11

4.3K 434 96
                                    


Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.


J'allai en cours. Je n'étais pas motivé car je repensais à ce qui s'était passé ce matin, avec JungKook. En fait, depuis qu'il était arrivé à la fac mais surtout dans ma chambre, je me renfermais de plus en plus sur moi-même car je pensais souvent à lui. Je ne savais pas si c'était en bien ou non.

_ « Kwan !! Tu vas où ?! Me demanda un ami.

_ ... En cours...

_ On est dans cette salle, sourit-il. Tu es tête en l'air ! »

Il me fit un grand sourire et je le suivis. Je saluai vite fait mes « potes » et on entra en cours. Ouais... Mes « potes » car je trainais avec eux mais je participais rarement à leurs conversations. A croire que la seule personne à qui je faisais des phrases longues était TaeHyung. Puis... Je commençais à en faire avec JungKook. Hum... Ce n'était pas normal que je lui parle autant. Mais souvent, c'est qu'il ne me laissait pas le choix, soit il avait besoin d'être engueuler, soit on devait lui expliquer les choses clairement. TaeHyung m'avait dit que JungKook ne comprenait pas ce qu'il se passait entre nous trois. Il était idiot. Je soupirai en regardant par la fenêtre.

_ « Lee Kwan, vous avez peut-être une analyse à ajouter ? Me demanda le prof de Littérature Philosophique.

_ Hum... L'allégorie de la Caverne présente la théorie des Idées de Platon, qui constitue à la fois sa métaphysique et son ontologie. La République est également un dialogue politique, puisque Platon y expose sa théorie sur l'organisation idéale de la Cité et sa théorie du pouvoir. Ce texte est donc tout à fait représentatif de la philosophie platonicienne. »

Tout le monde me regarda. Le prof eut un sourire.

_ « C'est tout à fait ça... Merci »

« Merci », d'où on remerciait un élève d'avoir répondu à sa question ? Je soupirai en regardant à nouveau dehors. Mais maintenant tout le monde me prenait pour l'intello de service. Ok, j'avais eu mon bac à seize ans, mais il n'y avait rien d'extraordinaire. Puis, si ça n'avait été que moi, j'aurais suivi un programme scolaire normal. Mais mon père... Mon père, l'ingénieur en aérospatial, l'élite de la plus grande université américaine, l'homme qui transforme tout ce qu'il touche en or... Sauf moi. Depuis la mort de ma mère, il me poussait dans le « bon » sens. Il m'avait forcé à jouer du piano avec un grand professeur, il m'avait forcé à être un homme droit, juste et digne de confiance. Il m'avait poussé à étudier excessivement en prétendant que ma mère ne serait fière de moi qu'ainsi. Il m'avait toujours poussé à être le meilleur des meilleurs, à être le plus intelligent, le plus sportif, le plus attractif, le plus... Parfait. Puis, « un homme fort ne pleure pas, un homme fort ne montre pas ses sentiments, un homme fort pense et vise toujours le meilleur et toi, tu en es un, Lee KwanJun. » Voilà la devise de mon père, la phrase qu'il m'a répétée pendant dix-huit ans, chaque matin en me réveillant. Quand je faisais des conneries, que tous les gosses faisaient, il me faisait recopier cette phrase cent fois, et ça jusqu'à mes dix-huit ans. Maintenant, j'étais l'homme que je voulais être, moi. Je n'étais plus l'homme que mon père voulait que je sois. Je vivais avec mes propres idées, mes propres conneries et réussites. J'étais bon en cours, mais je ne me foulais pas. D'ailleurs, c'était pour ça que j'étais en Lettres, je ne voulais pas devenir un grand homme comme mon père. Il voulait que je fasse médecine, ou sciences, ou droit, mais je ne vivais plus chez lui, alors je faisais ce que je souhaitais. Il finançait toujours mes études, en espérant que je change rapidement de voie, mais il pouvait toujours rêver. Cependant, je savais qu'à la fin de mes études, il allait revenir vers moi. Il allait me dire que mon avenir était dans son entreprise, qu'un tel talent intellectuel ne devait pas être gâché en devenant... Libraire. Il pensait qu'avec ma filière, on devenait soit prof, soit libraire. Mais, il y avait quoi de mal à devenir libraire ? Je ne savais pas ce que je voulais faire plus tard, mais un métier tranquille me suffisait bien. Tenir une librairie, un magasin de quartier ou un petit restaurant. Peut-être le restaurant... J'aimais la cuisine, découvrir de nouvelle saveur, créer des plats originaux. Mais j'entendais déjà mon père me dire : « La cuisine, c'est pour les femmes ! ». Ce jour-là, je lui répondrais : « Alors pourquoi les plus grands chefs étoilés sont des hommes ? » Et il trouvera quelque chose à ajouter, sans justifier ses propos. Il n'aimait pas perdre, et encore moins face à moi. Mais la cuisine... C'était à cause de Tae, ça.

Jamais Deux Sans TroisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant