numéro 2

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   numéro 2:

Fred en avait connu, des femmes. Il les connaissait même très bien. Mais celle-là était différente. Elle ne ressemblait à aucune autre. Elle, elle ne cherchait pas d'amant, pas d'amour, n'avait pas d'amant, pas d'amoureux, pas de tristesse amoureuse, elle ne laissait pas non plus la vie filer. Elle, il ne savait pas comment la qualifier. Enfin, il n'avait de toute façon pas le choix que de travailler avec elle, de la côtoyer chaque jour, de l'admirer secrètement...

Max l'avait bien remarqué : son supérieur hiérarchique craquait pour sa supérieure hiérarchique. Il devait l'admettre, il ne s'était jamais ennuyé au travail, et le commandant, aussi autoritaire soit-il ne lui avait jamais manqué de respect, et commençait à le considérer comme un ami. Il était loin de se douter que cette femme allait changer son « chef » à ce point.

Quelques mois étaient passés, une complicité profonde et touchante était née entre les deux protagonistes, c'était également valable pour parler de l'amitié entre Max et Marquand.

La juge, cette femme si belle -rousse, yeux émeraudes, visage parfaitement formé- était pour lui, la femme dont il rêvait. C'était pas en tant que "coup d'un soir" qu'il la voulait mais bien en tant que compagne, amante attitrée ou un truc du genre.

Le commandant, bel homme, elle devait bien l'avouer, était pour elle un drôle de personnage. Quelqu'un d'intouchable, mais avec qui elle partageait une relation "chat-souris" passionnante. Parfois, elle se surprenait à penser à lui et à son attitude envers elle et se disait que leur relation vaudrait le coup qu'on en fasse un livre.

Les comportements de l'un et de l'autre, aussi humains soient-ils, les avaient pourtant empêchés de tout se dire en face. Enfin, "tout" était déjà bien trop. Non s'ils avaient juste pu se dire « je t'aime » cela aurait crée une pureté sans failles, une beauté inexplicable, une fusion parfaite. C'était complexe, pour nos deux protagonistes, de se le dire, même avec les yeux, comme l'avait suggéré l'homme.

Drôle de coïncidence quand même, le destin les avait réunis, eux, sur le même chemin.

Au fil des jours, l'homme cherchait un moyen d'attirer la femme, en la faisant rire, ou en faisant des lapsus. Elle était maladroite, et gênée aussi, et surtout, maintenant, elle avait un enfant.

Un enfant qui n'était pas de l'homme mais qu'il aimait comme si, finalement, la génétique ne servait à rien dans les rapports qu'on entretient avec les autres. L'enfant -Paul- aimait le parrain sans conditions. Le petit détenait là un raisonnement universel dont il n'était même pas au courant : pourquoi se fier à ces minuscules molécules dont on ignore l'existence pour aimer ou pas quelqu'un. Ainsi, pendant longtemps, l'enfant avait côtoyé père et parrain, mais ne les voyait jamais ensemble, ils se haïssaient bien trop. Hors un jour l'un d'eux s'enfuit.

Pas le parrain, c'était sur, il aimait bien trop la mère pour s'en éloigner, bien qu'il y ait songé.

Ce que le père avait fuit, c'était ni la femme, ni l'enfant. C'était la Justice Française.

Il leur avait laissé le champs libre, et l'homme par épuisement, peut-être, de lui tourner autour sans jamais lui dire, avait finit par lui avouer.

« -Alice? J'ai un truc à vous dire, ça fait longtemps, et maintenant que machin 'fin Matthieu est parti, j'peux vous le dire. Alice, j'vous aime. »

Puis il fila, sans qu'elle ne puisse rien répondre, sûrement choquée, mais au fond et elle le savait, ravie.



numéro deux
« je t'aime »
14.05.2018
01.06.2018

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