Des crocs et quatre pattes

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Elle marcha d'un pas lent. On aurait dit qu'elle était inconfortable. C'était peut-être à cause de sa longue chevelure brune qui étaient pleine de nœuds à cause du sang qui la recouvrait. Ses yeux laissaient entendre par leur manque de mouvement que quelque chose ne tournait pas bien dans sa tête. Bon, c'était claire, il fallait que quelqu'un intervienne. C'est pourquoi, sachant maintenant qu'elle était indifférente à la mort, Vivianne se leva de sous la table et marcha près d'elle en apportant avec elle un cabaret qui avait été laissé sur la table. Cette femme n'avait visiblement pas d'arme et peut-être qu'elle réussirait au moins à sauver quelques vies au lieu de mourir en pleurnichant sous une table. 

-Vivianne! s'exclama Sébastien.

-Hey! Toi! Hurla-t-elle, pour briser la glace. 

La femme bondit de six mètres sans aucun élan pour arriver à trois mètres d'elle. Tous autours de Vivianne sanglotait ou presque. C'était étrange peut-être, mais l'adolescente sentit une certaine satisfaction à ce moment. Elle n'aurait su dire si la cause était le danger qui l'entourait ou la joie de voir tous ses paires s'inquiéter d'autres choses que le bal d'hiver. Ce qui était sûr, c'est que ses camarades de classes voyaient à présent un côté beaucoup plus obscure de cette fille qui ne disait habituellement presque rien.

-Tu te crois courageuse, n'est-ce pas? Répondit la femme. Crois-moi, tu vas regretter ce sourire dès que j'aurais fini mon petit discours.

Elle parlait d'une voix qui portait, comme si elle dirigeait un cirque. La situation devenait de plus en plus étrange. 

-Voyez-vous, notre espèces... enfin, nos espèces en ont assez de se cacher dans l'ombre. Vous avez le malheur d'avoir été sélectionner comme notre premier territoire. Pleasant Village ne sera plus connu comme cette petite ville au milieu de nulle part, mais comme le début de la révolution des loups-garou. Ceux d'entre vous qui survivront pourront raconter cette histoire aux survivants, s'il y en a.

Et pour finir son discours, elle se pencha. Au début, tout semblait normal, mais la jeune femme commença à trembler de plus en plus rapidement. Ses vêtements commencèrent à se déchirer et elle changea visiblement de taille, passant de 5 pieds à 6 pieds en un clin d'œil. Vivianne, incapable de bouger devant cette étrange spectacle, n'eut même pas la force de résister à Sébastien qui la poussa d'une force insoupçonnée derrière lui. 

-Eh merde, Vivianne. 

Tombée à même sur le plancher, Vivianne resta toute aussi immobile, surtout lorsqu'une étrange fumée violette émana du garçon devant elle. Mais que pouvait-il bien se passer dans cette fichu cafétéria?

Certains élèves avait pris leur chance en courant jusqu'à la porte de sorti, mais une petite partie, comme Vivianne, ne pouvaient tout simplement pas lever les yeux de cet étrange spectacle. La mystérieuse femme recouverte de sang avait laissé place à une immense bête similaire à un loup géant et une fois la fumée violette dissipée, on pu apercevoir un tigre blanc presque aussi grand. Il rugit si fort qu'on pouvait probablement l'entendre dans tous les coins de la ville. C'était à la fois effrayant et intimidant. 

Le tigre frappa en premier, griffant le loup dans sa mâchoire, mais le loup répliqua en mordant sa patte. Ceci s'apprêtait à être un combat à la mort et Vivianne, toujours aussi tétanisé par la surprise qu'avait apporté l'inconnu, était captivée par chaque mouvements. 

Les deux bêtes se jetaient l'une à l'autre contre les parois de la cafétéria, laissant des traces de sang derrière eux. Il était difficile de dire qui gagnait, mais plus ils avançaient dans leur combat, plus Vivianne reprenait ses esprits. Il fallait qu'elle fasse quelque chose. Il fallait qu'elle aide qu'importe cette chose qui c'était élancer devant elle. Elle ne serait pas la demoiselle en détresse. 

Elle fouilla donc la salle du regard, mais il y avait peu d'armes à porté de vue. Après tout, elle n'habitait pas aux États-Unis. Mais elle se rappela soudainement ce que les livres disaient sur les loups-garous; l'argent les brûle. 

Elle se leva donc et commença à courir en dehors de la cafétéria. Dès qu'elle fut sortie, elle remarqua les nombreux corps qu'avait laissé la femme derrière elle. Elle connaissait plusieurs d'entre eux. De loin, évidement, mais elle ne put s'empêcher d'avoir une pensée pour ces parents qui ne retrouveraient pas leurs enfants après 16 h. Et, d'après les chaînes qui bloquaient les portes, le compte était loin d'être fini.

Tentant de ne pas trop regarder les corps, Vivianne continua de longer les couloirs jusqu'à son casier. Énervé, elle tourna la roue de son cadenas, mais échoua à l'ouvrir.

-Fuck, merde, shit!

Elle réessaya plus lentement cette fois et réussit à le déverrouiller. Elle se dépêcha à ouvrir sa porte et sortit son sac qu'elle vida immédiatement sur le sol. Puis, au loin, elle entendu:

-Eh oh, jeune fille! J'ai l'impression que tu ne vas pas aimer ce qui va se passer par la suite. 

Un homme, probablement lui aussi loup-garou, s'approcha dangereusement d'elle. Elle devait trouver ce qu'elle cherchait avant que...

Et bingo. La chaîne en argent que son père lui avait donné en cadeau l'an dernier. En espérant que c'était du vrai, elle leva la chaîne en la tenant fort dans son poignet et le colla à la joue de l'homme. Rapidement, de la fumée commença à s'échapper de la chaîne et l'homme se recula rapidement. 

-Petite garce, hurla-t-il, avant de s'éloigner en proie à une nouvelle victime. 

Ça fonctionnait. L'argent était la solution à leurs problèmes. Elle couru, la chaîne en main, jusqu'à la cafétéria avec une seule idée en tête: Sauver Sébastien/le tigre blanc. 


Pleasant VillageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant