L'été selon Emma

Chapitre 2

Je rejoins Gabriel au Macdo, enfin, je dois le rejoindre puisque quand j'arrive, il n'est pas encore là. Je commande qu'une simple glace car suite à la soirée d'hier, je n'ai pas super faim. Quand enfin je le vois arriver, il est avec cette fille d'hier soir. Camille. J'avoue que ça me met un peu sur les nerfs car je pensais qu'on faisait un tête à tête, seulement Gabriel et moi. Et non pas Gabriel et moi ET Camille. Enfin bref, Gabriel et Camille commandent. Gabriel commence à me parler, à dire qu'il est désolée d'être parti sans me dire en revoir hier soir mais il ne voulait pas me réveiller. Il n'a pas dormi avec moi. Je ne lui en veux pas. Car après tout j'ai super bien dormi sur le canapé de Maël, il était super confortable. Puis on continu à parler, de tout et de rien. J'aime parler avec lui, je pourrais lui parler tout le temps sans m'arrêter. Je me sens bien avec lui, je me sens en sécurité. J'ai l'impression qu'il sera toujours là pour me protéger.
- Hallo ? J'existe moi aussi.
Je l'avais complètement oublié, ça présence m'importe peu et j'étais tellement bien à parler avec Gabriel que je l'ai zappé. Gabriel continu de parler et ne fait pas attention à Camille. Je n'aurai pas aimé être à la place de Camille, me sentir rejeté comme ça. Surtout par quelqu'un qui me plaît. Car oui ça saute aux yeux que Gabriel lui plait. Et j'espère que ce n'est pas réciproque.
- Bon bah si c'est comme ça.
Dit-elle en partant. Gabriel ne réagis toujours pas. Mais j'ai pitié alors après quelques instant je décide à contrecœur d'aller voir où est passé Camille pour lui parler. Je ne compte pas me faire d'ennemis dès mes premiers jours à Antibes. Alors je dis à Gabriel que je vais voir Camille. En sortant du fast-food, je la vois attristé sur un banc viellâtes. Ca fait peine à voir. Je vais m'assoir à côté d'elle et je me lance :
- Tu l'aimes ?
- Qui ça ?
- Gabriel, qui d'autre ?
- Eh ben... A vrai dire... Je ne sais pas si je devrai te dire ça à toi. On ne se connaît même pas.
- Tu peux me faire confiance Camille. Crois-moi.
Bon, je n'en suis pas vraiment si sûr. Mais je crois avoir été convaincante.
- Très bien. Alors oui. Je l'aime. Et depuis que je suis toute petite mais il ne s'en est jamais rendu compte...
C'est vrai que ça me fait de la peine tout de même.
Un gros blanc s'installe, Camille décide d'aller parler à Gabriel et je rentre chez moi, perplexe de ne pas savoir si ils vont sortir ensemble ou pas.
Assise dans mon canapé, Inès rentre avec Romane. Romane me salut et elles s'installent dans le canapé à leur tour. Lorsque je reçois un message de Gabriel. Il me raconte ce que Camille lui a dit, elle lui a avoué, mais lui, ne ressent pas la même chose. Bien sûr, je sourie bêtement.
- Encore ton Gabriel ?
Dis ma sœur avec sourire en coin. Elle est super lourde parfois.
- Gabriel ? Le crush de ma sœur là ?
Je lui demande alors :
- Ta sœur ?
Puis elle me répond que sa sœur est Camille. A croire que ce quartier est vraiment petit. Je n'aurai jamais deviné que Romane serait la petite sœur de Camille. Jamais. Elles ne se ressemblent pas du tout. J'explique à Romane que Gabriel est seulement un ami, mais au moment où je lui dis ça elle se lève brusquement et part d'un air furieux.
- C'est quoi son problème ?
Je demande aussitôt à ma sœur qui elle me répond en levant les yeux aux ciels et en haussant les épaules. Elle m'énerve elle aussi. Je me demande pourquoi Romane est parti furieusement, où elle est parti et faire quoi ?
Quelques minutes après, papa revient avec les courses. Alors je l'aide à ranger pendant qu'Inès se prélasse sur le canapé à discuter avec Maël ou Romane. Ou les deux. Puisque je remarque qu'elle reçoit beaucoup de message à la seconde.
Papa et moi nous nous mettons à cuisiner des gâteaux. Ça me permet de passer plus de temps avec papa car depuis que je suis là je n'ai pas passé beaucoup avec lui par rapport aux années précédentes. Puis papa part pendant qu'Inès est partit dans sa chambre je suppose. Je fini alors de cuisiner, car, à vrai dire papa m'a complétement laissé en plan pour aller voir Léna, sa nouvelle copine. J'entends sonner. Je vais alors ouvrir sans me soucier de mon état actuel. Gabriel. Gabriel apparait derrière ma porte. Mais ? Comment a-t-il trouvé où je logeais ? Puis je commence à oublier ce détail et me rend compte que j'ai la tête rempli de farine. Ca me gêne un peu.
- Bain de farine ?
Dit-il sourire énorme. Je me mets à rigoler comme une débile. Je pers mes moyens avec lui.
- Je fais juste des pâtisseries.
- Tu as besoin d'aide ?
- Pas spécialement mais...
- Parfait.
Dit-il en se dirigeant vers la cuisine. Normalement, je n'aurai pas spécialement apprécié cette attitude mais là, je ne sais pas, ça me fait me sentir importante, ça peut paraitre débile, mais ça me fait sentir comme si il tenait vraiment à rester avec moi, et j'aime ça. J'adore même. Alors je le suis sans même rien dire. On se met alors à la pâte. Puis je repense au fait de sa présence et je demande :
- Au fait, Gabriel, pourquoi tu es là ? Et comment tu as su ou mon père habite ?
- Je voulais t'inviter à sortir, mais là on s'amuse bien. Et pour la maison de ton père, mon père le connait bien. J'ai su que c'était ton père quand tu es arrivé, le jour où je t'ai vue pour la première fois, à McDonald's, je t'ai vue repartir après avec ton père et ta sœur.
Ça me fait tout aussitôt sourire, comme une débile d'ailleurs. Mais je vois que ça fait aussi sourire Gabriel.
- Tu as du chocolat ici.
Dit Gabriel en me l'enlevant avec son doigt. C'était sur ma lèvre, alors ça m'a fait quelques sensations. C'est peut-être rien, je ne sais pas pourquoi mais avec Gabriel j'ai l'impression de découvrir l'environnement du flirt et de la drague pour une nouvelle fois. Mais je trouve ça plutôt cool. Puis, un peu gênée, je me retourne et me dirige vers le lavabo. Je passe un coup d'eau sur mes mains et me retourne, et, tout d'un coup il est juste là, juste devant moi. Son visage est si près de moi. Ses lèvres ne sont qu'à quelques centimètres seulement des miennes. J'hésite à l'embrasser. Puis il me sourit. Après quelques secondes, on décide de tout nettoyer et d'aller nous laver chacun notre tour. Je me lave en première, en attendant qu'il se lave, je passe l'aspirateur. J'étais incertaine que faire des gâteaux faisait autant de bordel. Mais bon.
Quand il sort de la salle de bain, il a les cheveux mouillés, ses cheveux blonds en bataille. Et je le trouve encore plus attirant qu'avant. Il y a des garçons qui passent du temps à se coiffer le matin, et quand on les voit les cheveux dérangés, ils sont encore plus beaux. Et c'est exactement le cas de Gabriel. Avec ses cheveux comme ça, et son sourire charmeur, tel un mec qui a toutes les filles à ses pieds, il me fait tellement craquer. A force de penser, je n'avais pas remarqué que Gabriel avait avancé et se trouvait maintenant juste devant moi. Son visage encore tout près du mien. Je baisse et les yeux et remarque que nos mains s'enlacent. Je n'arrive plus à penser. Avec sa main libre, il m'attrape par la joue et pose ses lèvres pulpeuses sur les miennes. Son bisou est intense, il le fait durer. Je lui rends. Sa bouche à un gout sucrée. Comme si il utiliser un dentifrice au caramel et que ce gout était resté imprégné dans sa bouche. Quand ce baiser prend fin, il me regard avec tendresse, me refait son sourire de charmeur, qui marche tout à fait, et me prend dans bras pour me faire un câlin. Je me sens tellement bien, je n'ai jamais envie de le lâcher. Je le sers fort, très fort. Pendant ce câlin, il me fait un ou deux bisous dans le coup. Ce qui me produit un bien énorme. Quand enfin on se lâche pour encore nous regarder dans les yeux, je mets mes bras autour de son coup me met à l'embrasser fougueusement. Je sais que ce n'est pas possible d'avoir déjà des sentiments après seulement un jour de connaissance, mais j'ai cette impression d'en avoir. Alors même si quelque chose me dit que ce n'est pas possible, mon cœur et ma tête me le permet, de tomber amoureuse de lui. Alors, à cet instant, je tombe amoureuse de Gabriel comme nul n'est permit. Alors que mon baiser n'était pas terminé, Gabriel me repousse, tout à coup, je ne comprends plus rien. Mes pensées se confondent. J'ai envie de pleurer. Je me retiens par peur de paraitre débile. Peut-être que lui ne ressent pas la même chose que moi... Cette idée me donne des frissons...
- Je suis... tellement désolée... Mais... Tu sais... Je pars en vacance dans une semaine et le temps que je revienne, tu seras surement déjà reparti... Je ne veux pas que tu t'attaches à moi. Je n'aurai jamais dû venir...
Tout à coup, il se retourne, je ne sais pour quelle raison, alors, avec force, je le retourne et remarque qu'il pleurait. Je ne pus m'empêcher à mon tour de verser des larmes.
- Emma, je ressens quelque chose de fort pour toi, tu m'attire, je sais, on ne se connaît que depuis hier, seulement, tu es différente, tu es unique, je n'avais jamais rencontré de personne comme toi, et je suis tombé sous le charme dès le premier regard.
Ces mots me bouleverse, je lui fait un léger câlin puis lui dis :
- Tout... Tout est réciproque...
...
- On fait quoi maintenant ?
J'ajoute. Bouleversée.
- Je n'en sais rien Emma... Je crois qu'on va devoir renoncer à cette attirance insensée... Et puis même si je ne partais pas en vacances, on aurait dû se quitter. Je crois qu'on ne peut rien y faire...
Je suis triste, très triste. Je n'en pu contenir mes larmes. C'est comme si le destin m'avait tout donné en un jour et en une seconde me l'avait repris. Ça fait mal. Horriblement mal. Je ne supporte pas cette douleur. J'aurai même préféré une douloureuse gastro que ça. Vraiment. Je dis à Gabriel que je veux prendre l'air, seule. Réfléchir à tout ça. Même si je sais qu'au fond de moi je ne veux pas le quitter d'une semelle. Alors c'est ce que je fais, je sors. Je vais sur le banc où Gabriel et moi nous nous sommes installés hier, puis je me remémore le peu de moments passés avec lui. Mais tous ont été formidables. Quand tout à coup, Camille arrive vers moi, pas très contente.
- Emma, derrière tes airs de petite fille innocente, t'es qu'une connasse, je t'ai révélé les sentiments que j'avais pour Gabriel, et toi, la seule chose que t'as trouvé à faire, c'est de le chauffer ! Si je pouvais, je t'égorgerais ...
Moi aussi crois-moi.
- Et je te jure que tu vas le regretter de m'avoir prise pour une conne comme ça ! Tu vas passer les pires vacances de ta vie !
