Il pleut des torrents de pluie, des cordes et des tempêtes. L'orage se déchaîne, les éclairs déchirent le ciel comme s'ils cherchaient à passer à travers pour toucher la terre.
Elle se cache sous un pont en attendant que le ciel arrête sa crise, ennuyée. Elle, elle était plus haineuse que la haine elle-même. Elle était seule et solitaire, oui, elle avait juste le cœur qui ne supportait personne et la tête qui ne pouvait pas le faire non plus. Certains diront que c'est rare pour une fille, mais elle les emmerde très fort. Mais il y en avait beaucoup des elles comme ça. Elle ne montre pas ses émotions, peut-être qu'elle n'en a pas. Elle n'a pas de principes, c'est pour les faibles. Elle vit juste pour vivre, comme elle peut mais surtout comme elle veut. Elle était méchante, elle criait, frappait, tirait, ayant la blessure d'une bataille lui barrant la joue. Son but était de se protéger des autres, elle ne savait pas de qui mais il faut toujours faire attention aux autres ou ce qu'ils pourraient lui faire de mal. Il faut se protéger, des autres. Leur faire peur pour ne pas les laisser approcher. On ne sait pas ce de quoi ils seraient capables, alors on les évite, tous.
Pour éviter les problèmes, elle évitait le bonheur aussi. Elle préférait ne rien vivre que de vivre le malheur. Qu'elle soit sage ou méchante ne changeait rien, il fallait rester impassible, ne laisser aucun indice sur sa vraie personne, elle ne voulait être personne, comme si c'était plus simple. Comme un moyen de se protéger. Pour elle, il valait mieux limiter les risques en ayant l'air forte et sans failles, que de mensonges ! Tous ces petits, infimes, minuscules, microscopiques moments où l'on sourit parce qu'on arrive plus à retenir notre joie débordante, elle les évitait plus que tout, par peur de pleurer quelques fois. Elle effaçait tous risques d'être triste en étant jamais heureuse, mais elle n'en avait rien à foutre, pour elle c'était moins pire. Elle donnait des coups parce qu'elle aimait ça. Ne serait-ce pas la seule chose qu'elle aime, la violence? Elle aimait les guns, le symbole de la mort, plus noir que le sang que l'on serait prêt à verser pour celui que l'on haït. La seule chose que l'on peut penser n'est pas << C'est une psychopathe >> parce qu'on ne sait pas pourquoi ni comment, on ne sait rien, alors on se tait et on essaie de comprendre, on se demande << Pourquoi est-elle comme ça ? >>
Elle s'amuse à triturer son arme comme si ce n'était qu'un jouet pour enfants, lassée. Elle n'a rien d'autre à faire de toute façon. L'eau monte jusqu'à ses boots noirs, de la même couleur que tous ses vêtements. Comme son esprit. Non, son âme était plus blanche que les limbes, elle laisse les gens se perdre à cause de sa complexité, elle n'a aucun sens, elle est son propre contraire. Les cheveux noirs comme l'ébène, la peau blanche comme la neige, les lèvres rouges comme le sang, Blanche-Neige aurait-elle mal tourné ? Allez savoir pourquoi elle est ainsi, elle ne l'a jamais dit.
Les pensées fusent. Le temps abuse. La haine refuse. Le thé infuse. Le jeune garçon sort du café, un bouquet d'au moins une petite centaine de roses rouges débordant de son sac, son thé bouillant dans la main. Il se dirige près du pont avec son parapluie couleur or sur la tête. On ne voyait que lui sous le ciel gris. Sa peau était foncée et ses habits tous plus colorés les uns que les autres sans jurer entre eux, mélange harmonieux. Ses cheveux étaient peints en une teinte tout sauf naturelle mais flamboyante comme tout son être. Il était plus gentil que la gentillesse elle-même. Mais il n'était pas bête, il avait juste le cœur qui pouvait contenir le monde entier, et l'univers aussi. Certains diront que c'est rare pour un garçon, qu'il ne cache pas ses sentiments. Mais il y en a beaucoup des ils comme ça, plus que ce qu'on croit, mais lui ne croit rien. Il aime et c'est tout, sa religion est l'amour et son Coran, c'est les câlins. Il était timide, il rougissait souvent ou alors c'était juste ses joues qui étaient empourprées naturellement. Il souriait presque toujours parce que son but était de rendre les gens heureux. Il offrait des roses parce qu'il aimait ça. Y'a t'il quelque chose qui ne lui plaît pas ? Il ne déteste pas et c'est là la grande différence, il n'apprécie tout simplement pas. Il aimait les roses, le symbole de l'amour aussi rouge que le sang que l'on serait prêt à verser pour celui ou celle que l'on aime. Lui et sa gentillesse débordante descendent les escaliers pour aller retrouver le vieil homme du pont, celui qui avait une très, très grande, énorme, gigantesque maison, la rue. À chaque fois que le garçon passait par là, il lui donnait ce qu'il avait : quelques pièces, des vieux gants trop grands pour ses petites mains qui l'aideraient à contrer le froid de l'hiver, un sandwich ou parfois il allait même acheter un repas chaud. L'adolescent était désolé, désolé de ne pas pouvoir héberger le vieux qu'il connaissait depuis si longtemps. Mais Mama n'avait pas de pitié ou de bonté comme la bonne moitié de ce monde riche d'argent, pauvre d'esprit. Une des seules choses que le fils de Mama << n'appréciait pas >> était l'égoïsme, ce grand fléau. Celui qui tue des gens et les laisse dans la misère pendant que d'autres en profitent ou font semblant de l'ignorer pour se dédouaner. << Mon fils, pourquoi je dois faire quelque chose alors que les autres ne font rien ? >> Voilà ce que lui avait répondu sa génitrice quand, à cinq ans, il lui a demandé pourquoi elle n'aidait personne d'autre que sa famille et le petit enfant tout déçu, incompris et ne comprenant pas se promit de ne jamais, au grand jamais devenir un adulte égocentré et se pensant être Darwin, Einstein et Jésus en même temps, sans aucune modestie.

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