Chapitre 5: Illusion(s)

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J'essayais de me convaincre qu'on pouvait me sauver, alors que je savais très bien que c'était impossible. Le serpent finirait forcément par venir me libérer pour de bon.

~∆~

Je suis restée deux jours dans cette chambre d'hôpital. Deux jours d'ennui à regarder le plafond blanc. La seule chose dans la pièce qui aurait pu se trouver autre part que dans un hôpital. La seule chose qui pouvait me donner l'illusion d'être à la maison. La seule chose dans la pièce qui me donnait l'illusion d'aller bien.

Au milieu de l'après-midi du deuxième jour, mon frère est revenu me voir. Étonnamment, il avait bonne mine - bien meilleure que la fois précédente en tout cas.

- Ça va mieux ? me demanda-t-il.
- Je sais pas si on peut vraiment dire ça, soufflai-je.
- Le médecin m'a dit qu'ils ont enfin trouvé ce que tu avais et qu'ils vont sans doute pouvoir te guérir !

Je n'en revenais pas. C'était impossible, non ? Comment du jour au lendemain avaient-ils pu trouvé cette aiguille dans une grosse botte de foin ? Je n'y croyais pas complètement à cet instant précis, pourtant, mon espoir ne fit qu'enfler au fur et à mesure qu'il m'expliquait ce qu'il avait compris des paroles du médecin qui arriva quelques instants plus tard dans ma chambre, expliquant que s'il n'était pas venu tout de suite c'est parce qu'il avait à faire avec un autre patient. Le lendemain matin, ils me conduirent au bloc opératoire.

C'est au moment où l'anesthésiste m'endormit que je me suis réveillée dans ma chambre d'hôpital.

-J'aurais dû le voir venir... maugréai-je. C'était vraiment impossible...

~★~

Les yeux entrouverts, je fixais encore le plafond. Rien d'autre à faire, à priori, espérer ne sers plus à rien dans ma courte vie. On frappa à la porte, je dis d'entrer. C'est mon père qui ouvrit la porte, il venait me chercher. A la sortie, un infirmier me tendit un petit sac de médicaments. Il m'expliqua à quelle fréquence il fallait les prendre. Lui pensait que ça pouvait m'aider, moi, je n'y croyais pas vraiment. Qui dit que ça ne pourrait pas... empirer ? C'est vrai ça, il ne savaient toujours pas pourquoi mon corps se détraquait, comment pouvaient-ils penser que quelques médicaments, choisis par le hasard pourraient m'aider ? On me disait souvent pessimiste, moi je pense que j'étais plutôt réaliste...

Comme je le pensais, les médocs n'eurent aucun effet bénéfiques sur moi, seuls agissaient les effets secondaires: insomnies, vomissements, migraine, et autre. Deux semaines après ma sortie de l'hôpital, je me retrouvais incapable d'aller en cours. La semaine suivante, le serpent me libéra de mon corps trop lourd. Au fond de moi, j'espérais me retrouver sur l'astéroïde B612, mais ce ne fut pas le cas.
- Et maintenant, du coup ?
- Et maintenant quoi ?
-Qu'est-ce que tu vois ? Je te rappelle que je t'entends mais je ne te vois pas !
- Maintenant... Je suis dans un champs de tulipes devant ce que je pense être le Mont Fuji-san. Mais ça change, tout à l'heure, j'étais en plein Manhattan puis en Irlande. Mais... où que je sois, il n'y a personne, pas un bruit ni même un oiseau...
- Oh... Ce sont des endroits que tu aurais voulu visiter de ton vivant ?
- Oui.
- Mais... tu penses que tu vas rester ici longtemps ?
- Ici ?
- Je ne sais pas... tu penses que c'est normal que je puisse t'entendre ?
- Je n'en ai strictement aucune idée...
- Tu ne m'as pas dit à quoi tu ressemblais, Liya...
- Oh ? C'est important ?
- Je crois que j'ai surtout envie de savoir.
- Pourquoi es-tu si curieux ? Je vais juste te dire que je ressemblais beaucoup à ma mère.
- Au fait ton père t'as dit pourquoi ils vous avais abandonnés ?
- Oui, son...èr...lade...
- Liya ? Je ne t'entends plus !
- J..  oi..   v..
- Mais qu'est-ce qu'il se passe ?!

En fait je crois que je sais ce qu'il se passe. Je crois qu'elle est partie pur de bon, mais... ça n'explique pas pourquoi j'entendais sa voix alors qu'elle était morte...

Éclats De VerreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant