numéro 4:
Je vous le dirais pas. Je vous le dirais jamais, alors je l'écris. Il m'a suggéré de faire comme ça si je pouvais pas en parler -ça le ronge autant que moi- alors voilà, on y est. A tout moment la personne concernée par mon écrit peut venir, prendre ce carnet, l'ouvrir, et découvrir mon « secret » dont je m'étonnais qu'il en soit encore un.
Si je vous le dis pas, c'est parce que c'est trop dur, je peux pas. Je vous vois chaque jour et j'en viens à avoir hâte de ne plus vous voir, parce que bosser à côté de vous sans qu'aucune familiarité entre nous n'apparaisse, j'en peux plus.
Je vous en veux de rien voir, ou de faire semblant, parce que vous appréhendez, et qu'au fond vous le savez. Or l'admettre et l'envisager serait tirer une croix sur votre professionnalisme et vos valeurs. Vous n'imaginez pas à quel point l'écrire me fait du bien. Mon ami avait finalement raison. Mais comme vous, j'écoute pas trop mes proches, je fonce tête baissée. C'est ridicule je sais... Mais vous aussi vous le savez et ça ne vous empêche pas de le faire aussi.
Je sais pas ce que je ferais de ces écrits. Là, on bosse et, vous n'êtes qu'à quelques mètres, à bosser aussi. Le boulot, c'est la seule chose qui nous lie : c'est là qu'on s'est connus. Je ferais pas de récap' -de nous et de notre passé en l'occurence- mais il y a eu deux trois trucs entre nous que j'oublierais jamais.
C'est toujours un plaisir de vous voir. De déposer mes yeux sur vous et de vous regarder vous exprimer quand vous êtes au loin. Ça m'attendrit tellement. Je pense que vous le remarquez, puis vous êtes mal à l'aise. Ça arrive pas souvent mais ça me fait rire. Cette petite expression perdue sur votre visage et l'appel à l'aide dans vos yeux, quand quelque chose qui vous échappe et vous perturbe vous atteint. Quand on se parle et qu'on bosse pas, je bafouille, je fuis votre regard, et après vous pensez que je ne vous aime pas. Ça me marque. Comment vous pouvez penser ça? Je deviens dingue dès que je vous vois, ma gorge se noue et ma respiration se bloque.
Quand on se croise, vous me parlez rarement, mais vous me regardez toujours, peut être par doute ou prévision de ce que je pourrais être en train de dire. Je rêve que vous vous intéréssiez réellement à moi. Parce que je vous fait des signes qui sont pas sensés tromper. Je vous attends, je vous aime.
Je viens de relire ces notes. J'écris plutôt maladroitement. La personne dont je parle n'a jamais trouvé ce carnet. Tant mieux. Je me voyais mal lui parler en face en lui disant « Oui ben je vous aime voilà ». L'écriture, c'est sûrement pas pour moi. Je vais laisser ce carnet dans mon salon, le cacher du moins, et ne plus jamais y toucher.
À votre avis, qui à écrit ça? Alice ou Marquand?
numéro 4
Missive #1
F.L.R.N.T
25.05.2018
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One shots
FanfictionDes histoires rapides, à propos d'une union. Union comme le trait entre Nevers-Marquand. Union comme entre Alice et Fred. Des One Shots. 1. Plus là, 13 Mai 2018. 2. Je t'aime, 1 Juin 2018 3. Disaster, 4 Juin 2018 4. Missives -1, 28 Mai 2018 5. Vic...