Mi Amor

• seis •

En face de moi, se trouve "Raphaël".
C'est étonnant de le voir la, face à moi.
Nous restons face à face, nous sommes silencieux.

Ce silence m'apaise.
Comme si chacune de mes respirations était un moment de calme plus intense à chaque fois.

Il commence à me parler d'un ton autoritaire :

"Pourquoi n'as-tu pas répondu à mon message ? Ça fait pas mal de temps que nous nous sommes pas vu au parc ou à l'université, je n'avais pas de nouvelles de toi, je croyais qu'il t'étais arrivé quelque chose de grave, ne refais plus jamais ça."

Je reste là, face à lui, ne sachant pas quoi lui répondre, ne sachant pas quoi faire. Je me sens comme désarmée et vulnérable à la fois. Je voudrais juste disparaître. Pourquoi, après notre "dispute" si je peux appeler ça comme ça, revient-il comme un ange tombé du ciel? Comment a-t-il fait pour retrouver où j'habite ? Comment peut-il se permettre de me parler sur ce ton autoritaire ? Tant de questions se bousculent dans ma tête, mais je reste comme paralysée, sans voix.

"J'ai pas tout ton temps et puis, arrête de me regarder avec cet air interrogateur. Fais moi rentrer où je me barre" me dit-il d'une simplicité déconcertante

Une fois de plus, je ne me sens pas capable, je suis là à quasiment l'admirer, le regarder droit dans ses yeux verts si.. profond et délicats.
Je crois qu'il a du en avoir marre que je le regarde en "l'admirant" de cette façon, j'ai dû perdre le peu de crédibilité que j'avais auprès de lui. Il rentre dans mon appartement, s'installe sur mon canapé près de la cheminée et me regarde avec un air interrogateur.
Je réussis à faire mon premier geste depuis que je l'ai vu : fermer la porte! Je me dirige vers lui et me place sur le canapé en face de lui. Il me regarde quelques instants, regarde la pièce dans laquelle nous sommes, puis me dis :

"-Joli l'appart, bordélique mais joli!
- Ferme la.
- Arrête de faire l'enervée tu veux? Tu es plus jolie quand tu souris."

Je crois qu'il a réellement un don pour m'enlever les mots de la bouche comme il le fait. Il possède une simplicité qui me fait être sans voix à autant changé d'émotions et d'attitudes envers moi.
Et puis.. je sais qu'il n'a pas réellement tort sur mon appartement.. je l'ai un peu laissé sans l'entretenir depuis que j'ai reçu ma lettre de l'Université.. putain je l'ai laissée sur la table basse près de là où est assis "Raphaël"!
Je viens juste de remarquer que mon comportement lorsque je suis dans mes pensées est totalement différent, je semble ne plus être là, d'être là seulement physiquement et encore... Je ne me rends pas compte de ce qui m'arrive lorsque je suis comme ça.
En relevant la tête, je le vois, avec cette fameuse lettre dans ses mains, il l'a tire aussi délicatement qu'il le peu de son enveloppe et se met à la lire, je me lève pour l'en empêcher jusqu'à ce qu'il me dise, énervé :

"C'est quoi cette merde putain"