Prologue

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Quand j'étais petite, je rêvais de trouver mon âme sœur. C'était quelque chose qui m'intriguai. Ma mère me disait toujours que dans ce monde, nous allons par paires. Qu'il y a une personne quelque part qui n'est née que pour nous. Je voulais trouver cette personne. Je me demandais à quoi elle ressemblerai. Je m'était mise à imaginer le garçon parfait. Évidemment, à 6 ans, le garçon parfait, c'était n'importe qui. N'importe quel garçon qui venait me parler. Je passais la journée avec lui, parfois on allait même jusqu'à se tenir la main. Le soir, je rentrais chez moi, toute fière, et je disais : Maman, j'ai trouvé mon âme sœur. Inutile de dire que je changeais « d'âme sœur » toute les semaines. Mais ma mère se contentait de sourire. De me dire que c'était très bien. Plus tard, quand j'ai été plus vieille, ma mère m'a dit qu'il n'y avait qu'une seule personne qui pouvait remplir cette fonction. Qu'il ne fallait pas que je m'impatiente, que j'allais finir par la trouver. Mais j'étais impatiente. C'était devenue obsessionnel. Je regardais mes parents et je me disais : Ils en ont de la chance de s'être trouvés du premier coup. J'en était presque jalouse. Les voir rire ensemble et se faire des câlins m'emplissait de joie. J'étais heureuse qu'ils s'aiment. J'étais la seule de mes amis dont les parents étaient encore ensembles et j'en étais fière. Seulement, ça n'a pas duré. Mon père nous a quittées, moi et ma mère, comme ça, sans prévenir. J'avais 11 ans. Cet épisode a détruit ma vie. Cette obsession de trouver mon âme sœur s'est transformée en obsession de ne jamais trouver l'amour. Je me suis fermée au monde. J'ai laissé tout mes amis. J'étais en colère. J'étais blessée. Je me suis enfermée en moi-même. Ma mère continuais de me raconter ces histoires fabuleuses sur l'amour, mais je ne les aimait plus. Je n'y croyait plus. Elle me disais qu'un jour, je trouverai la bonne personne. Elle me répétais qu'il y avait quelqu'un dans ce monde qui était fait pour moi. Je ne voulais plus l'entendre. J'avais commencé à me dire que ma mère était naïve, stupide même. Je la trouvais tellement bête de croire à toutes ces conneries. Je me disais qu'elle n'avait pas compris la leçon. j'étais devenue méchante. Je lui disais des choses horribles. Je crois que j'essayais de la rendre plus forte, moins sensible.... Mais c'était elle la plus forte de nous deux. C'était moi qui était naïve. C'était moi qui était stupide. Pour pouvoir se relever et être capable de sourire de nouveaux, comme elle l'avait fait, il fallait une force incroyable. Elle l'avait, cette force là, ma mère. Elle a essayé de me la transmettre, mais j'étais trop bornée. Aujourd'hui, je regrette tout. Tout ce que je lui ai dit. Tout ce que je lui ai fait. Sauf qu'aujourd'hui, elle est morte. Il est trop tard pour regretter. Il est trop tard pour pleurer. Je ne peux que la remercier pour tout. Tout ce qu'elle a dit. Tout ce qu'elle a fait.

Ames SoeursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant