Rose.

Partie 3

Rose émit un cri aigu et s'arrêta instantanément. Elle mit sa main sur son cœur. Ses jambes se mirent à trembler et se dérobèrent. Elle s'effondra. A l'autre bout du couloir, la femme en chemise de nuit se tenait là, le revolver à la main. Nicolas, dans la précipitation, l'avait fait glisser dans un coin mais ne l'avait pas récupéré en partant. Alors qu'il s'accusait de ne pas avoir fait plus attention, la vieille s'était déjà enfuie. Nicolas se baissa, prit Rose dans ses bras et vit tout le sang qui coulait déjà. « Rose, regarde-moi, reste avec moi s'il te plaît ! Reste avec moi ! suppliait Nicolas. » Elle remuait les lèvres et essayait d'articuler des paroles mais aucun son ne sortait. Son souffle devenait de plus en plus court. Nicolas s'empressa d'attraper son téléphone. « Rose, j'appelle les secours, ils vont te sauver, dit Nicolas d'une voix tremblante tout en composant le numéro. » Rose lui prit la main et le regarda dans les yeux. Il savait que l'heure était venue, il savait qu'il devait lui dire au revoir mais il ne voulait pas l'admettre. « Nicolas... c'est trop tard, soufflait-elle avec difficulté, mais reste encore une dernière minute avec moi, je dois te dire quelque chose d'important...» Il la regarda dans les yeux et l'écouta attentivement, en serrant sa main dans la sienne. Rose continuait de le fixer et articula :

« Je t'aime Nicolas, tu m'as sauvée et ... »

- Moi aussi je t'aime, je suis...

- Cette femme qui m'a tirée dessus ... cette femme horrible ... c'est ma ...

- Rose ? Je t'en prie, reste éveillée ! Les secours vont arriver ! Rose !

- ... C'est ma mère. »

Ce fut un choc. Comment pouvait-on faire ça à son enfant ? Il savait que la mère de Rose avait sombré dans la folie mais cela lui paraissait tout de même invraisemblable. Pourtant, c'était bien vrai. Nicolas regarda de nouveau Rose. Elle avait rendu l'âme. Nicolas était désespéré. Des nombreuses larmes coulaient le long de ses joues. Il était submergé de douleur. Le voile de la mort avait déjà recouvert le beau visage de Rose et emporté son âme vers les cieux. Rose, sa Rose était désormais partie dans l'au-delà. Son rayon de soleil s'était éteint sous ses yeux et était allée rejoindre le royaume des ombres dont on ne revient jamais.

Alors que Nicolas pleurait, on entendit du bruit puis des pas. Nicolas se leva, ouvrit la porte qui séparait le couloir de la pièce principale et vit des hommes en blouse blanche. La disparition de la mère de Rose, Cécile, avait été signalée et ils avaient envoyé une équipe de soignants ainsi que la police pour la retrouver. Ce n'était pas la première fois qu'elle s'échappait et allait toujours au même endroit : au 12 square Grimmauld. Ils avaient maîtrisée la vieille femme qui avait essayé de prendre la fuite. Elle se débattait. On expliqua la situation à Nicolas en détail mais il n'écoutait pas. Sa douleur était trop grande.

Quand le réveil sonna quelques jours plus tard, Nicolas se dressa dans son lit, paniqué. Il avait très peu dormi et avait très mal à la tête. La perspective de devoir sortir et d'affronter tout le monde ne l'enchantait guère. Il aurait préféré passer la journée seul, dans l'appartement, mais il devait y aller car ce n'était pas n'importe quelle journée, c'était le jour de l'enterrement de Rose. Il mit du temps à se préparer. Il était encore secoué par les circonstances de sa mort. Il avait préparé un éloge funèbre qu'il comptait lire devant tout le monde.

Il sortit enfin et conduit jusqu'à l'église. Il entra à l'intérieur sans un bruit. Comme il l'avait prédit, il n'y avait pas grand monde. Il s'assit au premier rang et contempla un moment l'intérieur. Puis le prêtre commença à prononcer un sermon, en disant combien ce qui était arrivé à Rose était triste. Quand il eut fini de prononcer sa prière, il leva les yeux vers Nicolas. C'était son tour.

Nicolas s'avança vers le lutrin et regarda au loin. Il déplia sa feuille et commença à lire tout en essayant de ne pas se laisser submerger par les émotions : « Rose, je sais que tu entendras ces paroles même d'où tu es. Les années que j'ai passées avec toi ont été les meilleures de ma vie. Tu étais attentionnée, généreuse, belle et unique. Tu me manqueras bien plus que n'importe qui sur Terre. Personne ne pourra jamais me rendre heureux comme tu l'as fait ces dernières années. Tu as quitté ce monde mais tu resteras toujours dans mon esprit et dans mon cœur. Je pense que tu n'es pas morte mais que tu as juste arrêté de vivre. Maintenant te voilà partie pour un long voyage. Alors j'aimerais te souhaiter un bon voyage. Je ne pleure plus ta perte mais je chéris le jour où je t'ai connue. Un jour, à mon tour, je quitterai ce monde et je te rejoindrai alors dans ces horizons lointains. A bientôt donc, ma Rose. »

Nicolas descendit de l'estrade et alla rejoindre le banc sans dire un mot. Il leva légèrement la tête et son regard se posa sur un vitrail représentant un ange sous un rayon de soleil. Il sourit.

Voilà c'est fini ! J'espère que vous avez aimé, si c'est le cas n'hésitez pas à me donner votre avis en commentaire (même si vous n'avez pas aimé d'ailleurs ^^) ❤

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