Une fois les chaises installées devant l'estrade, le nain se plaça derrière le bureau et se mit à réciter, par cœur, Demain dès l'aube, de Victor Hugo. Waaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah... Choquééééééééééééééééééée. Nous fûmes toutes, même Natsuki, tellement impressionnées par sa prestation que, si il ne nous avait pas posé la question, nous serions certainement restées des années bloquées ainsi, la bouche ouverte et les yeux écarquillés.
"Alors... vous aimez ?"
Après un blanc de quelques secondes, sa sœur s'approcha de lui en mode zombie et lui sauta dessus en hurlant :
"BRAVO GRAND FRÈRE !!! T'ES LE MEILLEUR !!!"
Je crois qu'elle lui a flingué les oreilles, là.
"Mais AÏEUH !"
HAHA J'AVAIS RAISON BANDE DE NULLOS.
Les félicitations passées, ce fut au tour de Natuki, bien moins à l'aise que son aîné. Ensuite, je me portai volontaire pour passer : trop monotone, aucune intonation à part de la tristesse. Yuri, comme à son habitude, baissait la tête, trop gênée de réciter son poème à voix haute. À l'inverse de nous deux, Sayori fut très, voire même trop, expressive et détendue. Et enfin Monika, à laquelle nous ne trouvâmes rien à reprocher.
"Elle aussi, c'est normal qu'elle ait des facilités, vu la p**te que c'est..."
Je me tournai vers l'origine de cette voix que j'étais la seule à avoir entendue, et me retrouvai face à une tête rose en train de faire la moue.
"Natsuki ! Pourquoi tu l'insultes ?" lui reprochai-je à mi-voix.
"Elle fait sa belle et elle attire les regards, c'est totalement nul et injuste !"
La principale concernée, ayant remarqué nos messes-basses, nous interpella :
"Que se passe-t-il les filles ?"
Les trois autres, interrompus dans leur débat, se tournèrent vers nous. Voyant ma voisine à court d'argument, je la repêchai avant qu'elle ne se mette à bégayer des énormités plus grosses qu'elle.
"Elle trouvait juste que tu étais favorisée par rapport à nous pour t'exprimer devant les gens car tu as fait partie du club de débat."
"Ah, ça..." "Vous savez, c'est normal de ne pas y arriver du premier coup, donc, si vous avez besoin de travailler votre élocution, vous pouvez toujours demander des conseils à James ou à mois. ^^"
"Oki doki !" répondâmes-nous en chœur -à part la gamine que j'ai dû pincer pour qu'elle le dise.
Monika devant participer à un conseil de discipline, elle ferma la salle environ dix minutes plus tard -pendant lesquelles j'ai pris Natsuki à part pour la faire ne serait-ce que retirer ses paroles. Yuri et moi quittâmes les autres devant la grille du lycée pour rentrer chez nous.
"Alors Alice, tu m'expliques ?" me questionna-t-elle une fois hors de portée de voix des autres. Perdue dans mes pensées, je mis quelques secondes à réagir. Je pris alors une grande inspiration et lui racontai toute l'histoire, du début à la fin. Une fois fait, je me tournai vers mon interlocutrice et guettai sa réaction. À mon plus grand étonnement, elle me sourit gentiment :
"Toutes mes condoléances." "Tu dois avoir beaucoup de courage pour ne plus pleurer."
Me voyant bouche-bée, elle m'expliqua le pourquoi de son expression.
"Je préfère le dire en souriant plutôt qu'avec pitié, ça remonte le moral !"
Je lui rendis sa mimique et changeai de sujet.
"Bref, passons..." "Tu t'entends assez bien avec James, je me trompe ?" fis-je en haussant un sourcil, un sourire narquois au lèvres.
Comme à son habitude, elle piqua un fard et bredouilla des arguments totalement invalides, sous mon rire goguenard. Au final, elle me raccompagna jusque devant chez moi, pour, je cite, 《être sûre que tu t'excuses auprès de ton père, Alice.》 Je la saluai, la remerciai et la laisser rentrer, la nuit ayant presque finit de tomber.
En entrant, je fus accueillie par le spectacle attendrissant de ma sœur dans les bras de mon père en train de se consoler mutuellement. Touchée et culpabilisant de l'avoir laisser seul, je fondis en larmes et me précipitai vers eux pour les serrer contre mon cœur. La soirée, malgré le fantôme de ma mère toujours présent, se passa relativement bien. D'ailleurs, tout deux s'endormirent sur le canapé. Ne voulant pas gâcher ce moment, je les recouvrai, allai écrire mon poème, me préparai pour la nuit et me couchai, épuisée par cette journée.
Bizzarement, cette nuit fut la seule, depuis la rentrée, à ne pas être agitée...
--------- Merci d'avoir lu! Alors,un p'tit truc: On a décider qu'on allait faire des chapitres plus court,comme celui la!
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