Chapitre 9 : Pris au piège

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Les jours ont passé. Quand Alexandre émerge ce matin, Hailey n'est déjà plus là depuis longtemps. Elle travaille depuis une petite semaine. Son boulot lui rend la confiance qu'elle a depuis son passage par la jungle. Il titube pour aller à la douche. Il se rince, se lave. Il réfléchit. Il prend un café, s'allume une cigarette. Il veut l'encourager. Il veut lui montrer qu'il est fier d'elle. Il souffle la fumée. La cigarette a déjà embaumé son appartement depuis longtemps. Hailey rentre vers 18h. Il pourrait l'emmener au restaurant, il pourrait lui offrir une robe. Ils n'en avaient pas acheté la dernière fois. Ce serait l'occasion. Il frappe brusquement le canapé.


Il se surprend à penser de plus en plus souvent à elle. Il ne comprend pas pourquoi elle l'envahit de la sorte. Il ne comprend pas pourquoi il est si serein quand elle est là. Il ne comprend pas. Il ne veut pas s'attacher à elle. Il finira bien par lui faire mal de toute façon. Il s'agit sûrement d'un plaisir malsain, il l'a fait tant de fois. Les unes après les autres, une nuit puis plus rien. Depuis quelques années déjà. À hauteur d'une par mois dans ses meilleurs moments. Cette fois, c'est différent. Elle vit chez lui, elle a envahi l'appartement de son odeur, de ses manies de gosse de riche. Son odeur rôde partout dans l'air. Il se laisse aller dans le canapé. Il sombre dans ses pensées.


15h. Il réalise qu'il est déjà, tard. Il prend son téléphone, passe un coup de fil rapide. Il enfile rapidement des habits potables. Il sort de l'appartement, prend l'ascenseur, et commence à marcher. Il marche vite, il veut avoir le temps de choisir, le temps de rentrer avant que Hailey ne passe l'appartement et ne se mettent en pyjama pour le reste de la soirée. Il veut la surprendre. Il serre les dents, il n'aime pas ça. Il ne lui est redevable en rien. Pourtant, il aime sa compagnie. Leurs petites discussions et leurs rires communs. Il a l'impression de devenir vivant. Il se surprend à penser à l'avenir. Il éjecte cette idée de sa tête. Inutile de s'y attarder, ça n'arrivera pas.


15h30. Il passe le pas de la boutique. Il fouille et refouille. Il sait exactement ce qu'il veut. Quelque chose de spécial, quelque chose de parfait. Il se fait guider dans les rayons par une vendeuse. Elle lui propose deux ou trois modèles selon ses explications. Rien ne lui convient. Il change de boutique. Là encore, le bide total. Déjà six modèles lui ont été proposés, et rien ne lui convient. La nouvelle mode est compliquée, des motifs à fleur partout, il n'a jamais rien trouvé de plus ridicule que ça. Même les pantalons à carreau lui semble plus potable. Il s'assoit sur un muret et allume une cigarette. Il jette un coup d'œil à sa montre. Il a encore du temps. Il reprend sa marche et s'arrête quand il voit Hailey de l'autre côté de la vitrine. Elle est motivée, il le voit. Il sourit bêtement, puis secoue la tête. Il continu sa marche. Nouvelle boutique. Nouvelles robes. Il ressort.


16h18. Le temps passe vite lorsqu'on est occupé. Il soupire. Il n'a toujours rien trouvé de parfait. Il reste une boutique. Il y entre. Il parcourt les rayons. Il s'arrête subitement. Une vendeuse vient à sa rencontre. Petite discussion sur les mensurations. Elle sort le modèle correspondant du stock. Il observe, il analyse. C'est parfait. Noire, légère, et surtout, terriblement aguichante. Il pense à Hailey dans la robe. Il sait qu'il ne lui résistera pas. Il joue avec le feu. Il passe en caisse et repart satisfait de son achat. Il en a profité pour prendre une petite paire de chaussure à talons assortie. Elle lui a coûté une fortune cette robe. Il reprend le chemin vers son appartement.


17h30. Il fouille sa penderie. Il a des milliers de chemises, et il ne sait pas laquelle choisir. Il opte pour la noire. Il doit encore repasser tout ça avant qu'Hailey n'arrive. Il a déjà pris une douche. Il branche le fer, et allume une cigarette en attendant qu'il chauffe. Il est particulièrement minutieux. Tous les détails y sont. Tout doit être parfait. Il repasse machinalement. Il l'a déjà fait des centaines de fois. Il soupire. Que c'est ennuyeux de repasser. Il surveille l'heure toutes les 30 secondes.

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