Chapitre 15 : Jalousie

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Nous baignons dans une odeur d'alcool et une chaleur presque  étouffante. J'avais dû boire deux ou trois verres. J'étais encore assez sobre. Je dansais au milieu de la foule. De là où j'étais, je pouvais apercevoir Damien et Thomas qui semblaient bien s'amuser avec Hugo. Ils faisaient des jeux d'alcool. Kévin, lui, était seul sur un canapé, il était sur son portable et buvait ce qui ressemblait à une boisson gazeuse. Je décidai d'aller me resservir un verre. Je ne voyais Jordan nul part. J'en pris un autre. Puis un troisième, qui brisa finalement le filtre qu'il y avait entre mes paroles et ma pensée en temps normal. Mon habituelle timidité s'était envolée grâce à ce verre. Je balayai la salle du regard, espérant encore apercevoir Guzz. En vain. Je soupirai puis allai m'asseoir sur un canapé, seule. Je regardais l'effervescence de la masse de personnes qui s'agitait au rythme des basses en face de moi. Un homme vint s'asseoir à côté de moi. Un américain. Il était brun. Il fumait une cigarette, qu'il me tendit en souriant. Je tirai une latte sur celle-ci. Nous commençâmes à parler de tout et de rien. Il me demanda ce que je venais faire aux states et me posa tout un tas d'autre questions plutôt clichées. Alors qu'il allait droit au but en me demandant si je voulais venir finir la soirée chez lui, mon regard se posa par hasard sur celui que je cherchais quelques minutes auparavant, qui visiblement se faisait coller par une fille. Une bien belle pute. Je fronçai les sourcils et me levai sans même accorder un regard au mec dont j'avais déjà oublié le nom. Il faut dire qu'il n'était pas quelqu'un de très intéressant, puis son but premier était évidemment de «tâter de la française». Je l'avais bien vu. Je me dirigeai d'un pas rapide et déterminé vers Jordan. Lorsque j'arrivai devant lui, je fis un énorme sourire à l'autre traînée avant de saisir le col du barbu et de l'embrasser avant qu'il n'ai le temps de dire quoi que ce soit. Je vis l'air abasourdi de la jeune femme et m'en réjouissais. Sans que je n'eus rien demandé, Guzz me prit par la taille et intensifia le baiser. Je me mis à caresser ses cheveux. Nos haleines alcoolisée nous revenaient lorsque nous reprenions notre souffle avant de resceller nos lèvres passionnément. Je ne savais pas si il avait autant bu que moi, sur le coup je m'en fichais. Je n'avais même pas fais attention au fait que la fille soit partie. Il n'y avait plus que ses lèvres. Soudain, il se stoppa net.

- (T/P)... Je veux pas abuser de toi dans ce moment de faiblesse. C'est l'alcool qui t'as fais faire ça, je le sais bien. Je peux pas en profiter, je serai le pire des connards si je faisais ça. Même si j'en ai terriblement envie... Dit-il en me fixant, me tenant toujours par la taille.

Je lui souris.

- T'es vraiment exceptionnel. Répondis-je, les yeux brillants de larmes.

Je déposai un dernier baiser furtif sur ses lèvres avant de me défaire de son étreinte et de tourner les talons. Ce que j'étais conne. Et surtout, ce que j'étais déchirée. Pour faire les choses jusqu'au bout, et surtout pour me punir d'avoir failli faire passer Jordan pour un connard, je rejoins les gars dans leur jeux d'alcool. Damien était déjà out. Il ne restait plus que Thomas, Hugo et moi.

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Puis, le néant. Pendant longtemps. Puis un bruit de voiture qui se gare. Enfin, l'odeur réconfortante des draps de notre maison.

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Le lendemain, il est 14h30 quand je me réveille, avec une migraine des plus détestables. J'avais l'impression que ma tête allait exploser, me lâcher. Je me redressai en me la tenant. Une nosée me prit d'un coup. J'avais beaucoup trop exagéré. Cela faisait longtemps que je n'avais pas été autant ivre. Enfin... Pour être honnête je n'avais aucun souvenirs de la veille. C'était le noir complet. Jordan, qui fumait à la fenêtre se retourna vers moi en m'entendant me réveiller. Je tourna mes yeux rouges vers lui.

- Il s'est passé quoi ?...

Il me regarda un moment sans rien dire, un léger sourire bienveillant se dessina sur ses lèvres. Lui aussi avait l'air mal en point.

- On a baisé.

Je sentis mon cœur rater un battement.

- Attend... QUOI ?!

- Je déconne calme toi ! Fit-il en explosant de rire.

Je soupirai. Quel idiot.

- Plus sérieusement, on est rentré vers 5h du matin. On s'est déchiré la gueule et...

- Et ?

- Et c'est tout.

Je me levai en soupirant, puis allai m'enfermer dans la salle de bain. Je pris une douche bien méritée d'une dizaine de minutes puis ressortis après m'être habillée d'un t-shirt noir trop grand et d'un jean. Je m'assis sur le lit et regardai Guzz, qui utilisait son ordinateur portable. Visiblement, il montait une vidéo. Je l'observais faire sans rien dire, en posant ma tête sur son épaule. Il utilisa sa main gauche pour venir caresser des mèches de mes cheveux tandis qu'il continuait de travailler. Je poussai un petit soupir. Je sentais qu'il ne m'avait pas tout dit. Je sentais que quelque chose avait changé en moi par rapport à la veille. Quand je regardais Jordan, j'y voyais un homme respectable, à qui je pourrais faire confiance et avec qui m'engager, alors qu'il y a quelques jours, je ne le voyais que comme un ami très attirant. Je me remémorait ses paroles. Ces choses qu'il m'avait dîtes ce soir là. J'en avais pratiquement des frissons rien que d'y repenser. Et la douceur de ses gestes ne m'aidait pas vraiment. Finalement, je me redressai. Je remis une mèche de mes cheveux derrière mon oreille et plantai mon regard dans le sien, qui avait quitté son écran et semblait maintenant m'interroger.

- Jordan ?

- Oui ?

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• Fin du chapitre 15 •
Merci d'avoir lu ! Plus de 300 lectures, c'est beaucoup pour moi même si ça peut paraître peu pour certains. Merci beaucoup à ceux qui suivent régulièrement cette histoire ! J'ai brevet la semaine prochaine. Arf. J'aurai donc un peu moins de temps pour écrire. Bonne chance à ceux qui passent aussi des exams en ce moment ! Des bisous !

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