Violet

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Une sonnette retentit.

- John !

Aucune réponse. Encore une nouvelle sonnerie.

- John, va ouvrir !

Toujours pas de réponse. Tate se lève donc difficilement du canapé et se traine jusqu'à la porte d'entrée. De l'autre côté, une jeune fille blonde attend. Son visage est changé par un grand chapeau noir, elle porte un vieux pull en mailles noires et une valise à bout de bras. Pas vraiment l'allure des gens que John ramène habituellement.

- T'es qui ?, soupire Tate.

- Sympa l'accueil. John est là ?

- Au boulot visiblement.

Tate se retourne sans fermer la porte et va se laisser tomber sur le canapé. La fille le suit.

- PUTAIN MAIS TA GUEULE !

Tate lance violemment la télécommande à l'autre bout du salon.

- Qu'est-ce qui se passe ?, demande la fille.

- C'est encore ce putain de présentateur télé. Il est partout ce connard !

Elle lance un regard à la télé avant de répondre :

- ah oui, c'est John. C'est comme ça que tu parles de mon frère ?

Tate soupire. Au pire, qu'est-ce qu'il en a à faire de cette fille ? Elle n'avait pas le visage d'Edward. Pas son sourire, pas sa repartie, pas sa voix. C'était même pas un homme. Elle était comme tous les autres : sans importance.

Une heure plus tard, la clé de John tourne dans la serrure. Aucun des deux ne bouge.

- Salut beau go ... Violet ??!! Mais qu'est-ce que tu fais là ?

- Bah, les datons arrêtent pas de s'engueuler donc j'me suis barrée. Et puis, t'es la seule famille qui me reste.

Violet parle comme une ado mais elle ressemble à une femme. Tate la dévisage. Nous sommes en été alors pourquoi porter d'aussi grands pulls ?

- Le truc, c'est qu'on a pas l'habitude d'avoir des filles ici ..., lui répond son frère.

- Tu n'as pas l'habitude, rectifie Tate.

- Ta gueule, toi aussi t'es pensé !

Ce n'était vraiment le chose à dire. Les yeux noisettes du jeune homme s'embrument.

- Pardon Tate, je voulais pas ...

Son colocataire s'approche du jeune blond qui se lève et le repousse du revers de la main, avant de partir s'enfermer dans sa chambre. Sans un mot, Violet en change un regard avec son frère. Le bruit d'une boîte qu'on l'ouvre leur parvient. Suivi de la voix de Tate :

- J'ai vraiment envie de tous les tuer, vous savez. Mais je me retient parce qu'ils je savant pas ce que je vis. Ne sais pas vraiment ce que Violet va nous apporter et j'dois dire que ça me fait peur. Elle porte des grands pulls. On est en été, justement ! Vous en pensez quoi ?

Le silence est lourd dans le salon pendant que Tate poursuit son dialogue à l'étage. Violet attend un instant avant de demander :

- Il a quoi ton coloc ?

- Son mec est mort il y a genre deux moi.

La porte de la chambre se rouvre un instant sur la tête de Tate :

- DEUX MOIX, UNE SEMAINE, TROIS JOURS ET 5 HEURES, CONNARD !

John et Violet échangent un regard.

- Tu es suuuuuur de vouloir rester seul avec lui ? Tu veux vraiment pas un peu de compagnie ?

- Ok, t'as gagnée. Il y a le grenier de libre. Et puis, j'vais pas te laisser à la rue.

Violet monte alors les deux étages qui la séparent de sa nouvelle chambre. C'est plus un débarras sado-maso qu'une chambre à proprement parlé. Elle dépose sa valise dans un coin et se dirige vers une combinaison en latex suspendu à un crochet.

- Wahou ... Je connaissais pas John comme ça.

Elle aperçoit un carton plutôt volumineux posé sur une pile et décidé de l'ouvrir. Collier de chien, martinet, corde, cravache, cuissards, fouets, laisses ... Contre un mur se trouvent des barres savart éléments et une croix de Saint-André. Elle sort d'une des nombreuses autres boîtes une sorte de roulette.

- C'est quoi c'machin ?

- Une roulette de Wartenberg. A la base, M. Wartenberg a inventé ça pour tester la sensibilité des nerfs.

Violet sursauté et fait tomber l'objet en question. Elle se retrouve nez à nez avec Tate. Leurs lèvres ne sont qu'à quelques centimètres, leurs nez se touchent presque. Il a une odeur de tabac froid que Violet adore.

- Comment tu sais ... ?

- J'connais bien ton frère et ses potes.

Il détourne son regard et fixe quelque chose derrière elle. Il ferme les yeux et crie :

- VAS T'EN !

Can you change me ? [Version française]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant