Sixième page

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Cher journal.

Aujourd'hui, c'était mon rendez vous chez le psy.

Je déteste vraiment ce type, la manière qu'il a de jouer les monsieur je sait tout, son regard désabusé quand je lui parle, comme si il s'en foutait complètement.

D'ailleur comment pourrait-il se sentir concerné ? Il doit en voir passé plein des types spaces ! Surtout qu'en plus on est juste des gagne pains pour lui !

Bon ok, peut être que quand ce type a commencé à bosser, il avait des conviction, il cherchait vraiment à aider ses patient.

Mais bon...

À force d'écouter les problème des gens, on finit par être dégouté de la nature humaine et on finit par s'enfermer dans un cocon d'indifférence.

Évidemment, il m'a demandé de lui montrer mon journal, toi quoi.

Il s'est notament arrêté à la page où je raconte quand j'ai tabassé le gosse, et celle où je pique une crise.

Bien sûr, il se contrefiche de la page où je parle de Lys, de toute façon, tout ce qui prouve que je suis (un peu) comme tout le monde, ( à savoir tomber amoureux ou faire caca ) il s'en fout. Ce qui compte c'est les preuves que je suis un grand malade ça, c'est limite des pièces à conviction !

Bref, pour en revenir à ce que je disais, il a lu la page colère et m'a demandé pourquoi justement je m'était énervé.

Je n'ai pas voulu lui dire.

Mais à toi je le peux :

C'était à cause de ma mère.

Elle n'avait pas été foncièrement méchante, c'est juste que...

Je ne sais pas, c'est comme si elle n'était jamais fière de moi, comme si je ne comptais pas à ses yeux. Je pourrais sauver la Terre que ça la laisserait indifférente.

Et puis, elle me parle comme à son chien, limite elle parle mieux au chien ! Mais par contre moi je doit m'adresser à elle comme à une reine, comme un servant soumis, qui sert juste de punching-ball quand madame le désir.

...

Tu sais, à chaque fois que ma mère m'engueule, je pense à se que je pourrais répondre, à des réparties cyniques, des mots qui font mal.

À chaque fois, je prépare un discours l'avance, un sourire en coin en pensant à une futur victoire, à ma bouche crachant des mots comme un flingue, lui transperçant le coeur.

Mais à chaque prochaine fois, ses yeux s'assombriront, et elle me vomira dessus des insultes, juste pour se défouler.

Et moi, comme à chaque fois, mes mots resteront dérrière mes levres closes.

Et je pleurerai.

Journal d'un jeune homme (dé) rangéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant