Chapitre VIII

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PDV DongHae 

_ Prêt à sortir de cet endroit morbide mon chat ?

Je hoche la tête, fermant ma valise. J'enfile ma veste et attrape ma valise pour la laisser rouler à terre. JaeJoong me sourit alors que mon père revient dans la chambre, portable en main.

_ Je vais juste vous déposer, j'ai une affaire urgente mais j'essaierai de ne pas rentrer trop tard.

Je hoche la tête à nouveau alors que je vois très bien JaeJoong lui lancer un regard plus effrayé qu'accusateur. Comme si le fait de se retrouver seul avec moi chez lui lui faisait peur. Je ne vais rien casser pourtant... Et je connais déjà son appartement. Pas de fond en comble mais je ne suis pas du genre à fouiller partout.

_ Ça va aller, lui sourit mon père.

Il prend alors ma valise et je les suis à l'extérieur de l'hôpital. L'air frais me fait du bien mais prendre une grande bouffée d'air est une mauvaise idée : alors que mon dos se courbe en arrière, la douleur revient instantanément. J'en ai vraiment marre d'avoir mal partout. En plus, l'infirmière m'a enlevé la perfusion de morphine hier matin et depuis, j'ai vraiment envie de la tuer.

Regardant le paysage défiler par la vitre arrière de la voiture, je repense à HyukJae que j'ai dû quasiment mettre dehors à coups de pieds aux fesses pour qu'il aille en cours aujourd'hui. Déjà que j'ai dû user de tous mes charmes pour qu'il ne passe pas une nuit de plus à se niquer le dos en dormant sur une chaise près de moi, le faire partir n'était pas une mince affaire.

JongWoon et Sungmin sont également passés après les cours hier et avant-hier. Ça m'a fait plaisir de les voir. JongWoon n'a pas eu peur de me faire un gros câlin, il s'est même plutôt rué sur moi dès qu'il m'a vu pour se jeter dans mes bras et m'écraser les côtes encore douloureuses et quand je lui ai dit qu'il me faisait mal, c'est lui qui s'est mis à pleurer. Mais il est tellement mignon que je ne peux pas en vouloir à cette petite tortue. Sungmin quant à lui a plaisanté « Même avec la face ravagé, tu restes le plus beau d'entre nous, haha ». Okay, c'était plutôt flatteur mais je pense qu'il a dit ça juste pour essayer de me remonter le moral et de détendre l'atmosphère après un silence gênant.

En parlant de silence gênant, je sens bien qu'il y en a un dans ce véhicule. Je tourne la tête et surprend les deux adultes en train de se lancer de rapides coups d'œil.

_ Il y a un problème ? Je demande.

_ Non, pas du tout mon chat, ne t'en fais pas, me répond JaeJoong, se tournant vers moi pour me sourire.

_ Ça n'a rien à voir avec toi, ne t'en fais pas, me dit mon père.

_ Donc j'ai pas le droit de savoir, c'est ça ?

_ Désolé DongHae.

Je lance les yeux au ciel. Comme si j'allais le répéter. On m'envoie dans un appartement en plein centre-ville, loin de chez moi, sans la plupart de mes affaires, on me déscolarise le temps de « trouver un meilleur lycée » et je ne sais même pas ce qui va m'arriver dans les jours qui viennent. Et là, on me met à l'écart. Je n'aime vraiment pas ça.

_ Il boude, chuchote JaeJoong.

Je comprends qu'il parle de moi. J'entends alors mon père pousser un soupir.

_ J'ai quelques complications au travail, m'explique-t-il.

_ À cause de moi, je conclus.

_ Non, ce n'est pas ta faute. J'ai un gros dossier et je ne suis pas très concentré mais ça va s'arranger.

_ Si t'as besoin de travailler, vas-y. Je me débrouillerai avec JaeJoong hyung, t'en fais pas.

_ Mais oui, tout va bien aller, le rassure JaeJoong.

Tel père, tel filsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant