Kami No Isan : Prince Legacy

Partie 4 : Ton nom

« J'ai entendu ton appel. Dis-moi, quel est ton nom ?
-Je me nomme Djeôn, Djeôn Esperantia.
-Pour quelle raison convoites-tu mon pouvoir ?
-Je souhaite redonner sa grandeur à notre royaume.
-Ils l'ont tous dit avant toi, à l'exception de quelques-uns. Cependant, toi, tu n'as pas le visage ni l'âme d'un menteur. Je sens la sincérité dans tes mots, je vois ton passé, ta vie, tes souvenirs. Je sais ce que tu as vécu. Mais malheureusement, je sais aussi que mon pouvoir ne peut rien pour ce royaume. Je crois malheureusement que je ne peux rien faire pour toi.
-Mais... comment ? Comment l'épée des rois peut-elle dire cela ? Vous êtes un don des dieux, il vous est impossible de ne pas faire l'impossible, n'est-ce pas ?
-Je crains que cette légende soit erronée... Aussi longtemps ai-je vécu, je n'ai aucun souvenir d'un quelconque dieu. Je me souviens juste des hommes m'ayant brandie, je me souviens de la foule les regardant avec enthousiasme. Je me souviens de leurs pleurs, je me souviens de leur désarroi, je me souviens de leur colère. La colère et la tristesse de l'Homme est la chose la plus triste que j'aie vu en ce monde. Je regrette, je ne souhaite pas connaître de nouveau cette peine.
-Alors comment ? Comment puis-je faire pour aider mon peuple ?
-Je n'en ai... pas la moindre idée. Il m'est impossible de mentir.
-Je vois... Mais souhaites-tu au moins essayer ? Essayer de ramener le bonheur et la pérennité de ce monde en ruines ?
-Je regrette je...
-Ce n'est pas en agissant ainsi, par pur égoïsme, qu'on peut faire disparaître cette tristesse qui te pèse autant. Shirokutan, réfléchis bien à ma requête.
-Je...tu... tu as peut-être raison... Ton âme est différente de celles que j'aie connues jusqu'ici. Peut-être y a-t-il encore un dernier espoir après tout... le monde a dû changer depuis la dernière fois. D'ailleurs, en quelle année sommes-nous ?
-En 1926.
-Cela fait déjà 600 ans... Que le temps passe vite. Dans ce cas... Djeôn ? J'accepte ta requête. Mais sache que je ne t'octroierai pas la vie éternelle aussitôt comme les autres. Je préfère attendre que tu me redonnes l'espoir que j'ai perdu. Es-tu d'accord avec les termes du contrat ?
-J'accepte.
-Djeôn, voici le pouvoir tant convoité de l'épée d'ébène blanc. Il t'appartient désormais, mais pour combien de temps encore ? »

C'est ainsi que j'ai enlevé l'épée de son socle. Cela ne paraissait cependant pas réel. J'ai l'impression d'avoir fait un genre de rêve éveillé. Mais la foule était toujours là, à me regarder. J'ai brandi Shirokutan devant eux, leurs yeux étaient illuminés d'espoir. C'est maintenant à moi de redonner espoir à Shirokutan.