06 | lost things

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DANS SA CHAMBRE d'adolescent beaucoup trop organisée, Wonpil s'énerve.

«— Et puis flûte ! Où est-ce que j'ai rangé ces fichues partitions ?

Elles sont pourtant toujours là, au même endroit, dans le coin un peu poussiéreux du bureau dénué de couleur du brun, entre son bambou porte bonheur et de sa bougie à la cannelle. Puis il entend une mélodie qui lui semble familière, à la harpe.

— Bora !

Le lycéen sortit de la pièce en courant, marmonnant un tas de choses incompréhensibles avant de pousser brusquement la porte de la chambre de sa jumelle, sans en demander la permission. Il la dévisagea un court instant d'un air impassible, son regard étant toujours aussi vide.

— J'en était certain. Rends-moi immédiatement mes partitions, j'ai cours dans treize minutes et cinquante-deux secondes.

— Toujours pas d'émotions qui se manifestent sur ton pauvre visage à ce que je vois, pencil. Je trouvais juste que ça sonnait bien, alors j'ai essayé. Tu as réellement un talent pour la composition.

Un éclat de rire échappa aux lèvres de la noiraude, et son jumeau le regarda d'un air toujours aussi blasé, haussant légèrement un sourcil.

— J'y crois pas une seconde. Qu'est-ce que t'as renversé dessus, cette fois ?

— Du café.

Et là, c'est le drame.
Wonpil entend, dans un coin de sa tête, une voix robotique prononcer cette citation adéquate pour la situation cauchemardesque à laquelle il fait face.
Premièrement, le brun tenait à ses partitions. Deuxièmement,
IL DÉTESTE LE CAFÉ.
Le jeune homme est fortement agacé, mais il est pressé et toujours aussi blasé.

— T'as deux solutions pour te faire pardonner. Soit tu me files tes tartelettes à l'abricot tous les jours pendant deux semaines, soit tu vas parler à Sungjin. Il passe ses journées à te contempler et ne remarque même pas que tu l'aimes bien. Vous êtes si niais, c'est désolant.

La noiraude rougit alors que son jumeaux était toujours blasé, comme si il pouvait lire en elle comme dans un livre ouvert. Elle hocha légèrement la tête sans contester et ajouta, avant que son frère ne parte, déjà en retard de quelques secondes par rapport à son emploi du temps habituel.

— C'était qui le garçon avec toi, à la pause déjeuner ? Il doit être sacrément dingue pour s'aventurer avec une telle énergumène.

— Kim Bora, tu en as assez fait. Dans une situations où ta petite personne est en tort, c'est moi qui pose les questions. Et n'oublie pas que, à cause de toi, je n'ai plus que sept exemplaires photocopiés de mes partitions. »


SIXTH, lost things

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SIXTH, lost things

𝐌𝐎𝐍𝐎𝐋𝐎𝐆𝐔𝐄Où les histoires vivent. Découvrez maintenant