Chapitre 5 | Tee-shirt mauve

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- Debout !

Tate ouvre vaguement un œil et écrase du poing son réveil. Ah mais non ... Qu'il est con. C'est pas le pauvre appareil qui fait ce bruit-là, c'est ...

- Debout !!

Tate se redresse dans son lit. Violet se tient dans l'embrasure de la porte, habillée de pied en cape, coiffée et maquillée. Dommage qu'il ne puisse pas l'écraser du poing comme son réveil.

- Je suis debout, grogne-t-il en se levant du lit.

- Bien. Maintenant, habille-toi.

- Pour quoi faire ?, s'étonne Tate

- Pour sortir. Tu passes ta vie en pyjama, faut que ça change. Je te laisse cinq minutes puis je reviens.

Il soupir tandis que Violet s'en va en fermant la porte. Après un instant d'inaction, il se dirige mollement vers sa commode et ouvre un à un chaque tiroir. Le premier : des pyjamas. Le second : d'autres pyjamas. Le troisième : encore des pyjamas. Il reste un instant silencieux. Puis :

- JOOOOOOOHN ?!

Quand Violet revient après que les cinq minutes soit écoulées, c'est pour trouver Tate en compagnie de son frère. Ou du moins, quelqu'un ayant le visage de Tate mais pas du tout son apparence.

Le jeune homme est vêtue d'un tee-shirt mauve décolleté qui lui colle au torse, un short en jean qui s'arrête au-dessus de ses genoux et des sandalettes en cuir. Violet éclate de rire.

- Tu l'as fait exprès, pas vrai ?, lance sèchement Tate à John.

Ce dernier est habillée très normalement d'un jean et d'un tee-shirt un peu trop grand, comme à son habitude. Il répond, en tendant une épaisse chaîne en or à Tate :

- T'es sur que tu veux pas ça aussi ?

- On se barre !, ordonne Tate en quittant la pièce.

Violet le suit en lançant un grand sourire à son frère, les deux pouces levés.

Violet se retourne en entendant un sifflement derrière elle.

- Rêves pas, il te sifflait pas toi ..., dit Tate sans même tourner la tête.

- Comment tu sais ?!

Tate lui sourit et lui fais un clin d'œil. C'était son premier sourire depuis deux mois, une semaine, quatre jours et 9 heures. Ils continuent à marcher puis arrivent dans un parc.

Violet va s'assoir sur un banc et Tate la rejoint avec un haussement de sourcils interrogateur.

- On s'arrête pour profiter du soleil, de la vie.

La jeune fille pouvait lire le dégoût sur le visage de Tate. Mais pas seulement.

- Regardes les, Violet. Regardes comme ils gigotent comme des vers. Écoutes leurs rires, leurs cris, leurs pleurs. Regardes les se battent pour une pelle. Regardes leurs mères accoururent et les prendre dans leurs bras comme s'il étaient Jésus.

Tate frémit.

- Ils ne s'arrêtent jamais.

Les cris des enfants deviennent de plus en plus forts dans ses oreilles. Il sert les poings, ses muscles se contractent.

- VOS GUEULES, BANDE DE P'TITS CONS !

Grand silence dans le parc. Les enfants ont cessés de crier, les mères se sont figés. Tous fixent Tate d'un air apeuré, choqué, outré. Il se tourne vers Violet :

- Quoi ? J'ai dis quelque chose de mal ?

Les mères se mettent toutes à crier brusquement dans sa direction, la stupeur laissant place à la colère.

- Excusez-le, balbutie Violet en se levant et en entraînant Tate vers la sortie. Il n'est pas dans son état normal.

- Bien sur que si !, proteste-t-il. C'est elle qui ne sont pas dans leur état normal. On dirait des poules qui défendent leurs œufs. Des animaux ! Voilà ce qu'elle sont !

- Mais tais-toi !!, glapit-elle en lui tapant la tête.

Ils sortent enfin du parc déchaîné et soignent à pas pressés.

- Les gens normaux me font peur.

Can you change me ? [Version française]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant