Le noir. Ce fût la première chose que je vis lorsque lucidité reprit le contrôle de mon âme, annonçant sa venue comme un grand coup de marteau résonnant à l'intérieur de mon crâne.
Ce jour-là, je crus mourir de l'intérieur.
Mais il fallait que je me réveille, non mieux, il fallait que je comprenne. J'aperçus à cet instant un minuscule point blanc, faisant tâche dans ce morne décor. Plus je l'observais, plus il se rapprochait. Une comète. Elle allait me dévorer, je le sentais, elle allait m'écraser.
Cette comète, c'était ma vie ; mon existence qui s'était dissociée de moi pour s'y rabattre après tous ces jours d'inconscience. Elle allait vite, trop vite. Je n'étais pas prête mais n'eus d'autre choix que de la recevoir en moi, la laissant me posséder à nouveau.
Ainsi, j'ouvris les yeux en une grande inspiration. Je constatai d'emblée avec horreur que l'air me manquait, ne le sentant plus passer dans mes poumons. J'avais l'impression d'être en apnée continue.
Avant même de comprendre où je pouvais bien me trouver, je me mis à gesticuler pour tenter de me délivrer de ce qui me maintenait immobile ; j'étais comme prise au piège. Et plus l'angoisse montait en moi, plus je sentais mes forces m'abandonner. Hors de question, je ne voulais pas replonger.
ㅡArrête de gigoter, tu veux ? Plus tu paniques, moins tu as de chance de survivre. fit une voix lointaine.
Enfin non - pas si lointaine que ça - mais c'était l'impression que me donnait mon cerveau complètement noyé dans cette brume épaisse, ajoutée au sifflement qui faisait bourdonner mes oreilles.
Je me stabilisai enfin afin de me concentrer sur ma respiration, essayant par la même occasion de me calmer moi et mes halètements bruyants.
Et je repris mes esprits aussitôt mon souffle retrouvé, frappée par la foudre de la réalité. Le flou s'estompa, les bourdonnements aussi ; il ne restait plus que cet endroit.
J'analysai rapidement la pièce : juste un taudis, petit cube de quelques mètres carré, où la lumière se faisait pratiquement absente à cause d'une lampe à gaz, à l'éclairage défaillant, située au dessus de ma tête.
Je me mis à scruter avec attention les chaînes de plomb qui serpentaient autour de mon corps, puis les électrodes qui le recouvraient, quand je me souvins de cette voix éloignée qui s'était adressée à moi quelques minutes plus tôt.
En quête d'un quelconque être vivant mon regard s'arrêta sur une silhouette capée, accroupie dans un des coins sales et dégoûtants de la pièce.
ㅡTu te sens perdue, n'est-ce pas ?
Ma voix voulut lui répondre mais ma gorge l'en empêcha, réclamant d'être raclée avant toute tentative de conversation.
Je m'executai puis entrepris de m'exprimer d'un ton pâteux, encore légèrement dans les vapes :
ㅡPourquoi.. pourquoi je suis ici ?
ㅡParce ce que j'ai besoin de toi. continua l'étranger.
Je fronçai légèrement les sourcils.
ㅡHein ?
Il sortit de l'ombre, la capuche de son long vêtement et un masque rendant l'observation de son visage impossible, se rapprochant lentement de moi.
ㅡÀ vrai dire, je ne te laisse pas le choix.
Je secouai légèrement la tête.
ㅡPardon ?
Alors ça, c'était la meilleure, il me donnait presque envie de pouffer de rire. Bon peut-être pas. J'étais plus nerveuse qu'autre chose en fait, même si j'essayais de prouver le contraire.
Je serais curieuse de savoir quel genre de personnes ligote quelqu'un à une chaise pour lui demander un service sérieusem-
Il me coupa la parole, ignorant mes précédents dires :
ㅡTu viens d'obtenir des capacités surnaturelles grâce à ça. il appuya son doigt sur ma tempe, m'arrachant un grognement. Et ça. il désigna les sortes de patchs électrodes reliés à ma peau. As-tu au moins idée d'à quoi cela va te servir ?
Je balbutiai, méfiante :
ㅡ..Non...
Il attendit quelques temps supplémentaires puis lâcha tout naturellement :
ㅡÀ sauver Séoul.
Un silence de mort se mit à habiter le lieu. Le pire dans tout ça, c'était que ça ne ressemblait pas à une blague. Vraiment pas. Et ça m'en faisait froid dans le dos.
Il reprit, commençant à faire les cent pas :
ㅡPour cela, tu ne seras pas seule : tu auras un coéquipier, il maîtrise les 4 éléments. Personne ne devra avoir connaissance de tes deux identités. il fit une pause dans sa marche pour me jauger du regard. Même ton coéquipier. D'accord ?
ㅡC'est assez ironique de me demander mon avis quand je n'ai pas le choix. soufflai-je dans un soupir.
ㅡBien. Toi, c'est la force que tu sauras maîtriser. Tu acquériras sûrement d'autres aptitudes au cours de ton expérience. Et je tiens tout de même à préciser que ça ne sera en aucun cas facile : tu souffriras, c'est certain.
ㅡC'était censé me rassurer ?
ㅡTa force est très puissante, et tu ne sauras pas encore la contrôler. Et même si tu as mal, que tu hurles ou même que tu pleures, ô combien la vie te paraîtra insupportable, tu ne pourras jamais retourner en arrière.
₩JAE'D₩
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𝐒𝐓𝐑𝐄𝐍𝐆𝐓𝐇
FanfictionÀ Séoul, le danger s'étale. Il s'accroît de plus en plus, grossit à outrance ; cet affamé est ingérable. Si l'on ne fait rien, il finira par nous dévorer pour de bon. On ne fait que nous répéter ce genre de phrases depuis que cet engrenage a commenc...