Chapitre 18, mauvaise rencontre

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1992, Brooklyn brigde, 1h03

Le vent glacial du mois de décembre s'infiltrait malgré tout au travers de leur cagoule. Ils marchaient d'un pas vif, un sac dissimulé sous chacune de leur veste épaisse.

Hélèna les attendaient dans une impasse, tout phare éteint. Grelotant de froid et de peur, elle peine à discerner les sentiments qui bousculent nerveusement son estomac. Pour s'occuper l'esprit, elle compte mentalement le temps écoulé. La traversée du pont doit leur prendre trente minutes et l'intervention leur prend trois minutes maximum, chrono en main. Elle pencha sa montre vers un faisceau de lumière provenant d'un lampadaire faiblard, les aiguilles argentées indiquait 1h55. Par précaution, elle déverrouille les portes, boucle sa ceinture, et met les clés dans le contact.

Gardant son sang-froid, elle choisit de reculer lentement en braquant à droite, à l'opposé du pont. Elle enclenche la première et dans son rétro elle aperçoit trois silhouettes sombres qui avancent d'un pas vif vers la voiture. Elle continue à rouler au pas pour les laisser s'introduire sur la banquette arrière.

Une fois la porte fermée, elle accélère franchement, épiant d'éventuels témoins dans les rues désertes. Pendant cinq longues minutes le trajet se fait dans un silence de plomb, Hélèna se racle la gorge, et tente de briser la glace.

- " Alors la pêche a été bonne comme prévu ?"

D'une voix rauque et fatiguée, Josh lui annonce qu'elle avait été plus fructueuse que prévue mais que la découverte des nombreux biens perdus se feraient beaucoup vite que les précédents vols.

Hélèna haussant les épaules au son de cette nouvelle se réjouit de l'argent qu'ils pourraient en tirer au marché noir. Leur trafique marchait à merveille et bientôt ils toucheraient le pactole en braquant la banque.

2018, New-York, 18h

Profitant d'être seule, Rose reprit ses gants de jardinage pour inspecter les deux autres preuves que lui a confié son frère. De l'enveloppe, elle put sortir des relevés de comptes bancaires portant quatre noms d'emprunts dont elle n'en reconnu qu'un : Alexandre Javert. Il y figurait également les noms de Gilmi Delsey, Max Barnes, Paul Abert, et Emilie Borelli.

Les cinq comptes possèdent une somme tellement astronomique, qu'un seul homme en une vie ne pouvait tout dépenser. Elle contacta immédiatement la seule personne en qui elle pouvait confier sans l'ombre d'un doute, quelques fragments de ses nouveaux éléments d'enquête.

" Marie ? Bonsoir c'est Rose ! Je ne vous dérange pas ? Tant mieux ! J'ai de nouvelles pistes fiables à exploiter pour l'enquête. 20h à l'italien du 42 ? D'accord, à tout à l'heure. "

Pour la première fois, Rose devait mentir pour protéger quelqu'un, son instinct ne la trompait pas.

Ainsi dans le secret d'une terrasse animée, Marie écoutait religieusement Rose qui lui expliquait comment des preuves étaient arrivées en sa possession. Elle fut contrainte de lui dire qu'elle agissait sous le sceau du secret que la personne, resté volontairement anonyme, lui avait demandé de respecter. Cette personne avait pu livrer une enveloppe contenant des relevés bancaires provenant de comptes issus des plus grandes banques Suisse et Allemande. Les relevés indiquaient que chacun des comptes appartenaient à 5 personnes distinctes, portant des fausses identités et adresses, il ne pouvait que s'agir des 4 mousquetaires. Discrètement Rose tendit, à son interlocutrice interloquée, un minuscule morceau de papier plié de façon minutieuse.

- " Voilà les 5 noms d'emprunts, vous reconnaîtrez celui de mon père. Et vous aviez raison, ma mère en possède également un. Détruisez au plus vite ce papier, brûlez le même ! Personne à part nous doit être au courant, pas tant que nous sommes sûr de notre coup. Ensuite on lancera les poursuites. "

L'agence du destinWhere stories live. Discover now