Chapitre 17 : Jeux d'eau

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"Non mais quel con ! s'écria Thomas"

Thomas se déplaçait tout en maintenant sa brume. Il était seul désormais. Alex et lui s'étaient séparés quelques heures auparavant. C'est la seule solution qu'ils avaient trouvés pour palier au pouvoir de télépathie de Matt : faire cavalier seul. Ils s'étaient séparés sans que chacun n'explique précisément son plan. Cela n'avait pas eu trop l'air de déranger Alex. En revanche, cela dérangeait beaucoup Thomas qui n'aimait absolument pas l'idée d'être abandonné au beau milieu de la jungle, et ce, même avec des pouvoirs. Mais il avait finalement abdiqué devant l'insistance d'Alex sur le fait que c'était l'unique solution. Et maintenant, il regrettait d'avoir pu être assez bête pour accepter. D'autant plus que Thomas découvrait à ses dépens que la jungle devenait petit à petit des marécages, ralentissant sa progression. Heureusement, pensa-t-il, il n'y avait pas de moustiques, pas de sangsues, pas d'araignées grosses comme le poing et, pas de serpent non plus. Ouf ! Enfin bref, il n'y avait pas de bébêtes qui pourraient l'effrayer et dont il devait se méfier. Toujours ça de gagné. Car patauger dans la boue, trébucher sur des racines planquées sous l'eau et s'étaler façon "étoile de mer" n'est pas, mais alors pas du tout, agréable. Et largement suffisant pour ne pas avoir à ajouter une méfiance sur tout ce qui bouge et même tout ce qui ne bouge pas. Le soleil au zénith n'arrangeait rien à son calvaire car il faisait suffisamment chaud comme ça pour qu'il n'ait besoin d'un radiateur au-dessus de sa tête.

Trop occuper à s'insulter et se plaindre mentalement, Thomas ne fit plus attention où il marchait pendant un court instant. Il trébucha et tomba d'une façon très disgracieuse dans la boue. Il ragea intérieurement tout en se lavant à l'aide de son pouvoir pour se débarrasser de la boue. Il débarrassait l'eau de ses impuretés avant de la faire léviter et l'utiliser comme douche. Il était trempé jusqu'aux os mais, il était propre. Au moins, cela le rafraîchissait et, de toute manière, le soleil aurait bientôt séché ses affaires. Il reprit sa route mais cette fois, il fit particulièrement attention à où il mettait ses pieds.

Au bout d'un moment, il se sentit proche de ses limites physiques. Il allait devoir se reposer. Le plus gros problème était qu'il allait devoir arrêter sa brume de détection et donc, il serait une proie facile si Matt passait près de lui. Après quelques instants de réflexion, il créa une colonne d'eau qui le hissa au sommet d'un arbre. De là, il retira sa brume petit à petit, pour faire croire que ce phénomène était naturel ou du moins, il espérait que cela produirait cet effet. Il jeta un coup d'œil à la montre à son poignet puis la mit sur minuteur en s'autorisant ainsi une heure et demi de repos avant de reprendre sa marche. Il était 15h37, donc 17h07 à son réveil. Il lui resterait 2 à 3 heure avant que le soleil ne se couche. Il faudrait aussi qu'il trouve un endroit pour dormir en sécurité. Il posa son sac sur une branche et en sortit une partie des provisions qu'il avait partagé avec Alex. Quelque chose tomba alors de son sac, un bout de papier sur lequel était griffonnés quelques mots. Thomas les lut et essaya de comprendre le sens de ce qu'Alex avait écrit. Quelques secondes après, il se dit qu'Alex ne perdait pas le nord, et ce même en situation de crise. Mais aussi qu'il allait lui faire payer une fois cette aventure terminée car le jeune homme avait l'impression d'être un vulgaire pion. Ce mot n'était ni une demande, ni un plan mais juste une remarque qui pouvait, apparemment, prendre beaucoup d'importance dans le plan de son coéquipier. Puis, il rangea ses déchets en attendant qu'il puisse s'en débarrasser dans un endroit discret -ce n'était pas du tout écologique mais bon. Il sortit la toile de tente qu'il avait récupéré et avec la corde, en fit un hamac. Il plaça quelques branches feuillus autour même si cela constituait un camouflage sommaire mais suffisant car peu de gens pensent à regarder à la cime des arbres. Il parvint finalement à s'endormir, malgré l'inquiétude d'être découvert qui le rongeait.

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