Une Pensée Indélébile

Begin

Si j'avais réussi à parler à YoonGi ce jour-là, c'était entièrement grâce à vous, les garçons. Vous m'aviez poussé à sortir de mon ombre dans laquelle je m'étais réfugié, parce que vous croyiez en moi. Vos lettres avaient été une source de motivation incroyable et il ne me manquait qu'une chose : le soutien de TaeHyung.

Je savais qu'il avait essayé de me joindre mais j'avais éteint mon téléphone. Il avait dû appeler HoSeok parce que ce dernier était rentré dans ma chambre avec son portable vers dix-huit heures en me disant que TaeHyung voulait me parler. J'avais attendu qu'HoSeok s'en aille puis avait grogné à l'intention de Tae.

Nous avions parlé et je lui avais avoué que je me sentais incapable d'aller parler à YoonGi. Il avait été un de plus à me rappeler que YoonGi ne me voulait aucun mal et j'avais fini par le croire, mais je n'arrivais toujours pas à bouger. Il avait fini par appeler NamJoon qui m'avait accompagné jusqu'au salon où YoonGi m'attendait, debout, au milieu de la pièce. Je n'avais pas osé le regarder et avais attendu que tous les autres s'en aillent avant de relever la tête.

***

Je suis en train de paniquer totalement. Qu'est-ce que je suis censé faire ? Ou dire ? Pourvu qu'il prenne la parole...

- JiMin ? Tu as lu... ma lettre ?

Je fais un imperceptible mouvement de tête et il ajoute :

- Je suis désolé. Vraiment. Si tu savais comme je m'en veu-
- C'est pas à cause de toi, je m'empresse de rectifier.
- Tu es sûr ?
- Oui. C'est juste que j'ai vécu un truc similaire et "ça" m'a détruit. J'ai des problèmes de confiance maintenant, aussi bien envers les autres qu'envers moi-même.

Il s'approche de moi et finit par me prendre dans ses bras. La chaleur de son corps m'apaise et je place moi aussi mes mains dans son dos.

- Je t'en parlerai peut-être plus tard.
- Maintenant que je sais que c'est pas de ma faute, je vais te dire quelque chose, et t'as intérêt à le retenir. Je vais pas faire comme si je savais pas, mais ça ne me gêne absolument pas.
- C'est moi qui suis gêné...
- Il n'y a pas de raison. Je te promets que rien ne va changer. Ah, je serais... peut-être... un peu plus tactile avec toi.

Il marque une pause puis ajoute :

- Parce que t'es vraiment trop mignon !
- Eh !!

Je fais semblant de lui taper le dos et je le sens rire contre moi, ce qui me fait sourire comme un fou. Mais je m'en fiche, parce que là, tout de suite, je suis bien.

- Non sérieusement... De un, t'es vraiment trop chou...

Je rigole, gêné.

- ...Et de deux, il n'y a aucune raison que ça change notre relation ou que tu sois gêné, c'est normal d'aimer. Et puis je sais pas comment tu fais pour m'aimer moi... Regarde HoSeok, il est clairement mieux non ?

Toujours dans ses bras, je lui tape doucement le dos avant de répliquer :

- Alors déjà j'ai pas choisi OK ? Et puis t'as pas le droit de dire ça, t'es parfait.

J'hésite un peu puis en profite qu'il ne voie pas mon visage pour rajouter :

- T'es mignon et putain de sexy à la fois, on sent que tu vis pour la musique et le rap, et t'es incroyablement fort. Vraiment. Tout ce à quoi t'as survécu dans ta vie, toutes ces épreuves, je sais pas comment t'as fait.
- C'est gentil, il chuchote.
- C'est la vérité surtout.
- Maintenant c'est moi qui suis gêné c'est malin...

Je rigole encore, heureux. Un sentiment d'euphorie s'empare de moi et vient caresser mon estomac, ce qui me provoque un frisson. YoonGi ressert ses bras autour de moi et je fais de même, laissant ce sentiment m'envahir.

Au final c'est pas trop mal d'aimer.

***

Les autres n'étaient pas revenus tout de suite, ils avaient préparé leurs valises à la place et nous avaient laissés nous câliner pendant une dizaine de minutes avant de nous demander de préparer nous aussi nos valises. Nous avions pris l'avion pour la Corée ce soir-là. Dans l'avion, YoonGi s'était mis à côté de moi et m'avait laissé dormir sur son épaule.

Nous étions effectivement peut-être un peu plus proches qu'avant, même si mes sentiments n'étaient pas réciproques. Ce que j'avais au départ pris pour de l'admiration s'était avéré être de l'amour que j'avais appelé "attirance", ayant trop peur d'être réellement amoureux de lui.