Chapitre 1

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- Tiens, c'est... Un cadeau qui ne vient pas de moi, m'annonça mon père en me tendant un paquet.

- Encore ? Vous assurez !

J'ouvrai le paquet et y découvrai un sorte de livre, ressemblant plutôt à un carnet, customisé dans un style un peu ancien. Le style de Maman... Je commençai à ouvrir le livre mais mon père me coupa dans mon élan en recommençant une discussion.

- Je préfère que tu regardes ce cadeau de plus près dans ta chambre... Si ça ne te dérange pas. Il fit une pause.Il vient de ta mère. Se sentit-il obligé de rajouter.

- Oh...

- Je ne te l'ai pas donné plus tôt pour ne pas casser ta soirée dédiée à tes amis.

- C'est sympa, mais... C'est si grave que ça ? Demandai-je, sa précédente phrase s'inquiétant quelques peu.

- Tu verras cela par toi même, répondit-il avec, malgré lui, une pointe de tristesse.

Il partit par la suite en direction de la cuisine.

Un bon moment me fut nécessaire pour trouver le courage d'ouvrir ce livre. Ce qui m'inquiétait, c'était l'expression de mon père. Il avait appris à cacher toute émotion depuis le départ de ma mère, le voir ainsi, une fraction de seconde triste, m'avait fait réfléchir. Dans ce livre, s'y trouvait-il vraiment des paroles à la limite du supportable ?

Les lignes écrites par ma mère, des photos, parfois accompagnées d'anecdotes, tout cela défila sous mes yeux, sûrement embués pas mes larmes.

J'eus envoyé un appel au secourt (d'un point de vue extérieur, un simple SMS) à ma meilleure amie, Carole, lui demandant un rendez-vous au parc, à notre banc, le même depuis quelques années déjà.

Cette fille était sûrement la seule personne qui arriverait à me redonner le sourire si on venait à m'annoncer que je venais de perdre mes deux jambes.

Une fois, lorsque j'étais petite et que je venais de perdre mon hamster, elle m'avait invité à faire des crêpes chez elle, c'était une idée de sa mère. J'étais rentrée, le soir, avec un tas de farine dans les cheveux, mais je souriais.

- Leylou, tu vas où comme ça ? M'intercepta mon père alors que j'étais sur le point de sortir rejoindre Carole.

- Voir Carole.

- À cette heure-ci ?

Il faut préciser qu'il fut vingt heures

- Oui... Je répondis, craintive de ce qu'il pourrait me dire.

- Ça ne serais pas plutôt...

- Arrête avec cette histoire papa ! Antoine est mon meilleur ami... Commençai-je à m'emporter.

- De toute façon, je ne peux plus t'interdire de sortir depuis hier, tu es désormais majeure... Se dit-il à lui même, comme pour se convaincre.Allez, file.

Je lui fis un rapide signe de la main et quittai l'appartement. A vingt heures, en été, il fait toujours jour, de toute façon. La parano que je suis fut rassurée à cette pensée.

Arrivée à notre banc, Carole, qui m'attendait, me fit un check (appréciant la bise autant que moi) puis nous commençâmes à discuter.

Le sujet de ma mère fut bien vite mis sur table, je lui expliquai alors la dernière chose en rapport avec elle.

Carole eu la même réaction que moi dans le sens où, pareillement, la première chose qui lui sauta aux yeux était le fait que ma mère s'excusait et se traitait de lâche, ce qu'elle n'était pas et n'avait jamais été. Elle n'avait encore moins décidé d'être malade.

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