numéro 1:
Il était parti, cinq mois qu'il était parti en se disant qu'il l'oublierait, qu'il redeviendrait l'homme difficile à atteindre réellement et qu'il serait toujours celui d'un soir.
La dernière affirmation était vraie, l'autre, un mensonge. A présent, il s'affligeait de lourdes barrières au coeur, pour ne plus jamais souffrir comme elle l'avait fait souffrir. Il ne l'oublierait jamais et il était en train d'en prendre conscience, sauf que maintenant, il vivait loin, à Nantes, maintenant il ne pouvait plus veiller sur elle, maintenant, il ne la verrai plus.Parce qu'en fait il avait préféré ne pas aller à la répression des fraudes, car il se disait qu'Alice avait raison : il s'emmerderait terriblement là bas. En conséquence, il avait trouvé favorable d'intégrer la brigade criminelle du chef lieu de l'Ouest. Quelle connerie. Il se disait qu'il était quand même bien con d'avoir fuit jusqu'ici, sachant qu'il aurait simplement pu aller en banlieue, qu'il ne l'aurait croisé qu'une ou deux fois. Enfin, maintenant qu'il vivait à Nantes, il devait tourner la page, et en finir avec cette histoire de juge.
___
Cinq mois déjà qu'elle n'avait plus de ses nouvelles, son numéro n'était plus attribué et son appartement occupé par une sexagénaire. Elle n'avait plus de nouvelles de Matthieu, qui avait disparu, lui aussi, après l'hospitalisation ayant suivit la fusillade. Ses deux repaires masculins avaient disparus, suite à cet incident.
Or il y en avait un qui lui manquait moins que l'autre, et il y en avait surtout un qui lui avait laissé une lettre.«
Alice,Si aujourd'hui vous lisez cette lettre, c'est que je ne suis plus votre collègue. J'ai longtemps hésité à partir, d'abord à quelques kilomètres, puis ensuite radicalement plus loin. J'ai quitté ma vie Parisienne, ma vie de flic du Quai des Orfèvres, parce que je me suis dit que vous comme moi nous en sortirions mieux l'un sans l'autre. J'espère sincèrement que vous êtes heureuse avec Brémond, que petit Paul est en forme, et qu'il saura vivre sans son parrain, mais je ne me fais pas trop de soucis là dessus.
Les raisons de mon départ sont simple et évidentes, je ne peux pas vous regarder vous marier avec Matthieu. Je ne peux pas tout simplement parce que je voudrais être à sa place et cela fait trop longtemps que je souffre. Alice, je vous voyais tous les jours, tous les jours avec vos doutes sur lui, mais aussi votre épanouissement. Après cette fusillade dans cet entrepôt et son lot de révélations sur Brémond, je me suis dit qu'il était passé du bon côté, et qu'il n'était pas un simple taulard récidiviste.
De mon côté, je suis parti, suffisamment loin pour ne plus qu'on cite votre nom. Essayez de ne pas le prendre mal, mais, je ne veux plus avoir de vos nouvelles, je ne veux plus souffrir. Je vous supplie de respecter mon choix et de ne pas essayer de me retrouver. J'ai changé de numéro de téléphone et d'adresse mail, ça ne sert à rien d'appeler ou d'écrire.
Soyez heureuse, et je ne serais pas parti pour rien.
Je t'aime Alice,
Frédéric Marquand.
»Elle était consciente à présent qu'il l'aimait tellement qu'il était parti, que pour elle, ou à cause d'elle (elle ne savait pas vraiment), il avait tiré un trait sur tout un chapitre de sa vie. Elle avait songé à demander à Max -qui était entre temps devenu le commandant Cohen- de le retrouver.
Elle avait songé à demander le lieu de sa mutation au Divisionnaire, ou même à Dina Marquesi, car elle devait savoir.
Elle avait songé à appeler Juliette.
Elle avait songé à un tas d'autres idées, mais n'en avait mise à exécution aucune.___
L'année suivante, il lui était toujours impossible d'enlever sa photo, d'elle et de Paul, de son portefeuille. Toujours impossible de cesser de se renseigner sur elle, chaque semaine, par le biais de Max.
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One shots
FanfictionDes histoires rapides, à propos d'une union. Union comme le trait entre Nevers-Marquand. Union comme entre Alice et Fred. Des One Shots. 1. Plus là, 13 Mai 2018. 2. Je t'aime, 1 Juin 2018 3. Disaster, 4 Juin 2018 4. Missives -1, 28 Mai 2018 5. Vic...