Le Petit Prince

Chapitre 4

La pluie avait cessé. Le soleil commençait à se coucher, baignant la forêt dans une mer de tons rouges et orangers.

Nolan rechaussait ses baskets encore bien humides sous le regard insistant du jeune.
Après leur dernière discussion, le garçon s'était isolé de son côté sur son bureau, alors que Nolan s'était assis sur le rebord sous la fenêtre, en attendant que la pluie s'arrête. Il n'avait pas osé bouger ou parler, ne sachant plus trop quoi dire ni comment agir. Ainsi les deux jeunes n'avaient pas plus échangé depuis.

Nolan enjamba le rebord de la fenêtre et se retourna :

– Merci beaucoup, et encore désolé pour le dérangement.

Le garçon haussa simplement les épaules en baissant les yeux.
Mais quand Nolan repartit vers l'échelle, le jeune se racla la gorge de façon exagérée pour attirer son attention et le retenir.

– Est-ce que tu comptes revenir ?

Il se sentait encore une fois transpercé par ses yeux qui attendaient une réponse.

– Pourquoi ? ria-t-il embarrassé.

– Alors on laisse tomber ton dessin ?

Le dessin ? Ça lui était complètement sorti de la tête, surtout qu'il pensait qu'il s'agirait d'une affaire sans suite. Ce n'était donc vraiment pas une plaisanterie... Bien que cela ne dérangeait en aucun cas Nolan qui n'aurait pas refuser une invitation pour revenir dans le château fou !

– J'avais oublié ! Mais si tu me le fais, je reviendrais avec plaisir pour le récupérer !

– Quand ?

– Et bien, c'est plutôt à toi d'en décider...

Le châtain réfléchit un instant :

– Mardi, si j'ai le temps...

– Pourquoi pas ! vers quelle heure voudrais-tu que je vienne ?

– Neuf heures.

– Neuf heures ? C'est pas un peu tôt ? Les vacances seront finies, et à cette heure-ci j'aurai probablement cours... pas toi ?

Le garçon écarquilla les yeux et bafouilla légèrement.

– Si... J'avais oublié...

– Mais on peut dire dix-huit-heures ? proposa Nolan.

Le jeune haussa de nouveaux les épaules, accompagnant son geste d'un petit "oui".

– Bon, alors à mardi. Et cette fois je passerai par la porte, ria-t-il en recommençant à partir.

Le garçon lui saisit brutalement le bras.

– Non !

Ses yeux verts le fixaient, comme toujours, mais Nolan ne reconnaissait pas l'émotion qu'il y lisait, ce n'était pas cet air autoritaire, ni cet air gêné ou vulnérable... Il avait l'air paniqué, presque terrifié.

– Si tu reviens, passe par la fenêtre.

La prise qu'avait le garçon sur son bras se faisait de plus en plus ferme et son regard s'intensifiait, comme pour essayer de le convaincre.

Il ne comprenait pas, le châtain préférait le voir débarquer comme un criminel par l'échelle plutôt que par la porte d'entrée comme toute personne normale ?
Nolan se libéra doucement et lui assura tout de même qu'il reviendrait donc par là.

Il descendit ensuite l'échelle, manquant de glisser à plusieurs reprises, et quand il eut rejoint la terre ferme, il agita sa main en direction du jeune qui lui disparut dans sa cabane sans un regard de plus.