Le traitement : partie 2

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*biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiip*

Qu'est ce que c'est ?

*biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiip*

Mon téléphone ?

Sans ouvrir mes yeux, je cherche mon téléphone de ma main qui est sur ma table de nuit. Quand je l'attrape, j'ouvre délicatement mes yeux pour voir qui peut bien m'appeler.

Le nom qui apparaît est celui de Camille, une amie de l'université, sans vraiment réfléchir, je réponds à l'appel encore très fatiguée.

<<_ Allô ? Camille ?

_ Oui, Paola ? Je te réveille ?

_ Ouais un peu mais c'est pas grave, il est quelle heure au juste ?

_ Oh non désolée ! Il est environ 17h30, je t'ai laissée pleins de messages depuis hier mais tu n'as pas répondu !

_ Ah oui je sais, j'ai passé la nuit à l'hôpital en fait et j'ai dormi toute la journée là et mon téléphone n'était pas avec moi, mon père a dû me le ramener dans ma chambre.

_ Ah ok pas de soucis, mais tu vas bien ? Je me suis vraiment inquiétée pour toi !

_ C'est compliqué en fait, faut que je t'explique tout mais faut qu'on se voit en vrai.

_ Oui bien sûr, ça te dirai qu'on se voit, genre, maintenant ?

_ Maintenant ? Je dois juste me préparer mais ça doit pouvoir se faire !

_ Je viens te chercher alors ?

_ Ouais ça marche alors à tout à l'heure !

_ Yes >>

Je m'extirpe hors de mon lit et enfile mes chaussettes, je me rends alors qu'on que j'ai dormis toute la journée ! Je prends une grande inspiration et me dirige vers la porte de ma chambre. Je descends délicatement les marches des escaliers et arrive dans le salon.

Mon père lève les yeux de son journal et s'exclame ;

_ Hé bein ! Bien dormis on dirait ! Ça va ?

_ Oui ça va, j'ai pu me reposer c'est cool.

_ Tu as pu parler à ta mère depuis tout à l'heure ?

_ Non je ne l'ai même pas vue...D'ailleurs, Camille m'a appelée, on va sortir un peu.

_ Paola, je ne sais pas trop si c'est une bonne idée avec ton état...

_ Papa je m'en fiche là ! J'en ai marre ! Je veux encore pouvoir profiter de ma vie merde !

_ Pas la peine de me parler sur ce ton là !

_ Oui je sais... Je suis désolée mais comprend moi aussi ! Je suis tellement limitée, je ne peux rien faire !

_ C'est comme tu veux, tu te gères...De toute façon je ne pourrai pas te faire changer d'avis.

_ Merci papa.

Je me dirige vers la cuisine pour boire un verre d'eau quand j'entends sonner à la porte. J'accours vers celle-ci, en manquant de peu de m'étaler par terre, j'ouvre la porte et accueille Camille à l'intérieur. Elle me saute dessus en me serrant dans ses bras et s'écrit;

_ Paola tu m'as tellement manquée !J'ai eu tellement peur de t'avoir perdue ! Je suis si heureuse de te voir et d'être avec toi !

_ Moi aussi tu m'avais trop manquée !Je suis trop contente de te voir !

Non mais c'est vrai quoi. Je suis heureuse de la voir, qu'elle soit venue me voir. Camille me connaît depuis un an maintenant, elle n'a pas su tout de suite pour ma maladie mais j'ai eu du mal à lui faire excuser mes nombreuses absences sans lui dire ce qui se passait. Du coup elle a su mais elle n'a pas réagit de la même manière que les autres personnes à qui j'ai déjà pu le dire. En effet, les autres réagissaient toujours avec de la pitié dans leurs regards et du dessolement. Je n'ai jamais apprécié ça, c'est pourquoi maintenant, personne ou presque n'est au courant. Enfin pour en revenir à ce que je disais, Camille,elle, m'a dit quelque chose que je n'oublierai jamais : <<Je vois, je suis désolée pour toi. Mais ne t'en fais pas, je serai là pour toi moi et je te ferai profiter de la vie quoi qu'il en advienne.>> Cette phrase m'a marquée, je lui en serai éternellement reconnaissante pour tout ce qu'elle a fait pour moi.

Camille se recula et me dit ;

_ Prête à y aller ?

_ Yes je suis prête !

Elle salua mon père de loin, je m'empare de mes béquilles et nous sortons de la maison.

Tandis que nous marchions dans la rue,moi plus ou moins difficilement avec mes béquilles, j'engagea la discussion ;

_ Camille, je dois te parler de quelque chose de délicat...

_ Je t'écoute.

_ En fait, quand j'étais à l'hôpital,le médecin est venu me parler. Il m'a dit que mon cancer était avancé d'un stade de plus et que ça devenait vraiment grave.

_ Oh mon dieu mais c'est ho...

_ S'il te plaît, tais toi. Laisse moi tout te dire...

Elle se tue et me regarda.

_ Il me propose un nouveau traitement,quelque chose de très violent, je serai clouée au lit, à souffrir le martyre et sans aucune garantie que ça marche. Le traitement n'est qu'au stade de l'essai clinique et n'a jamais été réfuté comme efficace. Seulement, c'est ma dernière option. Si je ne fais pas cela, je... je mourrai dans trois mois.

Je vois Camille retenir son souffle et mettre sa main devant sa bouche.

_ Et... J'ai décidé que je ne vais pas le faire.

Elle pose son regard sur moi, subjuguée.

_ Tu peux répondre là haha.

Elle éclate en sanglot et me saute dans les bras.

_ Non Paola ! Tu ne peux pas mourir dans trois mois ! Tu es trop jeune ! Tu n'as pas pu faire tout ce que tu voulais dans ta vie ! Voyager, avoir un copain, apprendre pleins de choses, rencontrer des gens incroyables !Tu ne peux pas c'est tout !

Je l'enlace en retour et lui réponds ;

_ Ne t'en fais pas Camille, ça va aller. Je ne pouvais de toute façon plus voyager puis j'ai déjà rencontrée quelqu'un de merveilleux, toi !

_ Mais je ne veux pas que tu me quittes, que tu me laisses seule !

Dans ma têteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant