J'étais restée immobile. Sa chaleur se fondait sous le sol, tombait là où les choses se perdent, sans revenir, dans un monde aïgu. Le monde s'était tu. Avril me jetait du noir depuis les stores. Le temps était Mort. Le silence figé. Mes paupières restaient rageusement ouvertes. La soie Rouge brûlait mon corps. Je la retirai, les bretelles s'écroulaient sur mes épaules. Mes yeux tremblaient, fixaient ce corps inerte. Face à moi. Mes ailes étaient tombées avec mes habits. Noires. Calcinées. J'étais nue. Seule. J'avais relevé le drap. Glissé mon corps contre la Mort du jour. Le lin avait fait saigner ma peau. À ce moment là, je ne savais plus si ce qui était dans ma tête l'était en dehors. Je m'étais tournée vers le jour, les mains bondissantes sur son corps que je voulais maintenant battant. Ma gorge avait brûlé. Je le découvrais mort, sa vie sombrant entre les rainures du parquet.
Je me souviens avoir fermé les yeux.Entre mes yeux les lettres hurlaient.
Ce matin, j'ai tué le jour.
Un sanglot secoua tout mon corps.
Demain, je serai le jour.