This is our song

Chapitre 13

Je me retrouve à présent dans le bus en cette merveilleuse matinée. Je n'ai pas pu y aller à pied et je vais vous expliquer pourquoi. Hier soir, après avoir parler pendant des heures avec Keïssy et Enzo, j'étais tellement à la ramasse et fatiguée que j'ai oublié de mettre mon réveil pour ce matin. Quand je me suis enfin réveillée, il était sept heures, alors que je pars à 7h10 pour me rendre au lycée à pied.

J'ai donc pris par la suite le bus de 7h30 pour avoir un minimum le temps de me préparer, seulement, j'ai sauté le petit déjeuner. Le bus n'attend personne et j'ai du courir comme une dingue pour ne pas le louper.

Les gens me regardent tous bizarrement mais c'est pas grave, je m'en fou. Le trajet se déroule sans un autre problème et j'arrive au lycée. Un peu en retard. Je vais chercher rapidement un mot et vais à la recherche de ma salle. Je vais vous avouer quelque chose : je fais partie de ces personnes qui, après six mois de cours, ne se souviennent toujours pas des salles et qui suivent tout le temps d'autres camarades de classe. Or, je suis seule à présent et je sais pas où je dois me rendre.

Après avoir fait deux ou trois classes et m'être plantée, je trouve enfin. A chaque fois que j'entrais dans une pièce, j'avais un trentaine de paires d'yeux de merlan frit qui me regardaient. Quoi, vous avez jamais quelqu'un se tromper de salle ? Je roulais des yeux, m'excusais et repartais.

Une fois près de la bonne porte, je toque et entend un « Entrez. » bien fort. J'ouvre la porte et cette fois encore, tout le monde dirige son regard vers moi mais pas longtemps, puisqu'ils repartent aussitôt vers le bureau du prof. Je finis donc par regarder au même endroit. J'en crois pas mes yeux. Il est là, dans ma classe.

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PDV CAMERON

Je me réveille en sueur et encore déboussolé. Toujours ce cauchemar. Je regarde l'heure : 7h45. Bon, pour la ponctualité ce matin, on repassera. Je me lève et vais directement à la salle de bain. L'eau fraîche que je me passe sur le visage me fais un bien fou et m'éclaircit un peu l'esprit. Après un préparation rapide, je tombe nez à nez avec ma sœur, Alice.

Elle a 25 ans et fait ses études de journalisme dans une école pas très loin d'ici, ce qui explique pourquoi elle est encore à la maison. Je la regarde avec le même regard éteint que d'habitude. Celui que j'ai dès que je passe la porte d'entrée depuis maintenant un ans. Elle me fait un sourire bref.

- Salut Cam.

- Salut.

Nos échanges se résument plus ou moins à ça. Tous les échanges dans cette maison sont similaires d'ailleurs. Je vais me prendre un verre de lait et un fruit.

- T'as encore un entraînement aujourd'hui ?

Je pose les yeux sur sa silhouette en train de faire la vaisselle.

- Ouais, ce soir. Il faut que je bosse un max pour la compétition qui arrive.

Elle sourit encore.

- Je suis contente que tu t'y sois remis.

- Oui, je trouve ça pas mal non plus.

Je décide de lui rendre son sourire. Je l'aime vraiment beaucoup, même si je ne le montre pas.

- Tu sais Cameron, je te le redis mais je suis de ton côté. Arrête de faire cette tête déprimée quand on est tous les deux, s'il te plaît...

Mon sourire léger s'évanouit.

- Non Alice, stop. On peut arrêter de parler de cette histoire chaque matin ou pas ? Ça commence réellement à me saouler.

Je pose un peu trop violemment mon verre sur le plan de travail et m'en vais de la cuisine. Je sais qu'à cet instant précis, elle se mord la lèvre afin de ne pas craquer. J'aimerais la prendre dans mes bras mais je suis trop énervé pour ça, et trop éloigné d'elle à présent pour faire un tel geste.