Eh ben, elle y va fort. Mais bon, je reste devant elle à la regarder. Je crois qu'elle attend une réponse, mais je ne sais pas quoi dire. C'est un gros problème chez moi, quand je ne sais pas quoi répondre à une personne, je ne lui réponds pas. Mais parfois ça me cause de sérieux ennuis.
- Je vois que tu n'en as rien à foutre.
Elle part et dit « salope » en toussant pour masquer le mot. Je n'ai pas peur d'elle. Elle dit que je vais le regretter, mais je m'en fiche, je n'ai pas peur. Qu'elle aille se faire foutre. C'est juste un mec elle en trouvera d'autres, et puis comme on dit, un de perdu dix de retrouvés ! Puis je la regarde s'éloigner. Quand je ne la vois plus, je décide de rentrer chez moi.
Je reçois un message de Gabriel me disant de le rejoindre chez lui tout de suite car c'est important. Vu qu'il est déjà 18:00, je demande l'autorisation à mon père qui par la suite est d'accord. Sauf que je ne sais pas où il habite alors je demande à mon père puisqu'il est ami avec le sien, quand finalement mon père m'y conduit.
Sa maison est dans un style rustique, c'est très joli. Il m'emmène dans sa chambre pendant que mon père reste en bas prendre un café avec celui de Gabriel. Quand on est enfin dans sa chambre, on s'assit sur son lit. Il me regarde. Prend mes mains. Me fait un léger bisous. Puis enfin il se décide à me dire ce qu'il avait à me dire. Il prend un air sérieux.
- Je pars demain.
C'est le choc. Je n'arrive pas à encaisser ces mots. C'est trop dur. Je commence à verser des larmes. Encore. Je n'aurai jamais cru pleurer autant en une seule journée. Il essuie mes larmes avec sa main puis me prend dans ses bras et me serre tellement fort que j'ai du mal à respirer. Je n'ai tellement pas envie de devoir le quitter... Ca me paraît impossible. C'est inimaginable. Mais pourtant, c'est vrai, et il part demain. Demain !
- Ça va ?
Je le regarde et hoche la tête en sachant très bien que je vais mal. Comment je pourrais aller bien ? Je viens de rencontrer la personne la plus incroyable, celle qui me comprend le mieux, qui en plus est une très belle personne, une personne intelligente,  gentil, et encore plein d'autres choses. Mais le destin ne veut pas qu'on soit ensemble.
- Emma...
Il m'essuie mes larmes. A croire que ce garçon m'a fait plus pleuré en un jour que je ne pleure en un mois.
Puis il me prend dans ses bras. A ce moment-là, je ne veux plus jamais le lâcher, pour rien au mode. J'ai envie de rester dans ses bras pour toujours. Je ne comprends pas pourquoi la vie est si dure... Je sais qu'il y a plein d'autres garçons, je trouverai peut-être mieux, j'en sais rien. Mais je m'en fiche. Lui, il est complétement différent, il est unique. Je n'ai jamais ressenti quelque chose d'aussi fort pour quelqu'un. Même avec toutes les longues relations que j'ai eu. Oui, c'est vrai, c'est ce qu'on dit à chaque fois, « c'est différent », « il est différent » ou encore « c'est pas pareil ». Après tout, c'est vrai, c'est toujours différent, ce n'est jamais pareil, mais c'est normal, puisque tout le monde est différent. Mais là, avec lui, c'est différemment meilleur. C'est plus agréable avec lui, je me sens mieux qu'avec les autres. Tous les autres.
Quand Gabriel et moi on descend, papa me demande si je souhaite qu'on reste manger ici ou si je veux renter à la maison. C'est une très bonne question. Une question dont je n'ai pas la réponse. J'ai le choix de rester et profiter de mon dernier instant avec Gabriel. Mais alors après ce sera encore plus difficile de le quitter. Sinon, je peux aussi partir, et je serai tranquille, plus à m'inquiéter de quand on partira, de quand je devrai lui dire au revoir. Et surtout, que faire.
Ca y est, j'ai fait mon choix.