Code Jaune

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Chère lyse,

À la suite de la lettre que je t'ai envoyé l'autre jour, j'ai remarqué qu'il y avait plusieurs choses que je voulais te dire et que j'oublierais probablement tout ce qui se passe si je ne le notais pas. Après tout, tu me connais. C'est pourquoi j'ai décidé que je commencerais à écrire dans le journal intime que ma mère m'a acheté quand j'avais 10 ans. Je suis certaine que nous nous reverrons un jour, mais, tout d'abord, il faut que tu saches ce qui m'est arrivé ces derniers temps, tu ne le croiras pas!

                                       OOO

Vivianne avait toujours eu un talent pour se fondre à la masse. Si bien, qu'elle arrivait à être dans la clique la plus populaire de l'école sans même à avoir à continuer la conversation. C'était un talent assez pratique lorsque tout ce que vous aviez à dire sur les gens autours de vous était... disons peu sympathique. La seule personne à qui elle tenait réellement était sa cousine, celle qui avait quitté la ville il y avait près d'un an, mais à qui elle écrivait toujours à chaque semaine par lettre. Pourquoi par lettre? Eh bien, parce que depuis un an, Vivianne n'avait plus le droit de contacter Lyse et ses parents n'avaient toujours pas penser à vérifier les lettres qu'elles s'envoyaient. Pas besoins de dire qu'il y avait une corrélation entre cette punition et le départ de Lyse.

Depuis un an, les choses allait de pire en pire dans sa vie et le sandwich au thon que mangeait Frank à chaque midi finissait de plus en plus à lui lever le cœur tout comme le visage constamment insatisfait de Vanessa lui donnait envie de frapper dans un mur. Tant de frustration lui brûlait l'estomac et personnes ne semblait le remarquer, mais elle ne leur en voulait pas pour ça. Après tout, ils étaient tous des connards et les connards n'y peuvent rien s'ils sont des vraies trous du cul. 

Ah, ce qu'elle ferait pour être en dehors de cette cafétéria pourrie! Rejoindre sa cousine à Regina en Saskatchewan. Seulement, elle était pognée là. Ou, du moins, c'est ce qu'elle croyait, car peu après qu'elle ait levé les yeux du sandwich au thon, un message retentit dans l'intercome de la cafétéria, le fameux "code jaune" qui indiquait que quelqu'un avec une arme à feux était entré dans le périmètre de l'école. 

Tous se cachèrent, par réflexe, sous les tables. Vivianne, elle, s'avança vers la baie vitrée pour voire si elle pouvait capter ce qui se passait, mais Sébastien la tira vers le sol.

-Hey, on est sensé se caché des fenêtre pour qu'il ne sache pas qu'on est là! Murmura-t-il.

-Oh, vraiment?

Son regard s'assombrit. 

-Si tu veux mourir, c'est pas mon problème, fait-le chez vous quand ça ne dérange pas personne. 

Bien qu'elle savait qu'elle agissait bien souvent comme une petite conne, elle fut surprise de le voir réagir ainsi. Normalement, elle pouvait s'en sortir avec à peu près n'importe quoi. C'est alors qu'elle se rendit compte qu'il avait raison. Peut-être qu'elle avait réellement envie de mourir. Peut-être avait-elle attendu ce moment en espérant que quelqu'un puisse le faire pour elle. 

-Désolé, dit-elle alors, en se penchant pour aller sous la table avec lui. 

Le silence était palpable. Pendant 30 longues minutes, on entendit rien à part les quelques notifications de gens qui textaient à leur parent ou sur twitter. Certains avaient même commencés à filmer. C'était à croire que certains d'entre nous méritaient de mourir. 

-Tu ne crois pas que c'est étrange qu'on ait toujours pas entendu de coup de feu? S'interrogea Sébastien à Vanessa. 

Elle haussa les épaules tout en continuant de regarder son téléphone. Non mais je rêve! Elle était en train de regarder les dernières photos de Kylie Jenner sur Insta. Comme elle pouvait être conne et stupide. 

-C'est bizarre, répondit alors Vivianne à sa place. Je croyais que ceux qui organisaient des fusillades avaient pour but de tuer le plus de gens possible. Ça fait déjà une demi-heure qu'ils sont là et toujours rien. Soit ils sont très mauvais, soit...

-Ils ne se servent pas d'arme, finit Sébastien.

Seulement, ce n'était pas ce qu'elle allait dire. Elle allait plutôt dire que c'était une fausse alerte, un exercice. C'était étrange qu'il se tourne automatiquement vers une alternative aussi étrange, mais il était probablement en état de choque sous son air de dure à cuir. Après tout, ce n'était pas tous les jours que nous avions un code jaune. 

Puis, sans crier garde, la porte de la cafétéria fut défoncer. D'un seul coup, ils avaient réussit à détruire complètement la porte massive qui était sensé les protéger des malfaiteurs. Pire encore, la personne qui entra dans la cafétéria était recouverte de tellement de sang qu'il en devenait claire que ce n'était pas elle qui était blessée. 

Pleasant VillageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant