Chapitre huit

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Après son comportement de véritable connard de la vieille j'espère au moins qu'il aura la décence de venir me voir pour excuser son comportement de salopard égoïste. Ou ne serais-ce que faire l'effort d'essayer.

Je descends doucement l'escalier et me laisse submerger par un grand calme, un trop grand calme.

- Il n'y a personne ? demandais-je à Anastasia avec son assiette remplie de pancakes et de fruits rouges.

- Alexandre dort encore, Liam est parti puis Dean est allé déposer Tyler à l'aéroport.

- Il est parti où ? dis-je surprise.

- Il a une rencontre sportive à New York pour le football américain. elle sourit.

Comme par habitude, j'acquiesce gentiment et débarrasse le petit déjeuner après avoir moi même déjeuné.

À l'inverse des autres jours de la semaine, aujourd'hui je n'ai pas cours alors j'ai décidé de rester à la maison me reposer un peu. Le contrecoup du voyage et de l'adaptation est terrible.. J'ai l'impression d'être tout le temps fatigué depuis quelques temps.
Je monte mettre mon maillot de bain et sors sur la terrasse, sur les transats le long de la piscine. Je pose doucement ma serviette sur celui-ci, met mes lunettes de soleil et m'installe. Un soupire de soulagement se dégage de mes lèvres. Le cadre est idyllique et le soleil rayonnant ce matin. La vie ici est paisible. En repensant à la raison de ma présence ici, une vive douleur se ravive au creux de mon ventre, de la peine de fait ressentir. Ma bonne humeur reste incongrue..

- Tu n'as pas cours ?

- Non pas aujourd'hui.

Je souris et réponds sans prendre la peine d'ouvrir les yeux. Je reconnais directement sa voix : C'est Dean.

- Moi non plus, ça tombe bien ! Je peux m'installer là ? il me regarde fixement ce qui me force à les ouvrir.

- Avec plaisir. il se déshabille. Tu avais tout prévu ? je rigole.

- Tout ! il rigole à son tour.

Il installe donc ses affaires à mes côtés puis il s'approche de la piscine et fait une bombe ne manquant pas de m'éclabousser au passage.
Il rigole, moi moins, mon livre est trempé. Je feins une grimace ce qui me vaut un bisou sur le front.

-  Oh.. Je suis désolé..

Il passe la main dans ses cheveux d'une manière si sensuelle que je me mordille instinctivement la lèvre. Il sait comment s'y prendre avec moi c'est indéniable.

- Mais euh.. Il est fichu maintenant.. je n'arrive pas à lui en vouloir.

Il ne fait pas attention à mes paroles et passe ses bras sous mes fesses et autour de mon dos puis me soulève. Il me porte avec facilité et s'approche une nouvelle fois de la piscine. Beaucoup trop près à mon goût. Je me débats doucement pour qu'il me repose à terre. J'essaie tout du moins. 

- Noooooon.. S'il te plaît.

Je m'accroche à son coup ce qui me vaut un très beau sourire de sa part. J'oublie pendant quelques secondes la piscine à mes côtés, mes cheveux propres, ma crème solaire préalablement mise et le regarde avec insistance. Ses yeux sont d'un bleu envoûtant et son haleine sent la menthe fraîche. J'adore !

- Tu es si jolie !

Je fonds en entendant ses paroles. Une nouvelle fois mon cœur se serre. Je relève mon cou pour aller coller mes lèvres contre les siennes mais avant qu'elles n'y parviennent il plonge dans l'eau nous entraînant tous les deux. L'eau est.. exquise.

Je nage vers le fond de la piscine pour me séparer de lui faisant une nouvelle fois, mine d'être énervée. En quelques brassées, il me rattrape avec facilité et agrippe ses bras autour de mon ventre.

- Non, reste-là toi..

Il me retourne face à lui et me regarde un moment. Il me soulève par le bassin et me colle à lui. Je lui souris en le laissant faire. Visiblement ce n'était pas l'alcool qui me faisait le sentir bien avec lui. Il me fait doucement redescendre contre son torse puis passe ses mains sur mes épaules, en les caressant. Je frisonne à son contact, il sourit puis dépose ses lèvres contre les miennes. Elles sont si douces, si chaudes. Je prolonge son baiser avec timidité. Je ne suis pas totalement à l'aise avec cette situation. Ça ne fait pas longtemps que je suis ici, seulement cinq mois pour le moment.. J'ai l'impression qu'après la mort de mes parents, ma vie s'est arrêtée. Je m'interdis de vivre ma vie et de prendre du bon temps. Je ne m'autorise pas non plus à les aimé autant que mes parents, j'ai l'impression, non pas de salir leurs mémoires, mais j'ai peur qu'en éprouvant de l'affection envers eux, mes parents aient le sentiment que je ne les aime plus autant qu'avant.. Même sans ça, je trouve ça légèrement déplacé de sortir avec le fils de ma « nouvelle famille ». Sortir ? Enfaîte, je ne sais même pas ce que nous sommes l'un pour l'autre.

- Tu penses à tes parents ?

- Oui.. Dès que je fais quelques choses je pense à eux.

- C'est normal. dit-il en attrapant ma main. Qu'est-ce qui ne va pas ?

- J'éprouve des remords à me sentir si bien avec vous.. Dès que je me sens bien, j'ai l'impression de ne pas avoir le droit.. J'aime ma nouvelle situation alors que si je suis ici c'est parce que mes parents ne sont plus là.

Mes craintes étaient t'elles justifiées ?

- Je comprends. Mais ce n'est pas parce que tu te sens bien avec nous que tu dois culpabiliser. Au contraire, je pense même que tes parents doivent être contents que tu t'en sortes et que tu poursuives ta vie. Que tu ne te morfondes pas dans ton coin et que tu arêtes systématiquement de penser à eux. Tu les aimeras toujours autant car c'est normal mais tu as aussi le droit de vivre ta vie.. Avec nous qui plus est.

Il m'embrasse de nouveau, tendrement, de manière à me rassurer. Ça marche.

Après notre séance de baignade, nous sommes allés chercher Alexandre à l'école puis nous avons fait des courses pour le dîner. Avec Dean nous avons décidé de faire le repas pour toute la famille. Anastasia n'a eu d'autre choix que d'accepté, trouvant l'idée géniale. Son fils allait pour la première fois de sa vie cuisiné. Elle a rigolé en imaginant le résultat.

Nous avons opté pour un plat de macaroni au cheddar : facile, rapide et basique.

Pendant le repas, nous nous regardons les uns après les autres dans le blanc des yeux et dans le plus grand des calmes. L'absence de Dylan autour de la table se fait ressentir. Nonobstant son côté agaçant, ses remarques désobligeantes et son ton sarcastique, son absence est un poids et sa présence, un manque.

Après le repas, comme nous avions prévu la vieille avec Dean, nous nous retrouvons dehors après le repas. J'ai légèrement le trac, je ne sais pas ce que nous sommes l'un pour l'autre. Notre après-midi passé ensemble était vraiment super mais je n'arrive pas à discerner ses sentiments. Il reste quelqu'un de très froid sentimentalement parlant.

- Tu me plais Lucy.. Je le sais depuis que j'ai passé la porte et que je t'ai vu. il arrive derrière moi. Comment peux tu ne pas plaire à un garçon sérieux.. ? Tu es magnifique !

Je souris. Il n'est peut être pas si froid sentimentalement parlant que je pensais.

- Tu me plais aussi Dean. je lui souris tendrement.

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⏰ Dernière mise à jour : May 06, 2018 ⏰

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