10 things I hate about you

Invite-moi si tu peux !

Le lendemain dans la bibliothèque du lycée, Jean donnait son cours d'Anglais à Mikasa. Trop concentré sur la prochaine question qu'il allait lui poser, celui-ci ne vit pas l'air passablement agacé de sa belle, qui le fixait d'un regard noir.

« - May I offer you a hot dog ? (Puis-je vous offrir un hot-dog ?)

- No, you may not. (Non, tu ne peux pas.) Répondit sèchement la jeune fille, les bras croisés.

- Where is my uncle's pencil? (Où est le crayon de mon oncle ?) Continua Jean, toujours autant absorbé par son cours.

- I don't know. Perhaps it's up your ass ? (Je ne sais pas. Peut-être qu'il est dans ton cul ?)

- Attends... Attends une minute... Dit Jean, les sourcils froncés en tournant les pages de son bouquin éventré. C'est pas écrit dans le texte ça !

- Let me ask you a question, Jean. S'exaspéra la brune. When are you going to ask me out ? (Laisse-moi te poser une question, Jean. Quand vas-tu me demander de sortir ?) »

Puis, sans attendre la moindre réponse, elle se saisit de son sac et s'en alla de la salle, furieuse.

Perplexe, Jean, feuilleta une nouvelle fois son livre d'Anglais à la recherche d'une explication éventuelle, mais n'en trouva aucune. Il s'immobilisa et songea, jusqu'à ce que :

- Shit ! (Merde !) S'écria-t-il en posant ses mains de part-en-part de son visage.

Il savait ce qu'il avait oublié : inviter Mikasa au bal de fin d'année.

Plus loin, dans un des couloirs de l'établissement, Annie flânait, seule. Elle alla donc jusqu'à son casier et l'ouvrit. Elle remarqua alors qu'une surprise de taille l'y attendait : un individu avait accroché une magnifique robe de style contemporaine verte accompagné d'un petit mot. Totalement ébahie, elle approcha sa main du tissu et le caressa puis elle saisit la note et le lit :

''Belle dame, accompagnez-moi au bal. Je vous y attendrais. Je vous aime. William S.''

A cette lecture, la blonde, s'autorisa un rare sourire, illuminant tout son visage pour le reste de la journée.

Dans le pavillon des Jäger, le père, Grisha effectuait son sport quotidien sur son balcon. Il commençait par quelques abdominaux et déclara soudain en grognant de douleur :

« - Sept ! »

Exténué, il se releva et reprit sa respiration. Il allait enchaîner un autre exercice lorsqu'il aperçut Mikasa -qui avait enfin été invité au bal par Jean- venir à lui.

« - Papa ? Dit-elle, presque timidement.

- Oh, salut chérie !

- J'aimerais te parler à propos de demain soir. C'est le bal de fin d'année comme tu le sais...

- Un bal ? La coupa-t-il. Est-ce qu'Eren y va lui ?

- Eh bien, non... Avoua sa fille en baissant le regard.

- Essaye pas de m'avoir ! Je sais pour qui tu veux enfreindre les règles, ton petit copain Erwin !

- Non, on ne se voit plus. Corrigea-t-elle immédiatement.

- Mais... Mais... Si ton frère n'y va pas, tu n'y vas pas non plus ! Fin de l'histoire.

- Ecoute, voilà ce qu'il en est, Eren : pas intéressé. Moi ? J'en meurs d'envie !

- Tu sais ce qui arrive au bal de fin d'année ?

- Oui, je le sais. On danse, on s'embrasse et on revient à la maison. C'est tout, ce n'est pas la situation de crise que tu imagines ! Expliqua-t-elle.

- S'embrasser, huh ? Et qu'est-ce qu'il arrive après ? Je vais te le dire moi. Tu vois le reste c'est ce que je garde jusqu'à mes coudes dans le placenta toute la journée !

- On pourrait deux secondes oublier le fait que tu es un vieux croulant et s'occuper de mes besoins d'adolescente normale ?

- C'est quoi normal ? Tous ces jeunes qui se retrouvent dans un même lit ? Et puis quoi encore ?!

- Oh tu sais, c'est pas juste...

- J'ai des nouvelles pour toi. L'interrompit-il. Je suis ton père. Je dois veiller sur toi, et chose certaine, t'iras pas t'envoyer en l'air avec le premier garçon venu ! Peut importe la marque de sa voiture ! »

Déclarant forfait, Mikasa se carapata dans sa chambre en grognant.

« - Ma mère elle n'a pas élevé un idiot après tout... » Se murmura Grisha en montant sur son vélo d'appartement.