Blackout

Donovan I

   <<Noooooooon!>>

Je me réveillais en sursaut, comme à mon habitude; mes draps et oreillers éparpillés à travers tout ce taudis qui me sert de chambre.

<<Encore un cauchemar>> disais-je en soupirant. C'était le dixième depuis ce mois-ci, et ça ne semble pas se calmer le moins du monde. Cela avait commencé depuis près de trois mois que je me réveille dans cet état chaque nuit, toujours vers la même heure. J'ai tout essayé: médication, hypnose, thérapie, ... Mon grand-père m'aurait conseillé d'aller voir un psychiatre dès que possible. Il a toujours été aussi vieux jeu aussi loin que je m'en souvienne, mais il faisait un bien fou à la famille par sa simple présence et sa compréhension de l'autre. Néanmoins, il n'a jamais su évolué. Cela fait plus de 60 ans que l'air des médecins, psy, politique et autre profiteur de la faiblesse mentale de l'Homme est révolue, nous sommes désormais dans l'air des machines.

Je décide rapidement de me lever et de me faire habiller, la volonté d'un espace plus ouvert que cette salle se faisant trop forte, bien que mon horloge m'affichait que j'étais loin de la matinée.

<<Alpha, habille-moi.

- A vos ordres monsieur Tech, quel type de tenue souhaitez-vous aujourd'hui? La tempé-

- La même que d'habitude Alpha. Je pars travailler.>>

Mon robot s'empressa de me mettre une tenue somme toute classique: une tenue de deux pièces blanche et argent avec des rangés de LEDs rouges et bleus, marquant mon appartenance à la classe moyenne. Je senti alors rapidement que la tenue effectuait une routine que je hais au plus haut point.

<<Monsieur il n'est pas conseillé de-

-Alpha, je suis celui qui est doté d'une sentience ici. >>

C'est vrai après tout, je n'ai pas encore décidé de me faire mettre une Amélioration Robotique d'Autonomie Humaine (dite ARAH) ou quelques autre implants. Dans le milieu, les gens tels que moi sont nommés marginaux et sont souvent stigmatisés. Mais mon important investissement dans des recherches telles que la cryogénie ou les transports me permet d'éviter toute réaction néfaste envers moi. Je ne suis pas contre la technologie à l'instar des marginaux, je trouve celle-ci spécifiquement secondaire.

Je mis donc rapidement un pantalon large rouge et un sweat blanc, ce pour éviter de me balader nu dans cette ville poisseuse qu'est New York. Je sorti de chez moi pour vivre une nouvelle journée, qui allait à jamais changer la vie de la cité.