Épilogue

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12 mai 2018, Nouvelle Calédonie


Mes pas foulent une herbe verte et tendre. Pas de gâteaux ni de cookies, aujourd'hui, mais des moutons, à perte de vue, occupés à brouter.

Une faible brise souffle dans mes cheveux, je ferme les yeux.

Tartandelus est vaincu et la Terre, sauvée.

Jusqu'à la prochaine fois, au moins.

Je m'assois. Un peu plus loin, des cris enthousiastes brisent la monotonie de l'aube.

« Je suis le maître des moutoooons ! »

Rodolphe-Albert. La betterave avait bien tenu parole : elle était revenue sur sa terre natale pour s'adonner au métier de berger. Alors que nous ne parlions que d'elle, ces derniers mois, elle était restée ici tout ce temps, étrangère à tous ces rebondissements scénaristiques.

J'esquisse un sourire.

Quelle ironie.

« Hello. »

Zakariiiiiii s'assoit près de moi.

« Nous avons réussi, finalement, commente-t-il.

— Oui.

— Tu m'as sauvé la vie, là-haut. »

Les trois dernières secondes me reviennent en mémoire. L'onde détransmutatrice, ma métamorphose en clown au dernier instant, le Snark maîtrisé, obligé de créer un portail dimensionnel, l'explosion du vaisseau, derrière nous, notre retour sur la terre ferme.

« Miiip. »

La créature, perdue dans les hautes herbes, gambade entre les pattes des moutons.

Je croise les bras.

« On peut sans doute dire que nous sommes quittes. »

Il hoche la tête.

« Tu es quand même quelqu'un de très étrange.

— Je me le dis souvent. »

Il se relève.

« J'ai entendu dire que l'OCM avait été dissoute.

— Cette organisation n'a plus de raison d'exister ; j'ai revendu ce qui restait de locaux et de matériel. »

Gorzül, bien entendu, a eu droit à sa part. Au dernières nouvelles le vampire-garou avait ouvert sa propre boulangerie, non loin des Carpates. Il me semble que Médusa l'y a rejoint, d'ailleurs. Quant à Otton, il a repris sa forme initiale, de même que son maître loutre, et s'occupe à répandre le pastafarisme de par le monde.

Enfin, bien sûr, Gudule et ChristopheNolim sont saufs et poursuivent leurs activités comme avant, de même que toutes les autres personnes transformées par Tartandelus.

Je m'allonge dans l'herbe. Cette histoire est certainement la plus étrange qu'il m'ait été donné d'écrire. Partie d'un simple tag, elle s'est développée contre toute attente, en partie grâce aux interventions et inspirations de mes lecteurs, jusqu'à s'architecturer – si le terme d'architecture peut s'appliquer à cet inextricable fatras – en véritable récit absurde, avec ses tenants et aboutissants. À tel point que je n'exclus pas, un jour, de faire réapparaître certains personnages ou concepts dans de futurs récits.

Enfin, après la parodie de l'Épopée de Gilgamesh que je dois absolument faire, déjà, depuis que j'ai pris le temps de lire cette œuvre incontournable.

Bref, arrivé ici, il ne me reste plus qu'à vous remercier, tant pour...

« Hé, tu viens de briser le quatrième mur, remarque Zakariiiiiii.

— Hum, oui, il faudra peut-être le réparer plus tard. Merci à vous, donc, que ce soit pour votre lecture ou vos remarques et commentaires. J'espère que vous vous êtes autant amusés à lire ces aventures que je me suis amusé à les écrire. Et au plaisir de vous recroiser un jour ou l'autre. »



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