3.10

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Je suis la première levé ce matin. Le ciel est gris et il ne fait pas encore bien jour mais le feu flambe toujours et me réchauffe. Il fait humide, le vent est frais et j'ai froid mais je préfère être ici que dans la tente.
Zack est venue se coucher peu de temps après moi et il n'a pas essayé de partager nos sacs de couchage comme je l'avais prévu. Il s'est même couché dos à moi alors qu'il déteste dormir couché sur le côté droit. Tanpis pour lui.
Je n'ai pas dormis de la nuit car j'ai préparé mon plan : ce soir, je volerais le téléphone dans la poche de Zack pendant qu'il dormira et j'irai appeler ma mère avec à la lisière de la forêt. Pour n'éveiller aucun soupçon j'eteindrais le feu et quand les forces de l'ordre arriveront pour venir me récupérer, les garçons seront assez loin pour qu'ils ne les attrapent pas et je dirais que je me suis retrouvé ici sans savoir comment. Je veux rentrer à la maison avant que Zack n'ai l'initiative de m'abandonner parce que j'aurai décidé de joindre ma mère. Premièrement je lui en veux énormément de menacer de me laisser seule au beau milieu du Canada et deuxièmement je crois être arrivé a bout de force, je n'ai plus ni l'énergie ni l'envie de continuer. Même la maison de rêve ne m'intéresse plus tout simplement car je ne me vois pas vivre recluse ma vie entière durant. Je râle tout le temps, je déteste la vie en forêt, je ne sais faire ni feu ni cuisine au feu de bois et je suis incapable de me débrouiller seule, je me sens à part et inutile. Je suis un fardeau et un boulet pour eux. Ce serais leur faire une faveur que de me rendre à la police, même si je part en prison.

_ qu'est ce que c'est que ce temps de merde ?

Je ne tourne pas la tête pour regarder Hugo s'étirer en sortant de sa tente ni pour observer Zack se lever en entendant le zip de notre tente s'ouvrir.
C'est dingue à quel point Hugo est quelqu'un de matinale. Ou alors Zack et moi sommes vraiment des gens de mauvaise humeur au réveil. Peut être les deux.

_ il va pleuvoir, on devrait ne pas trop traîner.
_ laisse moi le temps de me réveiller.
_ je peux conduire si tu veux.
_ non. T'es la personne la moins concentré au volant que je connaisse. Et puis tu n'as pas conduit depuis des plombes. Laisse moi 5 minutes.

Il ne vient pas m'embrasser pour me dire bonjour mais je m'y attendais. Seulement c'est certainement le dernier matin que nous passons ensemble, c'est même sûr.
Nous rangeons toutes les affaires sans que je ne dise un seul mot, toujours et nous prenons la route. Il tombe déjà quelques gouttes sur le parebrise et le ciel est gris presque noir autour de nous. Ce n'est pas de l'orage ou quelque chose comme cela, c'est seulement un temps de mi novembre. Il fait froid , il y a du vent et je me demande bien comment nous allons pouvoir dormir dehors cette nuit. Enfin du moins, comment ils vont pouvoir dormir dehors cette nuit. Moi, je serais à la lisière de la forêt, je l'espère à plusieurs kilomètres d'eux, en attendant qu'on vienne me chercher même si c'est pour m'envoyer dans une cellule pour le restant de ma vie, et je vais congeler sur place également. Marcher me réchauffera, c'est quand j'attendrais que j'aurai froid.
Nous dépassons Toronto et je suis émerveillé en regardant par les fenêtres. J'ai l'impression de ne pas avoir vu d'humain autre que nous trois ou de building et autre bâtiment dans ce genre depuis des siècles alors que ça fait uniquement 3 jours. Nous passons près de
Et de nouveau la radio ne marche plus une fois que nous depassons la ville pour repartir dans la campagne.

_ combien on a de thune ?
_ environ 10 000. Tu sais, on en avait un peu plus mais... on est aller à New York et ça nous a coûté pas mal de boules.
_ je croyais qu'Oncle Sam vous avait donné de l'herbe et de la coc pour que vous les vendiez ?
_ actuellement, tout ça, c'est en poussière dans la forêt d'Annapolis avec la bagnole et nos anciens vêtements.
_ avec 10 000 dollars on ne va pas aller bien loin.
_ tu connais comme moi la solution.
_ oh oui.

J'aimerai bien savoir de quoi ils parlent mais les questionner gentillement n'est pas dans mes projets. La solution pour trouver de l'argent ne me regarde plus, ce n'est pas moi qui en profiterai. Je serai bien loin d'eux quand ils utiliseront cet argent qui , comme d'habitude, doit être de l'argent sale.
Hugo ne me connais pas assez bien pour ça mais est ce que Zack se doute que je prépare mon propre petit plan à l'écart ? Il me connais par coeur, sur le bout des doigts, c'est comme si il savait lire dans mes pensées, peut être qu'il se doute que je suis déterminé à appeler ma mère. Mon " enterrement " est demain , je n'ai plus le temps d'attendre son accord et je n'ai pas besoins de son accord. Qu'il le veuille ou non, je le ferais, même si je dois le perdre. Ça fait trop de fois que je me promet de rentrer à la maison et de le laisser seul pour que cette fois ci je ne le fasse pas réellement.

We are Bonnie and Clyde ( Part 3 : Survive Strong )/ Terminé Où les histoires vivent. Découvrez maintenant