24 mai 2018

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Cher journal,

Combien de fois ai-je recommencée cette partie? Je sais pas, une bonne dizaine. Pas que je ne savais pas quoi écrire, mais je ne savais pas comment le dire.
Je suis perdu ces derniers jours. Je pensais que tout allait reprendre normalement mais je me suis trompé. Je déteste faire ces cauchemars qui me font me réveiller avec un effroi palpable. Je commence à me lasser de cette solitude constante dans mon appartement. Je ne veux plus de ces horribles visions troublantes qui me laissent une désagréable amertume. Je suis fatigué de cette peine qui comprime constamment ma poitrine, qui me rend vulnérable un court instant, mais assez longtemps pour tout me rappeler. Je refuse qu'elle me fasse verser inutilement des larmes contre mon gré. Je suis peut-être fort, mais nous avons tous une faiblesse. Et la mienne, c'est les souvenirs. Je maudis mon excellente mémoire. Pourquoi diable a-t-il fallu que tu me fasses revisionner chaque instant avec précision?

Cette partie ne sert absolument à rien, à part à accroître mon malaise et ma colère. Cette tristesse m'a poursuivi durant des années, s'accumulant aux autres peines. Et me voilà avec une montagne malheureuse chargée sur le dos. Ma charge n'est pas lourde, non... Elle est juste étouffante.
Je suis compliqué et j'en ai conscience. Désolé. Mais la vie m'a forgé ainsi. Les épreuves, le temps, les relations, les actes et les paroles. Tous ça, ça peut en changer des gens n'est-ce pas? Moi je peux vous l'affirmer.

Ah et, Maman, (je ne t'ai jamais appelée comme ça, c'est une première hein....) Tu me manques atrocement.

Le journal d'hierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant