Pᴏᴜʀ ᴜɴ ᴘᴜʟʟ ʀᴀʏᴇ́ ᴇᴛ ϙᴜᴇʟϙᴜᴇs ᴄᴇɴᴛɪᴍᴇs

III

{Ce segment contient des scènes destinées à un publique mature, plus exactement des scènes à caractère sexuels entre hommes. Si vous n'êtes pas à l'aise avec cela, je vous enjoins aimablement à passer votre chemin. Pour les autres, je vous souhaite une bonne lecture. ^^}

Une fois mes partiels passés, je n'avais qu'une idée en tête, me rendre dans ce bar où il se trouvait peut-être. Mais avant il fallait que je repasse chez moi. Il fallait que je quitte ce costume que Judy m'avait forcé à renfiler pour mes partiels. Je sorti du taxi qui m'avait ramené et remis les vêtements que j'avais ce matin et ressortis en trombe de mon appartement, saluant rapidement Valentin. Je marchais vers la ligne de tram, enfin je courrais plutôt. La rame arriva rapidement -bien que trop lentement à mon gout- et je montais dedans, me rendant compte que je n'avais pas pris le temps d'acheter de ticket.

Dommage.

Le tram démarre, faisant perdre l'équilibre à plusieurs personnes, bousculant les autres et faisant s'élever les grognements caractéristiques du genre humain dans ce type de situation. Ne supportant plus la vision de ce peule meuglant tel des vaches dans une bétaillère, jamais contents de leur sort et tirant une gueule de six pieds pour un rien, je tournais le regard vers l'extérieur, regardant les passant au visage tout aussi fermé. Bon je parle beaucoup des autres mais de ce côté je ne vaux guère mieux. Je suis tout aussi jovial qu'eux et par là comprenez : pas du tout.

Un nouveau soupire, puis un nouvel arrêt du tram, suivit d'une nouvelle bousculade et de nouveaux râles de colère et d'irritation. Je regarde une fois de plus par la vitre en plexiglass rayé et sale et tombe dans un regard bleu perçant.

Se pourrait-ce que...

Le tram s'arrête et je descends en trombe, bousculant plusieurs personnes qui ne manquent pas de me héler mais je n'en ai cure. Tout ce qui m'importe, c'est lui. Lui que j'ai cherché toute la matinée sans succès.

Naëlys...

En quelques enjambées, je fus assez proche de lui pour qu'il me remarque à travers la foule. Et c'est avec un regard surprit qu'il m'accueilli, quelque peu apeuré même. Sans réfléchir, il se leva, ramassa ses maigres affaires en vitesse et déguerpi, me laissant dans l'incompréhension la plus totale. Consterné...

Alors il m'évitait, c'est pour cela qu'il n'était pas dans ma rue ce matin ? Judy avait raison, il a finalement réfléchi et s'est enfuis de peur de devoir me rendre ma montre ? Non, je suis certain qu'il y a autre chose.

Sans plus attendre, je me précipitais pour le rattraper, ce qui ne fut pas chose aisé dans ces rues bondées. Au détour d'une ruelle je le rejoignis tout de même, bondissant en avant pour empoigner son bras. Dès que je l'eu, je le pris dans mes bras, infiniment soulagé de pouvoir à nouveau le toucher, le sentir contre moi. Je l'écartais de la foule pour aller dans un coin plus tranquille, près d'une petite fontaine qui ne coulait hélas plus depuis longtemps, pour des raisons sécuritaires ou quelque chose du genre tout aussi absurde. Je jetais un œil à son t-shirt mal taillé avant de me plonger dans ses yeux bleus fuyants.

Il se passe quoi là ? Pourquoi n'a-t-il plus son joli sourire qui lui creuse de si délicates fossettes ?

« Tout va bien ? » Demandais-je au bout d'un moment à ne rien dire.

Il hocha la tête d'abords de haut en bas puis son mouvement se transforma pour finir par devenir négatif de droite à gauche, laissant « non » étranglé passer la barrière de ses lèvres tandis que ses yeux s'imbibaient de larmes.