repose mes lèvres sur les siennes chastement avant de me détacher de lui pour me tourner vers son tableau à peine commencé.

_ Qu'est-ce que tu peins de beau aujourd'hui?

_ De moche tu veux dire. J'arrête pas de recommencer depuis quatre heures. Y a rien qui va aujourd'hui. Je devais continuer d'écrire ma pièce mais j'ai eu beau me forcer, les mots ne venaient pas alors je me suis dit qu'un peu de peinture m'aiderait à me calmer mais ça m'énerve plus qu'autre chose. Heureusement que tu es venu sinon j'aurais balancé cette toile par la fenêtre.

Je souris, passant une main dans ses cheveux avant de caler sa tête contre mon torse et de l'enlacer. Il est loin d'être aussi calme et posé que moi, Monsieur est un artiste après tout, mais j'aime lorsqu'il parle avec des gestes exagérés, j'aime l'entendre se plaindre pour finalement me dire d'une voix plus douce que ma présence l'apaise. J'aime l'aimer et me sentir aimer en retour.

Je lui prends la main et il descend de son tabouret avant de me suivre. Je nous dirige vers le salon où je nous affale dans le canapé moelleux, lui sur mes genoux.

_ Tu restes dormir ?

_ Je ne sais pas.

Il fait un peu la tête mais comprend la situation. Il l'a toujours comprise et jamais il ne m'a demandé de divorcer. Parce qu'il sait qu'un homme ne divorce pas, ne quitte pas femme et enfant, pour vivre avec un autre homme. Alors il se contente de poser sa tête sur mon épaule, passant ses bras autour de ma taille et de se laisser aller dans mon étreinte.

_ Bijou.

_ Hum ?

_ Mon fils est gay.

_ Ça vous fait enfin un point commun.

Tel père, tel filsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant