Quelques semaines après la mort de ses parents, Hailey fut contrainte de reprendre leurs rôles. Affaire par-ci, par-là. Elle n'était pas prête à prendre ce rôle. Elle le sentait depuis le début. L'un des représentants de l'entreprise en cours d'acquisition est venu au manoir. Assise au bureau de son père, elle l'accueilli du mieux qu'elle pu. Elle se défendit comme elle pu. Mais la vente fut annulée.
La semaine qui suivit, la banque ne cessa de l'appeler. Des emprunts fait, jamais remboursé. Elle ne connaissait rien au monde des affaires et ses parents ne lui avait rien enseigner. Son précepteur tenta pourtant de l'aider, mais rien à faire. La banque clôtura les comptes. Elle apprit rapidement que son père n'était pas un homme respectable en affaire. Beaucoup de promesses qu'il ne tint jamais. Peu de temps après, la banque annonça la saisie du manoir. Impossible pour elle d'y rester.
Les serviteurs partaient les uns après les autres. Pourquoi resteraient-ils, surtout s'ils ne sont pas payés. Elle les regardait partir depuis la fenêtre de sa chambre. Elle prit alors une décision, celle de quitter cet endroit. Elle prit un sac, et y mit quelques affaires. Elle prit également le peu d'argent qu'elle possédait. Impossible de trouver une chambre avec une si médiocre somme. Elle mangerait au moins pendant quelques jours. Deux ou trois peut-être, mais surement pas plus. Elle prit donc son sac, et s'éclipsa par la cuisine. Il était tard et il n'y avait plus personne dans le manoir.
Elle ne savait pas où aller, se contentant de marcher pour rejoindre le centre-ville. La vieille ville. Beaucoup de boutiques y étaient, et elle trouverait sûrement un centre pour sans-abris ou dormir. Personne ne connaissait vraiment son existence. Elle s'assit quelque part dans une ruelle, et se perdit dans ses pensées. Quelques jours plus tard, un homme passa par là. Il lui proposa un abri pour la nuit. Il l'avait reconnu. Il était là quand ses parents sont mort. Elle le suivit lorsqu'il l'invita dans sa demeure pour la nuit. C'était un homme d'une quarantaine d'années. Un peu trapu, barbu.
Elle resta deux nuits en tout et pour tout. Le premier soir, il n'y eu rien à signaler. En revanche, lors de la seconde, l'homme s'introduisit dans sa chambre. Elle dormait, mais les mouvements que lui faisait faire l'homme la réveillèrent. Elle ouvrit les yeux, et une vision d'horreur s'empara d'elle. Elle était à moitié nue, et l'homme la regardait avec un regard des plus horrible. Elle se défendit comme elle pu, attrapant la lampe de chevet qu'elle lui éclata sur la tête. Elle attrapa son sac et partit comme une furie de la demeure. Elle cessa de courir à quelques kilomètres de chez lui, et des larmes ruisselaient sur ses joues. Un peu plus et elle aurait été .. Violer. Elle suffoquait. Le choc avait été grand. Elle retourna donc dans les rues, déambulant tristement à travers celles-ci.
Le temps fut long. Attendre patiemment assise par terre. Des semaines sans une douche, des semaines en ne mangeant qu'un pauvre croûton de pain. Tout au plus, elle gagnait quelques pièces parce qu'elle était mignonne, ou jeune. Mais personne ne lui laissait de quoi manger. Elle pleurait souvent. Elle n'avait jamais imaginé finir dans une telle situation. La nuit, elle se recouvrait comme elle pouvait d'une polaire. Le printemps était encore frais. Elle ne croyait même plus en la gentillesse humaine. Impossible pour elle d'y croire.
Un jour, un jeune garçon d'à peu près son âge passa par là. La nuit même, elle se retrouvait attachée au fond d'une ruelle, entourée de trois ou quatre garçons, dont celui qu'elle avait croisée dans la journée. Elle allait y passer. Elle en était certaine. Elle tremblait, pleurait, suppliait. Elle hurlait, et il la faisait taire. Ruée de coup, ils finirent par la laisser, dans un état pitoyable. Roulée en boule, au sol, elle tremblait. Elle avait mal partout. Le matin suivant, elle se réveilla dans une chambre. Une femme l'avait recueilli chez elle. Elle avait fait ce qu'elle avait pu pour soigner ses blessures. Hailey se mit à pleurer, tandis que la femme lui offrait l'hospitalité le temps qu'elle guérisse. Elle avait de quoi manger, et de quoi boire.
Elle repartit donc quand elle fut en état. Elle laissa une lettre dans la chambre, partant bien avant que la femme ne se réveille. Elle retourna donc dans la rue. Elle y resta les semaines restante. On lui proposa un boulot, pour la sortir de là, mais quand elle apprit de quoi il s'agissait, elle revint sur sa décision. Elle se sentait comme une gêne dans ce monde de brute.
Quelques jours plus tard, elle revint voir l'homme en question. Elle avait besoin d'argent, même si elle devait montrer son corps à tous. Elle fut donc à l'essai. Elle travailla deux nuits en tant que serveuse dans une boite de strip-tease. Petite tenue, retenir les commandes des clients, accepter de se faire tripoter à toutes les tables. Elle se sentait salie par toutes ses mains des plus perverses. Elle quitta son poste à la troisième nuit. Impossible pour elle de continuer dans une telle situation. Elle avait assez d'argent pour se permettre de manger un vrai repas chaud.
Quand elle voulut entrer dans un restaurant, elle en fut chassée à grand coup de balai. Elle n'était absolument pas présentable. Ses habits étaient déchirés. Elle faisait peur à voir, à peine coiffée, le visage livide. Elle ne dormait que très peu depuis qu'elle était à la rue. La peur, le mal partout, l'empêchait systématiquement de fermer l'œil. Parfois, elle passait devant un kiosque. Il parlait de la défunte famille Walker, mais absolument pas de la fille disparue.
Trois mois dans la rue. Trois mois qu'elle vivait comme une misère sur des sols sale et durs. Elle ne croyait plus en l'avenir, ni même à sa propre survie. Elle n'était pas bien épaisse, et avait pourtant elle avait au moins perdu 10 kilo. Les intempéries qu'elle affrontait avaient ruiné son état. Elle perdait de plus en plus l'espoir de retrouver un foyer.
Un jour pourtant, assise dans la rue, elle vue un homme passé. Un blond, blond aux yeux vert. Sa dégaine lui rappelait quelqu'un. Elle en était persuadée. Une cigarette en main, elle le fixait, et le suivait jusqu'à ce qu'elle ose crier son prénom. Une deuxième fois. Il se retourna. C'était lui, elle en était sûre. C'était Alexandre. Il lui avait offert une danse trois mois plus tôt. Alexandre n'était pas près à ça. Il eu un peu de mal à la reconnaître tant elle avait changé. Elle le suivit, et elle était bien contente de quitter la jungle.
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Nouveau Départ
AksiAlexandre est une loque. Il ne gère pas très bien sa vie, et joue avec le feu. À la nuit tombée, pourtant, il n'est plus le même homme. Son métier lui demande beaucoup de rigueur et de savoir faire. Et par-dessus tout, pas de sentiment. Il ne peut p...