10 Janvier 2018 (J-178)

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C'est le 4ème jour que je suis en prison mais je ne m'entend avec personne. Je suis peut-être un peu bougon ou alors ils sont tous idiots je ne sais pas trop. En tout cas, mon séjour commence mal car je débute mes vacances en isolement. 

Ce matin, comme à leurs habitudes, les gardes sont venu nous réveiller à 07h00, je me suis baigné sous la pluie fraîche et acide, le vent glaçant me rappelant à chaque souffle que nous sommes en hiver. Puis est venu l'heure du repas du midi où tous les voyageurs sont aux même endroits car c'est l'heure de pointe. Le déjeuner était plutôt mauvais mais il est nécessaire de se nourrir. Mais c'est là qu'intervient un cocasien de faible corpulence, un tatouage sur le bras symbolisant un scorpion. Cet abruti a décidé de vider son estomac sur mon plateau encore plein de bouillis. Dans un sens, les deux substances se ressemblaient étrangement et ne semblaient pas être un problème pour continuer à manger. Mais cette action me mis hors de moi car je ne peux pas supporter cette impolitesse. La chose étant qu'il avait fait exprès ou en tout cas il semblait satisfait de son action. Beaucoup autour de moi se mirent à rire et dans un élan de fureur, mon poing prit son élan et se fracassa sur sa mâchoire. 

Moralité, la directrice est arrivée en force avec une dizaine des gardes qui m'ont tabassé jusqu'à ce que je sois neutralisé. 

Puis, elle a décrété que j'étais un danger pour les autres détenu et m'a envoyé en isolement 170 jours. Autant dire que cette décision m'a fait sortir de mes gonds car encore une fois, personne n'écoute ce que j'ai à dire et les raisons de cette bagarre. 

Immédiatement à la demande de la directrice, trois gardes m'escortent jusqu'à la zone d'isolement. Je passe la grille puis me retrouve face à la porte de ma cellule qui s'ouvre.

Une fois ouverte, je vois l'intérieur de la cellule et me dis finalement que ma chambre précédente était pas si mal au final.

Déjà, l'entrée n'est pas une grille mais bien une porte en fer avec une fenêtre en barreau afin de permettre aux gardes de voir ce que je fais et sûrement si je suis bien dans ma cellule sans avoir besoin de l'ouvrir et de se mettre en danger vu que je suis sois disant incontrôlable. 

Les murs semblent se rapprocher de quelques millimètres chaque secondes. Je ne peux même pas tendre les bras des deux côtés. Ma cellule est sur la longueur, mon lit est collé au fond sur le mur de gauche et j'ai un petit espace entre celui-ci et le mur de droite pour passer mais ce n'est pas suffisant. Quant au plafond, il semble si bas et si lourd qu'il m'en tomberait dessus. La pièce est sombre et minuscule, je me sens renfermé, comme dans un cercueil, comme si cette pièce allai être la dernière chose que j'allais voir. En haut du mur au fond, se trouve une ridicule fenêtre barrée de fer. Elle fait la taille d'un téléphone portable. L'air est difficile à respirer car cet enfermement dans cette boîte est tel que je semble respirer mon propre dioxygène et dioxyde de carbone. 

La première heure ici est atroce: je ne sais pas quoi faire car je ne peux ni parler, ni marcher ni rien d'autre. L'avantage c'est qu'au moins je n'ai plus à travailler dans ces conditions extrêmes. Mais finalement, j'aurais préféré ! L'ennui est omniprésent, je suis seul chaque minute, chaque seconde, j'appréhende le temps que je vais passer ici, dans ce placard poussiéreux. 

Prisonnier De L'injusticeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant