False identity

Chapitre 1

"Quand la mort frappe à votre porte, vous ne serez jamais les premiers à lui ouvrir mais elle finira toujours par entrer malgré vous"

- Heure du décès ?

- Aux environs de 23h.

- Son nom ?

- Nous avons appelé une femme pour l'identifier, elle attend dehors avec le lieutenant Portman.

- Dites-leur d'entrer.

*

- Madame Osment ? Est-ce que vous m'entendez ? Madame, est-ce que vous reconnaissez cette personne ?

Je voulais lui répondre que non, qu'heureusement ça n'est pas la personne que je suis venue identifier mais la dure réalité est face à moi.

- Oui... C'est bien ma... cousine, Aby... Aby Osment, dis-je entre deux sanglots.

- En êtes-vous certaine ?

- Vous pensez que je pourrais me tromper sur ça ? C'est ma cousine pas n'importe qui quand même !

- Désolé, je...

- Je n'ai pas besoin de votre pitié merci bien !

- Tu devrais venir avec moi pour prendre un peu l'air. Ça t'aidera, me dit Josh.

Josh est mon meilleur ami depuis toujours, mon acolyte, mon complice et à cet instant précis, la seule personne qu'il me reste et qui me permet de ne pas perdre pied. S'il n'avait pas été là, j'aurais déjà arraché les yeux de cet homme qui osait me prendre en pitié sur le champ. Je ne supportais pas son regard hypocrite.

- Je ne veux pas la laisser seule ici, murmurai-je d'une voix quasi inaudible.

- Sortons juste 5 minutes et puis tu pourras revenir.

Il a pris ma main pour me montrer sa présence.

- D'accord, je te suis.

Nous avons marché jusqu'à l'extérieur de la morgue. Cette odeur de mort est absolument partout ici. J'ai l'impression que tous mes vêtements en sont imprégnés. Une fois que nous avons atteint l'extérieur, j'ai enfin pu respirer à nouveau. Comme si je revivais... Mais très vite, je me suis mise à pleurer à l'idée d'être pleinement en vie et de pouvoir respirer alors qu'Aby est allongée inerte sur cette table entourée d'une bande d'inconnu. J'ai envie de vomir. 

Je ne me souviens pas avoir autant pleuré lorsque mes parents sont morts. Sans doute parce qu'il me restait Aby à cette époque ou parce que je n'ai jamais vraiment été proche d'eux. Ils me détestaient j'en suis sûre. J'étais un échec à leurs yeux. Et pour cause, j'avais refusé de reprendre l'affaire familiale voulant me vouer à une carrière d'avocate. Ils trouvaient ça ridicule, pour eux le métier d'avocat était fait pour de grandes personnes et non pour une personne comme moi. Voyez-vous le paradoxe ? J'étais assez bien pour l'affaire de famille mais pas assez pour être avocate. Selon eux, je n'avais aucune chance dans cette voie. Mais je leur ai prouvé le contraire en réussissant avec brio avant leur passage dans l'autre monde. A quoi bon me sert cette réussite maintenant qu'Aby n'est plus là...

- C'est normal que tu te sentes comme ça. Mais elle n'aimerait pas que tu pleures. C'était une personne qui aimait rire à chaque instant. Elle tenait vraiment à toi, comme tu tenais à elle et n'aurait pas aimer te voir comme ça.

- Comment veux-tu que je sourie quand l'ordure qui lui a fait ça est dans la nature à vivre pendant qu'Aby est MORTE !

- On ne sait pas encore si c'est un homicide ou...un accident.