I - Sand x Sun x Blood

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J'avais comme la sensation que des marteaux piqueurs se situaient près de mes tympans, causant un mal de tête horrible qui s'empara de ma tête. Une odeur de brûlé et poussière parcourait maintenant mes narines et me laissait un arrière goût désagréable. Je pris appuis sur mes mains pour me relever. Je sentis alors le sol glisser entre mes doigts et me brûler. Mes yeux s'ouvrirent suffisamment pour comprendre que j'étais sur du sable. Je me relevai. Je refermai mes paupières et plaçai mon bras devant afin que l'étendue pâle et infinie ne réverbèrent pas davantage les rayons du soleil et ne me brûlaient pas mes iris. Une fois une peu près adaptée, je parcourus du regard les alentours et compris que j'étais littéralement paumée au milieu d'un désert. J'enlevai ma première veste, puis mon tee-shirt pour en faire un turban. J'étais assez mal en point, si je devais en plus me choper une insolation, sans-façon. Je remis mon jersey et me mis debout. Mon jean skinny collait à ma peau. Je regrettais déjà de l'avoir acheté. Un bon vieux survêtements bien ample aurait été idéal dans la situation actuelle. Je cherchai mon téléphone mais il n'avait pas fait le voyage avec moi. Je soupirai. Je décidai de marcher, rester sur place ne changera rien à ma situation, alors autant marcher. Je fis mon premier pas avec prudence, puis le deuxième. Tout allait bien jusqu'au sixième. Le sol glissa sous mon poids et me fit rouler le long de la pente de la dune de sable sur laquelle je m'étais réveillée. De nouveau le nez dans le sable, je crachais les grains qui avait infraction dans ma bouche puis me remis debout. J'étais à plat à présent. Je continuai alors ma route. Plusieurs minutes plus tard, je sentais ma gorge me torturer, mon palet me piquer et mes membres m'abandonner. J'avais soif et je transpirai à pleines gouttes. Si j'avais voulu faire un régime, c'était nickel, encore plusieurs heures à m'assécher et j'allais ressembler à ces mannequins anorexiques qui font la une aux défilés. Trouver un oasis, de l'ombre, quelqu'un ou quelque chose, qu'importe quoi. La chaleur déformait ma vision et me fouettait à travers mes tissus. J'aperçus une forme au loin. Je m'en approchais avec mes dernières forces et détaillai d'avantage. Un feuillage sur un tronc fin, un contours de pierres, le tout dans des couleurs rompues. Un oasis ! Enfin ! Ma force revint en moi instantanément, et mes jambes coururent pour moi. Je me jetai dans l'inconnu. L'eau était limpide, transparente et scintillait sous l'étoile du jour. Je mis mes mains dedans. La fraîcheur extraordinaire parcourut mes corps, me faisant frissonner à en avoir froid, mais cette sensation était si agréable que je pourrais tomber amoureuse de cette eau. Je la désirais, je l'enviais et ne voulais faire qu'un avec elle. Lorsque je voulus goûter à cette douceur sans arômes, goût me fit revenir à la raison. Une hallucination, je buvais du sable. Je rejetai le corps étranger et me fis vomir pour retirer le reste. Le peau de nourriture et d'eau qui restaient dans mon estomac s'évapora et devint du carbone. Ma tête, mon corps, ma raison, plus rien ne supportaient encore cette atmosphère destructrice. Malgré cela, je ne savais quelle résolution me donna le courage de me relever et de continuer. Je n'étais pas au bout de mes peines. Après près de dix minutes de déambulation, je me retrouvai nez-à-nez avec un serpent. Ses écailles s'accordaient aux nuances des alentours. Il se dressa sur la queue et sa collerette s'ouvrit. Sur tous les serpents, il fallait que je tombe sur un cobra. Je reculai. Ses yeux reptiliens me dévisagèrent et sa langue m'analysa. Sa bouche s'ouvrit, laissant ses crocs d'ivoires réfléchirent la lumière. Il allait cracher et j'étais bien trop prêt. Inconsciente, je lui montrai le dos et tentai une course. L'environnement eut raison de moi. Je dévalai les montagnes de sables qui me faisaient obstacles. Le reptile me suivit sans soucis. Je tombai sur une clairière dégagée. Je remarquais des silhouettes s'approcher. Encore une hallucination ? Je n'en savais trop rien, je me souvenais juste de la morsure poignardante du serpent, de ses canines acérées qui rentraient dans le semblant de peau visible entre mon pantalon et ma chaussure. Le liquide s'empara de mon corps entier, ma vision se troublait et noircissait, l'oxygène me manquait. J'ouvrai la bouche en tentant d'avaler de l'air entre mes halètements mais ce ne fit qu'aggraver ma soif. Le venin me fit convulser, j'avais l'impression qu'on me poignardait le dos et que mes organes se déchiraient. Je sentis les écailles froides mais douces du cobra s'entourer autours de mon corps et l'espace entre nos deux corps diminuer de plus en plus à m'en étouffer. Je fermais les yeux, espérant que la douleur disparaisse plus vite. Puis plus rien.


Daydream/Travel through timeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant