Bienvenue au Royaume de Yuei !

Chapitre 20 - Coup d'envoi

Izuku

- C'est moi. Je suis le traître et j'en suis désolé.

Je n'en croyais pas mes yeux. Comment aurais-je pu me douter qu'un être aussi sage était derrière toute cette mascarade ?

- Comment justifies-tu tes actes ? demanda Shoto pas perturbé pour un sou. Tu l'as fait pour l'argent ? La gloire ? La reconnaissance ?

- N-Non ! Rien de tout ça... À vrai dire, cela fait déjà un bon moment que je vous ai trahis.

- Explique-toi avant que je te défonce. Et vite, lâcha Kacchan impatient de commencer les hostilités.

- Toru et moi, on a littéralement été élevés ensemble alors c'est normal qu'on soit restés proches... Elle était au courant de tout. Son père était maraîcher. Nous devions chercher des champignons luminescents dans la Forêt Luciole à l'orée de notre village, Lumeria.

- J'ai compris, c'est un village brillant ! s'exclama Denki, les larmes aux yeux à cause de sa blague qu'il trouvait hilarante.

Un gros blanc suivit son intervention avant que le premier concerné poursuive son récit.

- Je disais donc... Toru et moi, nous étions dans cette fameuse forêt quand notre village a été pris par Shigaraki. J'ai attrapé la main de mon amie et je l'ai prié de courir derrière moi en essayant de ne pas faire de bruit. On s'est quand même fait attrapés par un des alliés de Shigaraki, Dabi.

- Me parles pas de ce branleur, marmonna Kacchan dans sa barbe.

- Ils ont voulu tuer Toru... Je ne pouvais pas rester là sans rien faire. J'ai supplié, imploré tout ce que vous voulez pour qu'il la laisse partir. Dabi m'a proposé de les informer en échange de son silence sur notre existence.

Autour de notre feu de camp, personne ne parlait. Son histoire en avait ému quelques uns, moi par exemple. Toru se leva lentement et s'avança vers lui en le prenant dans ses bras.

- Ojiro, je suis tellement désolée ! Je ne voulais pas ça... Je sais que je suis vraiment le pire des boulets dans ce genre de situation.

- C'est faux ! Si tu n'avais pas été là, je serais morte à l'heure qu'il est, protesta Ochaco avec vivacité.

- Mais si je n'avais pas été là, tu n'aurais même pas été empoisonné !

- Ce n'est pas de ta faute mais de la mienne, j'ai accepté ce marché avec un vilain, je suis le seul à blâmer, chuchota Ojiro, la tête sur l'épaule de Toru.

- Au pire, vu que tout le monde se dit coupable, on vous bute tous ? proposa Kacchan en souriant perversement.

- Non, objecta Shoto. Ça serait contre mes principes de tuer des innocents.

- Parce qu'il a l'air innocent lui ? Je te rappelle qu'il a empoisonné quelqu'un, répliqua Kacchan toutes dents dehors.

- Il y a d'autres alternatives à la mort, conclua le prince. Le bannissement peut être suffisant.

- N'accepte pas Ojiro ! Je t'en prie, reste avec moi ! supplia Toru en s'accrochant aux épaules de son ami.

- Je suis désolé, je suis en faute depuis déjà bien longtemps, je préfère ça à la mort.

- Je ne peux pas te laisser partir comme ça sans rien dire... Pas après tout ce que tu as fait pour moi.

- Il le faut bien.

Toru se rapprocha d'Ojiro jusqu'à pouvoir l'embrasser tendrement. Ce dernier, un peu surpris, n'osait pas bouger par peur que ce moment qu'il partageait rien que tous les deux, se brise et vole en éclats.