Une seconde, puis deux. Elle restait interdit. De l'autre côté, on piétinait d'une jambe sur l'autre, elle pouvait sentir l'hésitation.
« Lalice ... ouvre-moi, s'il te plaît.
- Est-ce vraiment toi ?
- Je t'en prie ... »
Elle avait le souffle court et sa voix se brisa à la fin de sa phrase. Elle lâcha un soupir saccadé et la porte fût de nouveau heurtée. Il lui semblait que les poings de la jeune femme tombait sur le bâtant plus qu'elle ne la frappait. Des bruits sourds résonnaient dans le petit couloir.
« Laisse-moi savoir, dans ce cas. »
C'est au tour de Lalice de laisser sa voix en suspens dans les méandres du silence un peu plus lourd. Au-delà de la porte, des kilomètres paraissaient les séparer. Les émotions de la jeune femme la faisaient trembler, elle laissa sa tête choir contre l'objet qui leur empêchait de se voir. La boule au ventre ; elle attendait que Chaeyoung s'en aille pour ouvrir. Elle attendait que sa silhouette s'évanouisse à tout jamais. Mais, au fond, elle voulait juste entendre de sa propre bouche la vérité. Les mensonges le bouffaient un peu plus.
Des ongles grattaient à présent la porte. Les soupirs s'enchainaient les uns après les autres. Elle ne disparaîtra donc jamais. Ce fantôme lui collera à la peau. Dehors, la pluie battait contre la vitre du balcon qui donnait sur le salon. Elle s'accrochait encore et sa voix glissait comme les gouttes contre la fenêtre. C'était un mirage qui ne voulait pas le laisser en paix.
« Je – non, tu ... » elle ne finit jamais sa phrase, secouée par un hoquet.
« Chaeyoung ... Combien de temps vas-tu encore me laisser nager dans l'ignorance. Je vais finir par me noyer, tu le sais ? »
Le chant de ses soupirs berçait l'atmosphère dans une ambiance dramatique. Et Lalice se jura qu'elle allait devenir folle, si ce n'était pas déjà le cas.
Subitement, elle fit tourner le verrou de la serrure. L'encadrement laissa apparaître une jeune femme radieuse, au visage inondé de larmes. Pour la première fois depuis longtemps, elle avait fait tomber le masque. Elle laissa transparaître ses émotions, ce qui lui rendait son apparence humaine. En effet, elle paraissait plus vivante que la veille. La vue devant ses yeux brisait le cœur de Lalice et, cette fois, c'est elle qui tomba dans ses bras la première. Elle laissa son corps entre les mains de son amante d'hier.
Chaeyoung s'agrippait à elle comme si sa vie en dépendait ; elle refusait de le lâcher. C'est là qu'il baissa le regard pour se rappeler d'un homme qui aurait aimé oublier. Il fronça les sourcils à l'idée qu'il vienne la chercher ici. Allait-il défoncer la porte pour s'en prendre une nouvelle fois à eux ? Dans son for intérieur, on ne pouvait lire aucune trace de peur. Au contraire, il la serrait plus près de lui comme pour mieux la protéger.
Il patienta de la sorte le temps qu'elle se calme, qu'elle reprenne son souffle. Le temps d'un moment pour elle, et pour que cesse ses tremblements et ses sanglots si violents.
Lorsque ses épaules n'étaient plus secouées par des spasmes, elle prit son menton entre ses doigts pour que son regard pénètre le sien. Elle laissa ses prunelles entrer dans les siennes. Elle soutenait toujours son regard, une chose qui ne changera jamais. La plus âgé n'avait pas pour habitude de baisser les yeux la première peu importe qui était en son vis-à-vis, hormis l'homme qui les terrifiant aussi bien l'un que l'autre, peut-être.
« Ma Lisa ... Plus j–jamais, je ne partirai. » elle avait dit ces mots la gorge encore nouée sans un sourire, sans un indice pour qu'il sache si c'était vraiment fini.
La jeune femme promenait ses doigts sur le visage de la belle. Elle fit courir ses yeux sur la silhouette qu'elle tenait dans ses bras. Enfin, un rictus se dessina sur ses traits jusque-là graves. Doucement, elle lui prit l'auriculaire pour le croiser avec le sien. Surprise, elle posa ses yeux sur leurs doigts ainsi emmêlés. Très vite, elle comprit ce qu'il se tramait derrière la tête de son amante de la nuit. Elle acquiesça simplement.
« Je te promets, Lalice, que je ne fuirais plus sans un mot.
- Je t'aime Chaeyoung. »
En toute réponse, elle lui adressa son plus beau sourire. Il était doux et chaleureux. Lalice savait qu'il était bien plus précieux que des mots.
Le clair de Lune déversait sa lumière sur leurs corps enlacés. Et depuis cette nuit-là, elle ne détestera plus les matins froids. De petites flammes réchauffaient leurs âmes, désormais. Une pluie d'étoile éclairait la pièce pour l'immerger dans une quiétude dont elle n'avait pas osé fantasmer tant la brume lui coupait la vue. Alors, pour une fois elle se laissa bercer par ses sentiments et le doux parfum de Chaeyoung et sa respiration contre sa nuque.
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𝗟𝗘𝗧 𝗠𝗘 𝗞𝗡𝗢𝗪, cɦɑelisɑ
FanfictionLalice scrute le ciel nocturne d'un regard absent. Elle n'était plus vraiment là, les soirs où sa belle promenait sa silhouette dans les rues de Séoul. Elle appelait son nom comme pour la faire revenir. Toutefois, la Lune restait indifférente face à...