Chapitre 5

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La journée touche doucement à sa fin. Il est 18h. Je dis au revoir à Thays et Matt puis me dirige vers mon casier afin de récupérer mes affaires. Je croise également ma petite Keïssy et lui dis bonne soirée avant de m'en aller vers la sortie.

Il était temps que cette journée se termine, vraiment. Le ciel est clair et dégagé et le soleil est déjà couché malheureusement. Le vent fait bouger les feuilles des grands arbres de l'allée du lycée.

Je sors de ce dernier et vais direction le petit café où je travaille. Il se trouve à environ quinze minutes de mon établissement, ce qui n'est pas trop long. Et puis de l'air frais avant le travail est toujours le bienvenu.

Le petit bâtiment se trouve dans une petite rue parallèle à une grande rue commerçante et touristique.

Je rentre à l'intérieur et l'ambiance est déjà présente : plusieurs musiciens et une chanteuse avec ses choristes sont sur scène. Diverses personnes sont en train de boire quelque chose tout en les écoutant.

Cette chanteuse vient souvent ici, elle est très appréciée par nos habitués. Ses immenses talons subliment ses jambes et elle porte une magnifique robe noir pailletée.

Je me rends donc vers le comptoir et vois ma collègue Sindy. C'est une femme dans la trentaine très gentille et on s'entend plutôt bien.

- Bonjour Sindy, comment allez-vous ? Dis-je avec mon entrain habituel.

- Bien merci ma chère Elia et par pitié, arrête de me vouvoyer. J'ai l'impression d'avoir 50 ans.

Je la regarde d'un air désolé accompagné d'un petit sourire.

- Je suis désolée, vous me le demandez à chaque fois mais cette habitude est très coriace.

- Je vois ça, dit-elle en laissant échapper son rire cristallin. Aller, dépêche toi d'aller te changer, le patron n'est pas de très bonne humeur aujourd'hui.

Le connaissant, je ne veux pas m'attirer ses foudres alors je file vers le local où on peut se changer. Aller, on se dépêche Elia.

Notre patron est une homme âgé d'environ 60 ans. C'est une personne très aimable tous les jours mais quand il n'est pas de bonne humeur, vaux mieux ne pas faire les fous.

Il est un peu pervers aussi, ce qui explique notre tenue.

Elle est composée d'un chemisier manches courtes noir avec un décolleté assez marqué et d'une jupe bleu marine pas très longue. Il y a également un collant plus ou moins opaque pour celles qui veulent et des escarpins noirs obligatoires. Si mon frère me voyait dans ces vêtements, il aurait pété un câble et m'aurait interdit de revenir bosser.

Mais heureusement, j'ai réussi à négocier de porter un gilet par dessus parce que de un, j'ai tout le temps froid et de deux, je n'aime pas m'exhiber comme ça.

Mais malgré ça, il n'est pas méchant avec nous et étonnement, il ne tient pas de propos pervers même s'il y a quelques fois des regards plutôt insistants de sa part. C'est lui qui s'occupe des boissons au bar et de temps à autre, de la cuisine car on sert aussi des petites choses à grignoter.

Une fois sortie du local, prête, je me dirige au comptoir pour prendre un plateau rond et vais vers les clients afin de commencer à travailler, la bonne humeur se lisant sur mon visage.

Il est à présent 19h10. Le café est bien rempli mais tout le monde est servi donc je m'autorise une petite pause. Je rejoins Sindy dans le local. Elle est à la grande porte où nous recevons les livraisons et elle est en train de fumer :

- Tout se passe bien ?

Elle me parle avec son éternel sourire.

- Oui, tout va bien merci. Il faut vraiment que vous arrêtiez de fumer. C'est tout sauf bon pour votre santé, vous savez.

Ses yeux se lèvent au direction du plafond avant de retomber sur moi.

- Ne t'inquiète pas pour moi, ma petite Elia. Pense plutôt à ta santé à toi.

Je ne vois pas à quoi elle fait référence. Son regard se vaut rassurant à mon égard. Je décide de changer de sujet.

- Dites moi, il n'y a pas de chanteur depuis un moment, comment ça se fait ?

Elle a remarqué la présence du vouvoiement, mais elle l'ignore.

- Personne était disponible sur ce créneau horaire, le prochain est prévu à 19h30.

- C'est parfait alors ! Je vais pouvoir aller chanter un peu alors !

Je n'ai pas le temps d'entendre la réponse de ma collègue que je suis déjà en direction de la scène.

J'attends un peu en coulisse pour réfléchir à la chanson que je vais chanter. J'ai une idée. Je monte sur scène et dis aux musiciens que je vais chanter. Ils ne sont plus étonnés de me voir monter de temps à autre sur la scène. Ils sont trois, parfois quatre et ils sont vraiment très gentils. La plupart du temps, ce sont eux qui accompagnent nos chanteurs.

La chanson que j'ai choisi est Talking to the moon de Bruno Mars. L'une de mes préférées.

Je me place devant le micro et commence à chanter. Tout disparaît autour de moi, il n'y a plus que la musique et le chant. Des images de ma vie d'avant, de ma mère apparaissent dans ma tête. Le temps de la chanson passe à une vitesse folle. Je me rends compte que j'ai fermé les yeux tout le long de la musique seulement quand je les ouvre aux dernières notes.

Des yeux grands ouverts me fixent et d'un coup, tout le monde applaudit. Je descends et Sindy s'approche de moi :

-Ouah Elia, c'était génial, comme toujours. T'as encore réussi à calmer le patron, franchement félicitations !

Elle me met une tape amicale sur l'épaule et je regarde dans la direction de notre patron. Il vient dans notre direction :

- Mon rayon de soleil ! Merci pour ces délicieux moments que tu nous offres, ma grande.

Il m'appelle souvent par ce surnom, et je rougis toujours un peu.

- Pas de soucis, Monsieur. J'adore chanter de toute façon.

Chanter est vraiment pour moi une façon de me libérer et de faire partager mes sentiments.

- Tu as le droit de chanter dès que l'envie t'en prend, je te l'ai déjà dit.

Je souris de plus belle.

- Oui, merci beaucoup.

- Aller, je te laisse rentrer en avance pour cette fois, passe une bonne soirée et fais attention en rentrant !

- Oh merci !

- Veinarde va, je reste jusqu'à 22h moi.

Elle m'adresse un regard de chien battu, ce qui me fait rire.

- Ne vous inquiétez pas, je penserais fort à vous.

Je vais me changer dans le local, remets mon cher bonnet et repars, contente que cette soirée finisse si bien. Espérons qu'elle s'achève vraiment dans la bonne humeur en rentrant.

This is our songOù les histoires vivent. Découvrez maintenant