chapitre 3

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PDVDE TOM:



Jesors lentement de ma transe. Je retrouve peu à peu mes sens: letoucher, l'ouïe, la vue... je referme ma main sur un tissu étrange.Je respire l'air autour de moi. Ça sent l'antiseptique et lesmédicaments. Sans ouvrir les yeux, je peux déjà vous dire que jesuis à l'infirmerie. J'ouvre mes paupières et regarde autour de moila pièce éclairée de néon. J'aurais parié, j'aurais gagné. Maisqu'est-ce que je fous là, en fait? Je m'assois dans le lit. A côtéde la porte, sur la chaise, il y a ma casquette, mon bandana, mon sacde cours et ma veste. Ça fait combien de temps que je suis là ?Je pose le pied à terre et me dirige vers la porte. Des voixproviennent de la pièce d'à côté. Il y a l'infirmière et mesparents, je crois. J'écoute attentivement.



... :madame, monsieur... Tom a un problème.

Jörg :un problème.

... :oui, cela fait trois jours que les cours ont repris et troisincidents ont déjà eu lieu, impliquant tous votre fils.

Simone :quels incidents ?

... :le premier jour, Tom a été pris de violentes convulsions en cours.Il s'était mis à hurler comme un damné. Lorsque ses convulsionsse sont arrêtées, il avait de la fièvre, il tremblait comme unefeuille et disait qu'il avait très froid. Le deuxième jour, ilest venu me voir à cause de violentes migraines qui l'aveuglaient.Enfin, aujourd'hui, il a eu un très long moment d'absence. Iln'a pas bougé pendant environ une demi-heure. Lorsqu'il a enfinbougé, il se comportait comme un automate. Il a agressé sonmeilleur ami et s'est mis à pleurer et hurler. Il a fini par faireun malaise. Chaque fois, Tom disait des choses incohérentes.

Simone :comme ?

... :d'après ses camarades, il disait qu'il s'appelle Bill. Qu'iln'avait pas demandé à mourir, qu'il voulait vivre et être avecTom. Qu'il n'avait pas était assez fort pour survivre et quevous, madame, vous ne vouliez pas qu'il sache qui il est. Je pensesincèrement que votre a des problèmes d'ordre psychologique etque ça se répercute sur sa santé physique. Il devrait consulter unpsychologue pour faire la lumière sur ce problème.

Jörg :attendez, vous me dites que mon fils est fou ? Mais vous vousentendez !

... :monsieur, je ne dis pas ça.

Jörg :non ! Pire ! Vous le sous entendez ! Sachez, madame,que mon fils est parfaitement équilibré ! Il n'a pas besoind'un psychologue ! Maintenant, je récupère mon fils et jerentre chez moi ! Simone, vas chercher Tom.



Jeretourne en vitesse dans mon lit et ferme les yeux. La porte s'ouvrepuis, je sens qu'on me retire lentement la couverture.



Simone :Jörg, il dort encore.

Jörg :prends ses affaires, je vais le porter.

Simone :d'accord.



Onme soulève et me porte hors de la pièce. Mon père a de la forcequand même ! Je suis pas léger comme garçon.



Jörg :au revoir.



Onsort de l'infirmerie. Je fais toujours semblant de dormir. Surnotre chemin, j'entends des chuchotements. On parle de moi et monfantôme : d'une prétendue possession qui aurait eu lieu dansla salle d'histoire géo', pendant mon moment d'absence. Bref,mon père m'installe dans la voiture. Je les entends monter etdémarrer. Je sens la voiture rouler. J'ouvre les yeux.

Je m'appelle BillOù les histoires vivent. Découvrez maintenant