7 Janvier 2018

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Ça y est: on est dimanche. Il est temps pour moi d'aller en prison pour 6 mois... 6 longs mois dans une cellule avec un compagnon qui ne m'aimera peut-être pas et qui sait, peut-être que personne ne m'appréciera.

Je commence à monter dans le bus blanc et bleu, rempli de "tunique orange" (c'est le nom que je leur donne même si j'en fais partie). Ce trajet va durer une heure et il y a une vingtaine d'hommes et de femmes. L'odeur de sueur et d'alcool se fait ressentir et toutes les fenêtres sont fermées.

Le bus tangue dans tous les sens lorsque l'on traverse un dos d'âne, et il sembld bien usagé. Je ne suis pas très optimiste quant à la fiabilité de l'engin. Mais je n'ai pas le choix car je ne suis qu'un vulgaire prisonnier aux yeux de la Justice.

Le bus freine et une voix féminine se fait entendre: c'est la directrice de la prison qui nous explique tout le protocole que nous allons subir dans la prochaine heure, avant de rejoindre nos chambres respectives.

Dépôt d'effets personnels, prise des empreintes digitales et photographies de face et de profil pour le casier judiciaire. Je marche dans un hall marbré, accompagné d'une "garde personnelle" qui m'accompagne à ma cellule. Un bruit rauque retenti, afin de déverrouiller l'imposante porte barrée en fer qui sépare les cellules du reste de la prison. Nous avançons sur une cinquantaine de mètres puis nous faisons halte. Je suis enfin devant mon logement pour les 6 mois.

Il s'agit d'une petite cellule. Je dirais 7m² pour deux personnes. Cela me parait très petit. Ça l'est ! Il y a un lit superposé sur la gauche de la pièce, un toilette au fond à droite et une petite étagère pour poser mes affaires. Sur le mur arrière, légèrement en dessous du plafond, se trouve une fenêtre laissant passer une légère lumière pour éclairer la cellule et permettre à l'air frais de passer. Les murs gris sont monotones et sales. Un aspect dépressif se dégage de la pièce dans laquelle je vais passer une demi année de ma vie.

Mon compagnon de cellule me dévisage avec un air menaçant, mais pourtant, je parais être le plus menaçant des deux. Peut-être me teste-t-il ? Je n'en sait trop rien mais qu'importe ! Il me parait ennuyeux mais sympa, du moins, pas trop envahisseur dans ce tout petit espace qui nous est attribué.

Je vais passer ma première nuit dans une cellule et demain sera ma première journée complète en prison, écarté de toute liberté...

Prisonnier De L'injusticeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant